Dossier d’œuvre architecture IA22133275 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Dinan agglomération
Maison de villégiature dite château de Kerrosen (Taden)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Taden
  • Lieu-dit Robardais (la)
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    villa
  • Appellations
    Kerrosen
  • Parties constituantes non étudiées
    portail, parc, oratoire, communs

Plusieurs familles de mécènes se sont succédé en ce lieu et l’ont transformé dans l’esprit et le goût du moment. La première maison de villégiature était plus sobre et sans ornement, comme celle de la Rimogan construite en 1806. Il est vraisemblable que c’est la princesse Sophie Radziwill qui lui donne l’appellation Kerrosen, en écho au jardin de roses et qui modifie sa silhouette par de grandes lucarnes et l’ajout de décors néogothiques. Ses successeurs accentueront cette tendance, en 1926, la famille Robert ajoute un corps d’entrée surmonté de terrasses qui s’affiche toujours dans le style néogothique alors que les aménagements intérieurs témoignent d’une nouvelle mode avec des salles de bains art déco réalisées par le mosaïste Isidore Odorico.

Une terre noble : la Roberdais, la Robardais

Dès 1477, la terre de la Roberdais est signalée dans un aveu, comme appartenant à Jacques de Saint-Paoul. Elle passe ensuite de 1480 à 1556 à la famille du Breil. En 1683, elle dépend de la seigneurie de la Garaye avec logements, granges, cour, petit bois de haute futaie, jardin et colombier. En 1778, avec la vente du château de la Garaye, la retenue de la Robardais devient la propriété des Hay des Nétumières. Elle est rachetée en 1827 par la famille Moncoq.

Une habitation nouvelle

En 1830, Charles Moncoq fait construire une nouvelle résidence de villégiature, telle qu'elle est dessinée sur le cadastre de 1844. Conçue dans l’esprit du moment, l’habitation était recouverte d’un enduit et seuls les encadrements des baies étaient apparents. La façade arrière donnait sur un jardin à la française agencé de quatre principaux parterres. La vue vers la Rance, située en contre-bas, était animée par la présence d’un pavillon placé contre et au centre du mur sud-est du jardin, d’où son déplacement quelques décennies plus tard.

Un début de romance

Suite au décès de Charles Moncoq, en 1866, la propriété est rachetée en 1870 par Sophie Dulcken, proche de la reine Victoria, épouse du prince polonais Guillaume de Radziwill. Des travaux sont attestés en 1872 pour la maison et en 1873 pour la remise et l’écurie. C’est vraisemblablement à cette époque que le pavillon du jardin est déplacé vers l’entrée, située à côté de la métairie. La propriété est transformée en cottage d’esprit néogothique. Le pavillon sud-ouest est reconstruit et surélevé d’un étage, les souches de cheminées sont garnies des monogrammes SR de Sophie Radziwill, la toiture du corps central est modifiée avec de hautes lucarnes à trilobes, les corniches et baies sont garnies d’accolades, l'entrée est couverte par un porche en bois. Il en est de même d'une partie du décor intérieur qui est rénové, la salle à manger est aménagée de menuiseries à l’imitation du remplage de baies gothiques… Ce goût directement importé d’Angleterre contribue à recréer une ambiance connue. Son époux Guillaume de Radziwill, contre la politique du tsar Alexandre, est condamné à l’exil dont il ne se remettra jamais. Il est hospitalisé à Lehon, à la maison des frères de Saint-Jean-de-Dieu. La vie cependant devient très mondaine à Kerrozen, la princesse y reçoit des hôtes célèbres, pianiste, elle y donne des concerts avec Liszt, Kowalski et d'autres...

De nouveaux propriétaires, de nouveaux travaux

En 1904, la ferme de la Robardais est vendue à Mme Gagon puis la maison, le parc et les communs sont acquis par M. et Me Ramart qui y séjourneront jusqu’en 1926. A cette date, la propriété passe entre les mains d’une nouvelle famille, les Robert qui effectueront à leur tour à partir de 1926 d’importants travaux, sous la direction de l'architecte Eugène Olichon, ajout d’un corps d’entrée avec grand escalier, modification de la distribution et des éléments de confort, notamment les salles de bains de l’étage réalisées en mosaïque bleu et or vraisemblablement par Isidore on Odorico.

  • Période(s)
    • Secondaire : 17e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1830, daté par travaux historiques
    • 1872, daté par source
    • 1873, daté par source
    • 1926, daté par travaux historiques

Le plan-masse de 1844 rend compte du bâti dans son ensemble, la métairie, la nouvelle maison, et un pavillon dans le contrebas du jardin. Une partie de la ferme a été détruite et dans le prolongement du corps disparu s’est édifié une nouvelle habitation pour les métayers.

L’ancien pavillon, dans le bas du jardin de la Robardaye a été déplacé vers la route et forme une annexe à la propriété de Kerrosen. Il a été cependant pas tout à fait remonté à l’identique. Le volume a été rabaissé en conservant des éléments anciens comme la corniche à modillons.

La nouvelle maison terminée en 1830 était composée d’un corps central rectangulaire cantonné de deux corps, légèrement en retrait sur la façade antérieure. Les baies rectangulaires étaient appareillées de granite, tandis que le gros œuvre était recouvert d’un enduit comme pour les "malouinières" dont le modèle perdure encore en ce début du 19e siècle.

Deux petites dépendances sont présentes mais elles ont été remplacées du temps de Sophie Radziwill par des écuries et autres petites dépendances, vers l’ouest, et un oratoire vers l’est qui a servi un temps de bureau au maire de Taden, M. Ramart.

Les aménagements successifs du logis ont conservé l’esprit gothique souhaité par Sophie Radziwill. Le pavillon vers l’ouest, plus grand et plus haut déséquilibre le logis, alors que le corps d’entrée rajouté postérieurement s’adapte parfaitement aux volumes initiaux.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. Départementales des Côters d'Armor : 3P 339 ( Van Duken Sophie, maison, augmentation de construction en 1872, remise et écurie, construction nouvelle en 1873).

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P339

Bibliographie

  • Cotrel Marie-Lou. Les dames de Kerrosen, le Pays de Dinan, 1989.

Annexes

  • Blason des Radziwill
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
Articulation des dossiers