Dossier d’œuvre architecture IA22133562 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine du port de Lannion
Quai du Maréchal Foch (Lannion)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Association pour la Recherche et la Sauvegarde des Sites Archéologiques du Trégor

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lannion - Lannion
  • Commune Lannion
  • Dénominations
    quai

Le quai Foch est la voie de circulation à sens unique de la rive gauche qui relie le pont de Viarmes au pont Sainte-Anne. Elle dessert l'accès à la gare SNCF et aux quartiers de la rive gauche ; elle écoule également le trafic routier en provenance de la route départementale 786 venant de Morlaix et se dirigeant vers les routes de Guingamp et Plouaret. En partant du pont Sainte-Anne, le quai Foch emprunte d'abord l'ancien quai Sainte-Anne, puis la digue construite au 19e siècle pour rectifier le chenal d'accès au port. Les 2 ponts sont distants d'environ 340 m.

Du côté gauche du quai, la voie est bordée par le mur d'enceinte (pierres de schiste de Lannion) du monastère et du parc Sainte-Anne. Un trottoir longe le mur de Sainte-Anne, il se prolonge par un chemin piétonnier jusqu'au rond-point de Nod Huel. Côté rivière, la voie de circulation automobile est bordée par un chemin réservé aux déplacements doux (cyclistes, piétons), avec une rangée de platanes dans sa seconde partie jusqu'au pont de Viarmes. Près du pont Sainte-Anne, à l'emplacement de l'ancien quai, un mur vertical en béton a remplacé l'ancien quai de pierres sur environ 90 m ; au-delà, le quai retrouve sa nature d'origine en pierres sur une cinquantaine de mètres. Plus près du pont de Viarmes, face au confluent du Stanco, on observe un amoncellement de pierres correspondant à l'ancrage de l'ancien pont Bailey construit en 1971 dans l'attente de la construction du pont de Viarmes.

Environ 300 m en aval du pont de Viarmes, un quai vertical de 70 m de long, en béton et pierres de schiste de Lannion, se raccorde à la digue en pierres de Lannion dont les pentes sont obliques. Le quai droit repose sur des arches de soutènement, sa hauteur est d'environ 5 à 6 m. Ce quai droit permet le stationnement de bateaux de pêcheurs de Locquémeau en période de tempête ou aux grandes marées.

Cinq bittes d'amarrage en granit jalonnent le quai. Trois échelles métalliques intérieures au quai et une extérieure servent à la liaison lors des appontements. Quelques bittes d'amarrage se trouvent également en amont et en aval du quai droit.

Un rail est encore visible, vestige de l'ancienne voie ferrée qui reliait ce quai à la gare.

Une allée d'arbres borde la rivière le long de la voie de circulation. La levée de terre formant le quai du Maréchal Foch se termine à environ 200 m après le quai vertical. Quelques corps-morts sont disposés dans le lit de la rivière à cet endroit.

Partant du pont Sainte-Anne, l'ancien quai Sainte-Anne, lieu de débarquement de pierres de carrière, s'étend jusqu'au pied du mur d'enceinte du couvent des Augustines. Cette berge est transformée, suite à la construction du pont de Viarmes, en voie de circulation. Elle comprenait une voie charretière et un quai légèrement rabaissé sur une vingtaine de mètres pour faciliter le débarquement du sable et du granit provenant de l’Île Grande alimentant un chantier de taille (pavés, bordures de trottoirs). Quelques navires de grande taille pouvaient y stationner. Dans le prolongement du quai, un chemin menait à Loguivy-lès-Lannion, par la colline.

A partir de 1846, des travaux sont entrepris pour canaliser le Léguer depuis le quai. Une levée de terre oblique est construite pour empêcher l’inondation des terres du couvent de Sainte-Anne lors des grandes marées. Toutefois cette forme oblique interdit tout stationnement de navire le long du quai. Autrefois, le lieu-dit An Aod Uhel était un marécage dans un méandre du Léguer. En 1848 ce méandre qui gênait la bonne marche des bateaux, et notamment des sabliers, est supprimé. Cette transformation permet de redresser le cours du Léguer et d'augmenter le débit en canalisant la rivière. Le comblement du méandre permet d'assécher le terrain et concevoir de nouveaux usages. Ainsi une zone industrielle est créée sur l’ancien domaine maritime comblé.

Alors que le train arrive à Lannion en 1881, les lannionnais forment le projet d’une gare maritime qui permettrait de charger et décharger les bateaux et offrirait un accroissement du commerce par la navigation. Les différentes démarches entreprises auprès de l’Etat n’aboutissent cependant pas. Mais en décembre 1911, le directeur de la Compagnie Ouest-Etat précise que le réseau des chemins de fer ne peut établir un projet définitif que si on lui assure un point terminus. Le conseil décide donc du financement de la construction d’un nouveau quai en rive gauche, la réalisation d’un projet vieux de 15 ans ! Hélas, la Première Guerre mondiale survient : le projet est remis et il faut attendre cinq ans pour qu’on en reparle.

La dépense totale du projet est évaluée à 126 000 F. Un avant-projet des Ponts et Chaussées porte à 70 mètres la longueur de quai à construire pour permettre « l’accostage de deux navires du type qui fréquente le port. » En janvier 1922, les travaux sont en voie d’exécution. Le Lannionnais annonce la bonne nouvelle : « Il a été décidé qu’il ne serait pas touché aux bâtiments de la Communauté et que la voie de raccordement emprunterait le passage existant pour rejoindre le quai de la rive gauche qui va être consolidé, élargi et entièrement aménagé pour les besoins du trafic croissant auquel est désormais appelé notre port. » En 1925, le quai est terminé et le raccordement de la gare avec le port est entièrement réalisé. Ce quai est utilisé jusqu’en 1972.

Sur la période 1970-1972, le transfert du trafic de matériaux de Lannion vers le port de Tréguier s’opère. C’est la fin du commerce portuaire à Lannion, sauf pour le sable qui se maintient de façon artisanale à Loguivy-lès-Lannion où une baraque de vente est installée sur le quai.

Au-delà du pont de Viarmes, à partir de An Aod Uhel, le quai Foch se poursuit en une voie de circulation, créée pour rejoindre Loguivy-lès-Lannion en longeant la rivière depuis Lannion. La dénomination de Quai Foch date d'après la Première Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle, 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

Voie bordée par le mur d'enceinte en pierres de schiste de Lannion du monastère et du parc Sainte-Anne, ainsi qu'un trottoir. Côté rivière, voie bordée par un chemin réservé aux déplacements doux, avec une rangée de platanes dans sa seconde partie jusqu'au pont de Viarmes.

Près du pont Sainte-Anne, à l'emplacement de l'ancien quai, mur vertical en béton : il a remplacé l'ancien quai de pierres sur environ 90 m. Au-delà, quai en pierres sur une cinquantaine de mètres.

Environ 300 m en aval du pont de Viarmes, quai vertical de 70 m de long, en béton et pierres de schiste de Lannion. Il se raccorde à la digue en pierres de Lannion dont les pentes sont obliques. Le quai droit repose sur des arches de soutènement, sa hauteur est d'environ 5 à 6 m.

Cinq bittes d'amarrage en granit le long du quai. Trois échelles métalliques intérieures au quai et une extérieure servent à la liaison lors des appontements. Quelques bittes d'amarrage également en amont et en aval du quai droit.

Rail encore visible, vestige de l'ancienne voie ferrée qui reliait ce quai à la gare.

  • Murs
    • béton
    • métal
    • granite
    • bois
    • schiste
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AP ARSSAT. Tirés à part : 402. Etude sur Lannion. PINOT, Jean-Pierre, 1970.

    Association pour la Recherche et la Sauvegarde des Sites Archéologiques du Trégor - ARSSAT (Lannion) : Tirés à part : 402

Bibliographie

  • PINOT, Jean-Pierre, Brève histoire de Lannion, Lannion, 2001

  • LE PERSON, André, Lannion, un port sur le Léguer, Editions La Plomée, Guingamp, 2004

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Association pour la Recherche et la Sauvegarde des Sites Archéologiques du Trégor
(c) Région Bretagne