Le lieu-dit de Viel est, selon toute vraisemblance, le plus vieux hameau de Vildé-Guingalan. Il est représentatif de l’habitat dispersé présent dans les zones rurales de la région. Les maisons y sont regroupées sous la forme d’un alignement (de sept corps de bâtiments), comme il est fréquent d’en trouver en Vallée de la Rance à cette époque. Viel est intégralement construit en granite selon la tradition locale, en maçonnerie de moellons agrémentée de pierres de taille pour les ouvertures et les chaînages d'angle. Cette ferme est constituée de bâtiments liés à l’exploitation agricole mais aussi d’espaces communs qui sont autant de lieux de sociabilité. En vallée de la Rance, ce type d'alignement organisé progressivement autour d'un logis central ancien était généralement occupé par une seule unité familiale, ou par un groupe de personnes appartenant au même corps de métier.
Viel est un des rares exemples bien conservés de ferme isolée comme l’on pouvait en trouver sur la commune. Dans le second quart du XXe siècle, il existait encore plusieurs fermes dispersées sur le territoire communal de Vildé-Guingalan, cultivant des exploitations d’un hectare à quinze hectares environ. Dans les grandes fermes, on trouvait généralement trois ou quatre chevaux de labours (dont des juments reproductrices) et une douzaine de vaches, ce qui devait être le cas à Viel. Les fermes moyennes possédaient des exploitations s’étendant de sept à douze hectares, avec deux chevaux et six à huit vaches, alors que les propriétaires des plus petites fermes tributaires des plus grandes, ne cultivaient que quatre à six hectares, avec un seul cheval. Toutes les fermes comportaient également un élevage de cochons, parfois de chèvres ou de brebis, et souvent de lapins et de volailles.