Situé à l’entrée est de la presqu’ile du Cap-Sizun, le territoire de Mahalon, non littoral, revêt un caractère essentiellement rural ; il couvre une superficie de 2139 hectares et compte, au 1er Janvier 2023, 971 habitants. La découverte de deux menhirs et d’un tumulus dans le secteur de Lanavan y signale une présence humaine dès le néolithique. Les vestiges de deux voies romaines qui traversaient la commune au sud et au nord du Goyen montrent une occupation à l’âge de fer et à l’Antiquité.

Liée à l'ancien évêché de Cornouaille, la paroisse de Mahalon est attestée dès 1160 dans la Charte des Hospitaliers de Bretagne, qui ont fondé une aumônerie dans le bourg, à l’emplacement de l’ancien presbytère. De cette époque subsistent également les vestiges de deux mottes féodales : l’une au nord de Cazavoyen et l’autre dans le bois de Coat Morvan. Des subductions en pierre sont visibles aujourd’hui près de l’étang de Poulguidou, au sud de la commune : Certains auteurs comme E. Flagelle (1877) et C. Parcheminou (1931) y ont vu une motte ou forteresse féodale du 11e siècle. D’autres comme P. Kernevez (1997) décrivent la base d’une petite tout carrée intégrée à un site castral avec habitat manorial et réduit défensif.

L’époque moderne est dominée par l´autorité féodale des seigneurs de Kerandraon, Tromelin, Poulguidou et Lanavan. Hormis celui de Poulguidou, les manoirs sont toujours en élévation aujourd’hui bien que remaniés où en partiellement détruits. A cette époque le territoire de Mahalon s’étendait à l’est et au sud jusqu’à Landudec car Guiler-sur-Goyen en formait une trêve. En 1790, cette dernière est devenue commune à part entière, faisant ainsi perdre à Mahalon environ le tiers de sa superficie.

Mahalon fait partie de la communauté de communes Cap-Sizun Pointe du Raz. Elle occupe en grande partie un plateau granitique limité au nord, au sud et à l’ouest par deux cours d’eau formant frontière avec ses voisines. Au nord, le terrain descend brusquement vers la vallée du Goyen, rivière qui prend sa source à Ploneis et va se jeter dans l’océan à Audierne. Trois moulins à eau de la commune s’y sont implanté (Kerlaouenan, Kerandraon et Tromelin). Au sud, une pente plus douce se dirige vers un ruisseau qui marque la frontière avec Plozevet dit « Stang Vihan » ou « Frout » selon les sources. Ce dernier prend sa source vers Kerveneolic en Mahalon pour se jeter dans l’étang de Poulguidou, puis, après avoir alimenté neuf moulins à eau (dont six de la commune), va rejoindre le Goyen au niveau de Keridreuff en Pont-Croix.

L’implantation des villages sur l’ensemble du territoire de la commune est régulière et la majorité des habitations observées sont d’anciennes exploitations agricoles. Le 19e siècle a vu dans le Cap-Sizun un renouvellement profond et exceptionnellement homogène de l’habitat rural qui a généré un type de bâti et de mobilier aux caractéristiques locales très prononcées. Pourtant, on remarque que si ce renouvellement a bien eu lieu à Mahalon, il n’est pas autant systématique que dans ses voisines du « Cap Profond ». Ici, en effet, l’habitat antérieur au 19e siècle est encore bien présent à l’image de plusieurs maisons des 17e et 18e siècles qui ont pu être recensées et étudiées au bourg et à Penanros, Lescran, Lanavan, Roscaradec ou Lohontec. A l’inverse, on remarque également un renouvellement plus tardif de certains logis, notamment dans la première moitié du 20e siècle.

Bien préservés, les éléments architecturaux tels que l’habitat traditionnel, les édifices religieux, les croix, les lavoirs et fontaines, font de Mahalon un territoire patrimonial important.