Le port d'Arlan est situé au sud de l'île de Ouessant. Port antique, des vestiges du IIe siècle ont été trouvés sur l'éperon rocheux dominant l'abri : tuiles, poterie, coquillage et débris d'ossement d'animaux.

Jusqu'au milieu du 19e siècle, Ouessant ne possède pas à proprement parlé de port. Porspaul, Pors Ligoudou et Arlan sont des abris plus ou moins accessibles selon la météo. La mission de sauvetage des Ouessantins, en cas de naufrage, est mise à mal par la difficulté de se rendre sur les zones dangereuses du From Veur et du chenal du Four depuis l'île. A cela s'ajoute la nécessité de faciliter embarquement et débarquement des marchandises, des animaux, des courriers et des personnes et ce d'autant plus que les échanges économiques entre Ouessant et le Continent sont en augmentation. Les Ponts et Chaussées proposent donc d'aménager les trois sites à usage portuaire.

Seul le projet du port d'Arlan est approuvé le 31 mars 1870 par décision ministérielle.

La construction du môle de 85 mètres commence en 1874 pour une somme de 150 000 Francs. En 1877, les ingénieurs en charge des travaux, Fenoux et Mangin, indiquent que "par gros temps le port sera intenable." Le député de Kerjégu souhaite l'arrêt des travaux dont les difficultés augmentent le coût initial. Impraticable par gros temps, le port d'Arlan a très peu servi. Le Stiff lui est préféré d'autant que la cale construite en 1879 facilite les débarquements.

Ce port devait être une alternative à celui de Porspaul afin de réduire la durée des trajets entre l'île et le continent. L'échec de son aménagement rend crucial, à la fin du 19e et durant le 20e siècle, la question de l'accessibilité de l'île