Dossier d’œuvre architecture IA22133293 | Réalisé par
Ancien couvent des Ursulines, rue de Minihy (Tréguier)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Tréguier
  • Commune Tréguier
  • Adresse rue Kernabat (de) , rue Minihy (de)
  • Dénominations
    couvent
  • Parties constituantes non étudiées
    portail, enclos, maison, puits

Les Ursulines arrivent à Tréguier le 20 janvier 1625, mandées par l'évêque Guy Champion. Les religieuses viennent de Dinan où un premier couvent est fondé en Bretagne en 1620 à la suite de celui de Laval en 1615. Elles sont les premières de leur ordre à s'installer dans le diocèse de Tréguier. L'ordre de sainte Ursule suit la règle de Saint Augustin et se consacre principalement à l'éducation des filles (à Tréguier, sous l'Ancien Régime 52% était issues de familles nobles). Dans un premier temps, six religieuses dont la mère Gays (supérieure de Dinan) s'installent dans le manoir et la chapelle Saint-André. Grâce, notamment, aux donations faites par Mathurin L'Hostis, chanoine-trésorier du chapitre, et Bernard de Bégaignon, seigneur du Rumeu, elles établissent très vite leur couvent au sud de la ville, sur un terrain de plus de 2 hectares au lieu dit Léandy.

En 1792, la communauté comptait 23 soeurs de choeur et 11 soeurs converses, le couvent était en bon état malgré quelques réparations à effectuer. Il occupait la surface la plus importante de la ville (deux hectares et 86 ares) dont l'emprise est encore parfaitement visible aujourd'hui grâce à la conservation des murs d'enclos. D'après l'estimation de 1793, la surface des bâtiments paraît conséquente avec plus de 100 cellules, des appartements, un salon, deux réfectoires, une cuisine, des parloirs, une infirmerie, un magasin, trois chapelles dont la chapelle conventuelle dédiée à Notre-Dame de Grâce intégrée dans l'aile Est et qui abritait un retable à colonnes et à plaques de marbre. On y trouve également des dépendances : grange à piliers, pressoir, buanderie, boulangerie, tisserie, maison du jardinier, soues à cochons... A la Révolution, la communauté est dissoute et le couvent, vendu le 3 février 1799 à un nommé Louis-Marie Cabanac, est entièrement démoli à l'exception des murs d'enclos, du portail monumental daté 1687, de la maison du jardinier et du puits figurés sur le cadastre de 1834.

Le procès-verbal (voir annexe), établi en 1793, décrit très précisément les lieux avant leur destruction : le portail d'entrée ouvrait sur une avant-cour plantée d'arbres ; les quatre ailes du couvent étaient disposées autour d'un cloître à arcades ; derrière ce carré claustral, l'arrière-cour accueillait une petite chapelle construite dans l'angle sud-ouest, près du grand puits ; la "maison du jardinier" à cheval entre l'enclos et l'arrière cour, ces deux derniers séparés par un muret toujours en place ; le grand enclos couvert d'un potager et d'un verger de 190 pommiers "en plein vent", de 132 poiriers, 20 pruniers, 6 pêchers, 7 cerisiers et 9 abricotiers en espaliers contre les murs, sans compter ceux plantés contre les façades des bâtiments et les 860 pieds de cassissiers et de groseilliers bordant les carrés du "petit jardin de Saint-Jean" ; au milieu de l'enclos une seconde chapelle dédiée à la Vierge au bout d'une allée de charmille en berceau...

En 1809, les Ursulines qui avaient trouvé refuge chez les hospitalières, s'installent dans le couvent des Paulines resté vacant après la Révolution et l'achètent en 1829 (voir dossier correspondant).

Aujourd'hui, la surface de cet immense enclos est occupé par quelques maisons de la 1ère moitié du 20e siècle, un stade et deux petits lotissements dont l'un, créé dans les années 1980, porte le nom "Clos du Léandy".

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1625, daté par travaux historiques
    • 1687, porte la date

Au nord de l'enclos, au carrefour des rues de Minihy et de Kernabat, le portail monumental en pierre de taille de granite marque l'entrée de l'ancien couvent des Ursulines tel qu'il est décrit dans le procès-verbal révolutionnaire (voir annexe). La niche qui occupe le fronton abritait à l'origine un groupe sculpté, probablement celui de l'Education de la Vierge, sujet en adéquation avec la vocation éducative des Ursulines ("au dessus de la dite voute se trouve une niche décorée d'une grande et petite statues"). La composition du portail est inspirée de celles des façades d'églises italiennes de style maniériste : jeu de pilastres, d'architrave, de fronton courbe interrompu par une niche ; utilisation des ordres superposés dorique et ionique.

Le mur d'enclos présente des mises en oeuvre variées, des reprises, des contreforts selon les endroits, qui correspondent à des périodes de construction différentes. Des brèches modernes ont également été pratiquées pour l'entrée des deux lotissements et pour des entrées de jardins particuliers. A l'ouest, une porte secondaire est ménagée dans le mur d'enclos (citée dans le procès-verbal révolutionnaire) tandis qu'une troisième porte rapportée et bouchée se trouve au sud-est de l'enceinte. Le grand puits, également cité dans l'inventaire de 1793, est construit en moellon de schiste, toujours en place, désormais dans un jardin privé du lotissement du Léandy.

Rue de Kernabat, la "maison du jardinier" construite en moellon de schiste et de granite, à l'aplomb du mur d'enclos, tourne le dos à la rue (les ouvertures pratiquées dans le mur Est sont postérieures à la construction). L'édifice est édifié en partie dans l'enclos et en partie sur l'arrière-cour du couvent. Un pressoir et une buanderie occupaient le rez-de-chaussée, chacun éclairé par de grandes fenêtres autrefois grillagées, l'habitation proprement dite étant à l'étage, composée de deux pièces à feu.

  • Murs
    • schiste moellon
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • pilastre, fronton, ordre dorique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

Bibliographie

  • GUILLOU, Adolphe (préface d'Anatole Le Braz). Essai historique sur Tréguier par un Trécorrois. F. Guyon, Saint-Brieuc, 1913 (réédition collection Monographies des villes et villages de France. Paris, 1993, 204 p.)

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 7382

Périodiques

  • MINOIS, Georges. L'ordre des Ursulines sous l'Ancien Régime. Bulletin de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, t. CIX, 1981, p. 19-46.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor

Documents figurés

  • Tableau d'assemblage et plans parcellaires de la commune de Tréguier, 1834.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P 362/1-4

Annexes

  • Renable de la cidevant communauté des Ursulines de Tréguier. Juillet 1793. Domaine national
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017