Nous avons repéré 40 pêcheries en pierre sur le territoire compris entre Plougrescant, la rivière de Tréguier, la presqu’île de Pleubian jusque Lézardrieux et l’estuaire du Trieux, datées entre l’âge du fer et la 1ère moitié du 20e siècle, soit :
- sur la commune de Plougrescant : 12 pêcheries dont celle des moines à l’Île d’Er étudiée,
- sur la commune de Pleubian : 20 pêcheries en pierre, simples barrages ou enclos constitués de murets non maçonnés, sont une pêcherie étudiée à Port-Béni,
- sur la commune de Lanmodez : 2 pêcheries repérées dont une étudiée (celle de l’Île Maudez, enclos cadastrée),
- sur la commune de Lézardrieux : 3 pêcheries en pierre,
- sur la commune de Kerbors : une seule pêcherie Roc’h Skeiviec,
- en rivière de Tréguier, deux pêcheries ont été repérées .
Ces pêcheries sont toutes abandonnées et en état moyen de conservation.
Ces pêcheries mériteraient d’être signalées dans le cadre d’un parcours nautique d’interprétation de l’archéologie de l’estran.
Le territoire de nos recherches entre la rivière de Tréguier, la côte rocheuse de Plougrescant, le Sillon de Talbert, les îles d’Er et de Maudez, et la rivière du Trieux, est propice à l’implantation des pêcheries en pierre ; Nous n’avons pas trouvé traces de pêcherie en bois sur ces littoraux soumis à l’effet de houle et aux courants violents. Ces pêcheries sont situées dans des anses sablo-vaseuses qu’elles peuvent fermer, des cours d’eau qu’elles peuvent traverser et barrer avec des pierres et un filet, entre des queues de comète (Sillon de Talbert), entre deux pitons rocheux. Elles sont façonnées en pierres alignées en forme de cercle, de demi lune ou de façon juxtaposée en alignement. Leurs mise en œuvre ne nécessite pas de lian entre les pierres. Un pertuis a pu être aménagé au milieu du barrage. Leur longueur se situe entre 25 m et 300 m selon leur forme et leur situation. Les plus grandes pêcheries repérées sont situées à l’ïle d’Er (barrage de 200 m en travers de la lagune de la Grande île d’Er) et la pêcherie circulaire cadastrée de l’île Maudez. Leur hauteur a pu varier au cours des siècles mais n’excède pas 1 mètre.
Ces pêcheries ont pu être utilisées par les ostréiculteurs qui bénéficient des circonstances naturelles de ce relief et de ce barrage contre la houle.
archéologue