• enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Le patrimoine maritime culturel de la commune de Crozon
  • Aires d'études
    Bretagne
  • Adresse
    • Commune : Crozon

La commune de Crozon s´étend sur la majeure partie de la presqu´île de Crozon, limitée au nord par la rade de Brest et au sud par la baie de Douarnenez, elle ouvre également à l´ouest sur la mer d´Iroise. D´une superficie de 80 km², elle comprend un bourg (Crozon) et de nombreux hameaux et écarts, dont le petit port du Fret au nord et la station balnéaire de Morgat au sud. Elle est caractérisée par l´importance et la grande variété de ses littoraux : côtes basses et sableuses comme l´anse de Morgat, la plage de Lostmarc´h, de La Palue ou de l´Aber, hautes falaises cristallines paléozoïques (grès, schistes...) qui culminent à près de 100 mètres dans la partie sud-est du Cap de la Chèvre, zones basses occupées par des étangs et des zones humides parfois fermés par une flèche sableuse ou un cordon de galets (estuaire de l´Aber, étang de Kerloc´h, étang du Fret). La présence militaire y est ancienne et importante, tant sur le littoral qu´à l´intérieur des terres (bases de missiles de Goandour). L'Île Longue est aménagée en base de sous-marins nucléaires lanceurs d´engins depuis 1967. Le bourg de Crozon est un carrefour routier permettant d´aller au nord vers Le Fret, Roscanvel, au sud vers Morgat et à l´ouest vers Camaret-sur-Mer.

Du Moyen âge au 18e siècle, Crozon a une économie principalement tournée vers l´agriculture, tandis que son sous-sol est exploité pour ses nombreux gisements de minerai de fer et de calcaire (alimentant des fours à chaux). De plus, Crozon possède deux principaux sites portuaires : Morgat et Le Fret, dont l´âge d´or débute dans le courant du 18e siècle et se poursuit tout au long du 19e, avec l´essor de la pêche côtière et sardinière pour le premier et le transport de marchandises et de personnes pour le second en relation avec la grande ville militaire de Brest.

La fin du 19e siècle est marquée par une reconversion du secteur halieutique. Les pêcheurs se tournent vers des espèces plus rémunératrices que la sardine. Ainsi, à Morgat on se lance dans la capture du germon et de la langouste, comme à Camaret. Le Fret s´oriente vers le dragage des huîtres et de la coquille Saint-Jacques.

Simultanément, un système touristique s´organise autour de la nouvelle station balnéaire de Morgat lancée par Armand Peugeot. Les touristes débarquent au Fret et s´installent à l'est du port dans les villas et les hôtels, à l´écart de la fumée des conserveries. Ils profitent des excursions au Cap de la Chèvre et des visites des grottes sous-marines.

Ces nouveaux arrivants annoncent les mutations socioprofessionnelles qui vont intervenir dans le courant du 20e siècle : la petite agriculture de subsistance périclite tandis que la pêche recule et que, dans les années 1950, le tourisme de classe décline.

Les années 1970-1980 sont marquées par une crise générale de la filière halieutique, confrontée à la raréfaction de la ressource, et le redémarrage du tourisme sur une base plus démocratique. Aujourd´hui, les activités de services constituent la principale ressource économique de Crozon : activités militaires, activités touristiques, fort développement des résidences secondaires démarré dans les années 1960.

Sur le plan démographique, depuis 1830, la population de la commune s´établit autour d´une moyenne de 8 000 habitants, en dépit de pertes de territoire successives (Quélern rattaché à Roscanvel par la loi du 6 mai 1851, création de la commune de Lanvéoc par l'arrêté préfectoral du 18 juillet 1872, plusieurs hameaux rattachés à Camaret-sur-Mer par le décret du 3 juin 1908). Elle est cependant en léger recul (de 8 797 habitants en 1851 -apogée démographique-, elle atteint 7 535 habitants en 1999). La population de Crozon, qui peine donc à se maintenir, est caractérisée à la fois par un fort taux de personnes âgées et par un renouvellement notable de la population. Entre 1990 et 1999, la commune a enregistré 31 % de nouveaux arrivants (20 % pour la région Bretagne) : pas seulement des retraités mais aussi des jeunes actifs (tranche d´âge 25-39 ans). Parmi eux, certains développent des activités de loisirs et d´hébergement. L´impact du phénomène, bien que difficile à chiffrer, n´est pas anodin. Ces nouveaux crozonnais s´impliquent dans la vie locale et l´enrichissent de nouvelles valeurs et de nouveaux comportements. Ces néo-ruraux sont très attachés à l´environnement naturel et culturel et sont très attentifs aux décisions des élus. La mise en valeur du patrimoine maritime culturel de la commune peut être une façon de renforcer cette dynamique.

En effet, le patrimoine maritime à Crozon est encore très diversifié, mais dans des états de conservation inégal : les ports, gares, villas et quartiers de pêcheurs sont relativement épargnés, tandis que de nombreuses installations militaires anciennes, les chantiers navals et les cimetières de bateaux sont pas ou peu entretenus.

Dans le cadre de cet inventaire thématique du patrimoine maritime culturel, les sites côtiers étudiés sont Morgat, Le Fret, Rostellec, l´Aber, les écarts du Cap de la Chèvre (la base militaire de l´Ile Longue n´est pas prise en compte car non accessible). D'autres éléments isolés ont été répertoriés sur le littoral. Il existe par ailleurs sur le territoire communal de Crozon des héritages culturels liés au maritime qui ne se trouvent pas sur le littoral et qui n'ont donc pas été répertoriés (héritages balnéaires au bourg comme la gare ou certains bâtiments, héritages militaires comme la batterie de Trémaïdic...).

  • Sites de protection
    zone de protection

Documents d'archives

  • Archives départementales du Finistère. 4 S 1395 & 1396. Dossiers spécifiques sur le port de Morgat.

Bibliographie

  • CALVEZ, Louis. La Presqu´île de Crozon, histoire, art, nature. Paris : Nouvelle librairie de France, 1975.

    469 p
  • HENRY, Xavier (Architecte DPLG). Etude de protection des villages du Cap de la Chèvre. Commune de Crozon, Finistère. Rapport de synthèse. Paris : Délégation Régionale à l´Architecture et à l´Environnement, Service Départemental d´Architecture, Direction Départementale de l´Equipement, 1981.

  • MALBOSC, Guy ; MELENEC, Roger. Les années Langouste. Brest : Editions du CRBC.

    p. 10-16
  • CADIOU D., DIZERBO A., KERDREUX J.J., LE FLOC´H J.-L., SIMON M. La presqu´île de Crozon à la veille de la Révolution. Mairie de Crozon, Conseil Général du Finistère, Conseil Régional de Bretagne, 1995.

    p. 36-38, 46-47, 53

Périodiques

  • TOUDOUZE, Georges-Marie. La presqu´île de Crozon. La Baule : Editions de Bretagne, 1947.

    p. 119-140
  • CADIOU, Didier. L´Aber, de la préhistoire à l´histoire. Crozon : Avel Gornog, n° 1, 1993.

    p. 37-39
  • MENESGUEN, Claudie ; CABIOC´H Fanch. Les activités humaines à L´Aber . Crozon : Avel Gornog, n° 1, 1993.

    p. 25-28
  • CELARIE, Martine. La pêche en presqu´île sauvée grâce aux femmes ? Crozon : Le Presqu´îlien, n° 2, mai 1993.

    p. 2
  • PERRIN, Christelle. C´était il y a 30 ans. Camaret, port langoustier . Crozon : Le Presqu´îlien, n° 2, mai 1993.

    p. 10
  • PERRIN, Christelle. Le thon germon, un or blanc durement gagné. Crozon : Le Presqu´îlien, n° 2, mai 1993.

    p. 11
  • CADIOU, Didier. Chemin de ronde en presqu´île de Crozon. Evolution de la fortification. Crozon : Avel Gornog, n° 2, juin 1994.

    p. 48-54
  • RECOUVRANCE, Sébastien. La presqu´île de Crozon. Paris : Editions Jean-Paul Gisserot, 1996.

  • LEFRANC, Olivier. La pêche au thon autrefois. Souvenirs... Crozon : Le Presqu´îlien. N° 77. Juillet-août 2000.

    p. 36-39
  • CELARIE, Martine. Les 30 années glorieuses du port du Fret. Au temps des coquilliers. Crozon : Le Presqu´îlien, juillet-août 2000, n° 77.

    p. 2
  • CADIOU, Didier. Les fortifications de l´anse de Morgat . Crozon : Avel Gornog, n° 14, juillet 2006.

    p. 25-28

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
  • Annexe n°5
  • Annexe n°6
  • Annexe n°7
  • Annexe n°8
  • Annexe n°9
  • Annexe n°10
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006