• inventaire topographique, Quimperlé
  • enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Maison, 8 rue Savary (Quimperlé)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Quimperlé - Quimperlé
  • Commune Quimperlé
  • Adresse 8 rue Savary
  • Cadastre 1824 F 459  ; 1996 AR 194
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de commerçant

Ce dossier a été ouvert par Christel Douard et Catherine Toscer dans le cadre d’une enquête topographique en 2001, puis réinvesti par Valentine Guillevic en 2023 et Fanny Gosselin en 2025 pour l’opération d’Inventaire thématique sur les architectures urbaines en pan de bois.

L'étude dendrochronologique menée en 2020 indique une mise en œuvre probable des bois de la façade et des planchers entre 1580 et 1584. Le plancher du second étage aurait été remanié durant l'automne-hiver 1693-1694, ce qui correspond à l'époque des cheminées du rez-de-chaussée et du premier étage ainsi que des rares vestiges de lambris observés en 1974.

Le rez-de-chaussée, à vocation commerciale, a subi de nombreuses reprises. La suppression au 19e siècle de la venelle adjacente a par ailleurs obturé partiellement les baies nord de cette maison.

La façade fait l'objet d'une restauration en 2019 avec restitution de l'état du 16e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle , datation par dendrochronologie
    • Secondaire : 4e quart 17e siècle , datation par dendrochronologie
    • Secondaire : 19e siècle

Maison à pignon sur rue dont les deux étages et les combles sont en encorbellement sur solives. La façade en pan de bois s'appuie sur deux murs en moellons. A l'arrière, la forte déclivité du terrain permet un accès secondaire au premier étage par une porte en anse de panier. Une cave semi-enterrée occupe la partie ouest du bâtiment.

Avant sa restauration en 2019, l'édifice était enduit avec deux grandes ouvertures par étage. La suppression de l'enduit ciment révèle les dispositions d'origine, perturbées par l'agrandissement des fenêtres qui réutilisent par ailleurs des bois de la façade antérieure. Six petites baies surmontées d'accolades éclairent ainsi le premier étage, sept également avec accolades au second et deux centrales sans décor dans les combles. Des croix de Saint-André contreventent chaque côté sur toute la hauteur du second niveau contre deux écharpes de part et d'autre d'un poteau au troisième niveau. Des potelets servent d'allèges. Sablières et entretoises conservent des décors de chanfreins et moulures. Ce décor sur l'encorbellement devient minimaliste sous les combles. Des consoles avec bagues et moulures subsistent ; d'autres ornements ont manifestement été bûchés sur les poteaux d'huisserie lors de la mise en place de l'enduit.

La restauration a permis d'observer des traces de marques de charpentier ainsi que la pose du hourdis : du torchis, appliqué en extérieur comme en intérieur sur des éclisses glissées entre les poteaux. Des rainures dans les poteaux d'huisserie suggèrent un dispositif de volet coulissant. Une étude sur la mise en couleur de l'édifice a été menée au cours des travaux : la façade semble d'abord être peinte en ocre rouge pour les bois et ocre jaune pour le hourdis avant d'être recouverte d'un enduit à la chaux sur lequel les bois sont peints en rouge (P. Cathelain, Ingénieur du patrimoine à l'UDAP 29, article en lien).

Au second étage, côté nord, une extension du pan de bois pose question : s'agit-il d'anciennes latrines ? d'un poste permettant d'observer le trafic sur l'Isole en contrebas ? Rappelons que jusqu'à la construction de l'édifice mitoyen au 19e siècle, une venelle donnait un peu d'espace au nord de la maison.

Le plan intérieur est typique des maisons médiévales : une pièce à feu sur rue à vocation commerciale, séparée par une cloison de la pièce sur cour. Une porte d'entrée latérale donne un accès indépendant aux étages par un escalier en vis en bois dont les premières marches sont en pierre. Au premier étage, une porte de communication bouchée avec la maison mitoyenne au sud est observée en 2001.

  • Murs
    • moellon
    • torchis pan de bois enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier en vis sans jour en charpente
  • Typologies
    maison à encorbellement sur solives. En front de parcelle. Logis à mur pignon sur rue/en profondeur. Deux pièces par étage. Cheminée sur gouttereau
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1928/10/19
  • Précisions sur la protection

    Façade et toiture sur rue : inscription par arrêté du 19 octobre 1928.

  • Référence MH

Donnant sur l´ancienne artère principale liant la haute et la basse ville (Grand'Rue), cette maison est, avec une autre, la seule à façade en pan de bois qui a échappé au 19e siècle à la disparition. Bien que remanié, le plan d´origine, à deux pièces par niveau desservies par un escalier en vis, demeure intact.

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2003, 2023, 2025