Construit en béton armé, ce bunker - casemate de type 631, conçu pour abriter un canon de 4,7 cm Skoda et une mitrailleuse, regroupe une chambre de tir, un magasin à munitions, une pièce de vie / chambrée pour les soldats avec sas, entrée dédiée défendue par un créneau blindé en caponnière et un second créneau flanquant le couloir d’accès et utilisable depuis la pièce de vie. Sous la chambre de tir est aménagée en sous-sol une soute pour les douilles vides.
Dalle de couverture et murs périphériques mesurent 2 m d’épaisseur, ce qui place ce type de bunker dans les "constructions permanentes" (Ständig Ausbau), c’est-à-dire à l’épreuve des bombes et étanche aux attaques au gaz.
Son embrasure rectangulaire à volet blindée, orientée vers l'ouest-sud-ouest, permettait de prendre en enfilade le port de Roscoff. Son armement est mixte associant sous une même rotule blindée une arme de défense antichar (canon) et une arme anti-personnel (mitrailleuse). Le canon Skoda, 4,7 cm Festung Pak (Panzerabwehrkanone, canon antichar de forteresse) pouvait tirer des obus de rupture, perforant ou explosif. Il était couplé à une mitrailleuse de type "MG37" (Maschinengewehr) d'origine tchèque ("BRNO Vz 37") de calibre 7.92 mm dont la portée utile dépasse les 1000 m.
Le canon Skoda - saboté - est encore en place (état en 2004 lors d’une visite autorisée). Il aurait été démonté et récupéré vers 2015.
Un poste d’observation et de tir circulaire (Ringstand ou Tobruk-Stand), accessible de l’extérieur via un petit escalier, permettait d'assurer la défense rapprochée.
Le mur de flanquement de l’embrasure (côté nord) n’a pas été construit dans son entièreté par rapport au plan-type.
L'équipage théorique de ce bunker était de 6 soldats pour servir le canon et assurer la défense rapprochée.
Le bunker sert d’appui à une maison d’habitation et sa dalle de couverture est occupée par une terrasse. Le béton a été peint faisant disparaître les dernières traces du camouflage.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.