Le moulin à vent du Roudour est mentionné dès 1625, à ce titre, c’est aujourd’hui le plus ancien de la commune de Plougrescant. ll est aussi appelé "moulin de Kergrec'h", du nom de l'ancienne seigneurie qui le possédait. Le cadastre parcellaire de 1834 mentionne le "Moulin à vent du Roudour", ce qui signifie en breton, le moulin du gué.

En raison de sa position géographique et de sa forte visibilité depuis la mer, le "moulin Roudour" figure sur le Pilote français de Beautemps-Beaupré (Sixième partie comprenant les côtes septentrionales de France, depuis les Roches de Porsal jusqu'au phare des Héaux de Bréhat, levées en 1837 et 1838, planche 37). Il constitue un groupe d’amer avec le bois de Kergrec’h, la chapelle Saint-Gonéry et le clocher de Plougrescant pour éviter la Basse Laëres.

De par l’examen des pierres qui le compose, sa mise en œuvre et sa typologie, il est vraisemblablement datable du 17e siècle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce moulin à vent est surélevé pour servir de poste d’observation d’artillerie et intégré au Mur de l’Atlantique comme "construction de campagne renforcée". Numéroté "Po 55" ("Po" en référence à la commune de Pontrieux, retenue comme nom pour l’un des groupes défensifs côtiers), l’observatoire - desservi par une échelle métallique - est relié par téléphone et par radio à plusieurs batteries d’artillerie de côte.

Le site est ensuite abandonné avant son écroulement dans les années 1990.

Cet édifice avait été repéré en 1970 par Nicole Chouteau, lors du pré-inventaire de Plougrescant.