Camaret-sur-Mer a accueilli au cours du 19e et du 20e siècle de nombreux artistes. Le peintre Eugène Boudin est le premier à y séjourner longuement à partir de 1869. Il rencontre l´écrivain Gustave Toudouze, décidant ce dernier à venir régulièrement à Camaret à partir de 1886. La même année, le peintre Charles Cottet découvre lui aussi le port de Camaret et les paysages de la presqu´île. L´importante colonie d´artistes qui gravite autour de Gustave Toudouze, Charles Cottet et du poète Saint-Pol-Roux s´installe généralement à l´Hôtel de la Marine, tenu par Rosalie Dorso, à la fin du 19e siècle. Ces artistes participent par leurs écrits (« Péri en mer », « Le Reboutou » de G. Toudouze, poèmes de Saint-Pol-Roux) et leurs peintures (« Le port de Camaret » d´E. Boudin, « Rayons du soir » de Ch. Cottet) à la renommée de Camaret-sur-Mer. Dès le début des années 1890, Richon-Brunet puis Charles Cottet viennent peindre sur la presqu´île du Toulinguet. Marcel Sauvaige choisit d´habiter le premier sur la crête de Pen Hat où il y fait bâtir une villa. Au tournant du 20e siècle, ce sont 4 villas qui y sont construites ainsi qu´un manoir en pierre (manoir de Boultous). Ces maisons de villégiatures seront occupées par divers artistes. Le manoir baroque de Boultous, le plus au nord, est construit en 1904 à partir d´une ancienne maison de pêcheurs ou de douaniers. Saint-Pol-Roux s´y installe l´année suivante avec sa famille. L´habitation est rebaptisée Manoir de Coëcilian après 1916, en mémoire du fils de Saint-Pol-Roux tombé à Verdun. De nombreux artistes et intellectuels viennent rendre visite au poète qui devient le « chef de file » des artistes camarétois, dont André Breton, Jean Moulin, Max Jacob, Paul Eluard ou Pierre Mac Orlan font partie. « Saint-Pol-Roux-le-Magnifique » vit dans ce manoir jusqu´à sa mort tragique en 1940, après une agression par un soldat allemand. Les bombardements des alliés en 1944 ne laissent que des ruines qui ne seront jamais restaurées. La villa la plus proche du manoir de Saint-Pol-Roux fut celle de Marcel Sauvaige qui y installa dès 1891 son atelier et où vînt également peindre Charles Cottet. La villa centrale, Dirag-ar-Mor, fut occupée par l´écrivain Gustave Toudouze, puis par son fils Georges-Gustave, également romancier, après sa mort en 1904. Les deux villas les plus au sud ont, elles, appartenu au créateur et animateur du « Théâtre Libre », futur directeur de l´Odéon, André Antoine. Il fit construire la villa la plus au sud, L´Armor-Braz, en 1904 et acquit en 1912 l´autre villa qui ne comportait alors qu´un simple rez-de-chaussée. Georges Ancey, dramaturge, y vécut également. A l´exception notable de Saint-Pol-Roux, tous les artistes et intellectuels regagnaient Paris durant l´hiver.
- enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bretagne - Crozon
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Commune
Camaret-sur-Mer
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Lieu-dit
Lagatjar
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Cadastre
CK
5,7,13,26,27,28
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Dénominationsécart
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Précision dénominationécart balnéaire
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AppellationsVillas de la Montagne
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Parties constituantes non étudiéesmaison
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Période(s)
- Principale : limite 19e siècle 20e siècle
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Auteur(s)
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
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Personnalité :
Toudouze Gustavecommanditaire attribution par travaux historiquesToudouze GustaveCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
- Personnalité : habitant célèbre attribution par travaux historiques
Les cinq maisons de villégiature sont remarquables, même si elles ont subi de nombreuses transformations. Elles dominent la presqu´île du Toulinguet de leur stature imposante et sont visibles de loin, depuis le port de Camaret. Les ruines de la villa de St-Pol-Roux, dénommée "manoir" comptent encore quatre tours d´angle en partie conservées, la base de quelques colonnes et des amorces d´escaliers. Mais il ne reste rien des quatre autres tourelles qui entouraient le second bâtiment. Le manoir était en pierre et en béton recouvert de ciment, avec des encadrements en briques rouges et sa toiture était en ardoise. Les quatre autres villas ont une architecture plus classique. La villa la plus proche du manoir de Boultous comporte plusieurs bâtiments imposants accolés les uns aux autres, le plus au nord formant un L. L´ancien atelier de Marcel Sauvaige se trouve aujourd´hui au point d´articulation de ces bâtiments disparates recouverts d´enduit et peints en blanc. La toiture est à pans d´ardoises de pentes différentes. L´hétérogénéité de la villa se traduit également au niveau des lucarnes (chien couché ou capucine). Sur la façade côté mer, certaines fenêtres sont entourées par des moellons de couleur claire. La seconde villa, celle de Gustave Toudouze, a été complétée par un bâtiment en L côté sud et de deux ailes, sans doute accolées consécutivement, côté nord. Le toit, à pans d´ardoises, possède neuf lucarnes en « chien couché ». Les façades ont été peintes en blanc. La troisième villa ne comportait à l´origine qu´un bâtiment. Un étage a été ajouté avec un toit à pans d´ardoises et deux capucines de chaque côté. Plusieurs ailes ont également été adjointes à l´habitation, sans doute successivement, lui donnant un profil en escaliers : deux ailes principales de chaque côté auxquelles ont été accolées d´autres petites ailes de chaque côté. Le toit est également à pans d´ardoises avec une capucine de chaque côté pour l´aile sud. L´enduit de l´habitation est de couleur grise. La villa la plus au sud, L´Armor-Braz, comporte un corps central et deux ailes pentagonales. Ces bâtiments étaient autrefois couverts de toits en terrasses qui ont été remplacés par des toits à pans d´ardoises, ce qui modifie totalement les volumes de l´habitation. L´enduit cimenté ajouté aux moellons est de couleur grise. Un balcon domine l´anse de Pen-Hat au premier étage du bâtiment principal. La plupart des fenêtres sont arrondies et possèdent un encadrement, peu visible en raison de l´enduit.
Données complémentaires architecture PATMAR
- REFC CAM45
- THPA Activité balnéaire de loisirs et de santé
- PROJ
- MENA abandon ou état de ruines induisant un risque de disparition
- PMEN Pas de mesures conservatoires, les ruines du manoir de Saint-Pol-Roux sont peu stables et d´accès dangereux. Par sécurité, la municipalité pourrait prendre des mesures irréversibles.
- DREC peu cité
- AVIS
- INGP intérêt de mémoire ; intérêt artistique
- PING Ces villas sont des témoignages de la vie artistique à Camaret à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle.
- RECO Les villas de la Montagne sont à conserver. Elles témoignent physiquement de la vie culturelle développée à Camaret à partir de la fin du 19e siècle, le littoral étant devenu un lieu d´inspiration des artistes parisiens. Leur présence resitue le cadre de création de nombreuses oeuvres à caractère maritime.
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Sites de protectionsite classé
Abords d´un monument historique.
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
Bibliographie
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Le patrimoine des communes du Finistère (collection Le Patrimoine des Communes de France). Charenton-le-Pont : Flohic Éditions, 1998, t. I.
p. 318
Périodiques
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SEVELLEC, Jim-Eugène. Camaret et les artistes. Brest : Les Cahiers de l´Iroise, 1971.
p. 161-173 -
DUROC, Jacqueline. Camaret, cité d´artistes. Douarnenez : ArMen/ Chasse-Marée, 1988.
p. 90-126 -
BUREL, Marcel. Péri en mer ou Camaret entre en littérature. Brest : Les Cahiers de l´Iroise, 1992, n° 155.
p. 63-66 -
CÉLARIÉ, Martine. Lagatjar et le manoir de Saint Pol Roux « Reposoir de la Procession ». Crozon : Le Presqu´îlien, 1998, n° 54.
p. 22-23 -
GALIFOT, Agnès. Les peintres en Presqu´île. Crozon : Le Presqu´îlien, 2003, n° 110.
p. 4-5 -
GALIFOT, Agnès. Charles Cottet. Crozon : Le Presqu´îlien, 2003, n° 110.
p. 8