Dossier d’œuvre architecture IA29004244 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Ensemble fortifié de la pointe de Cornouaille (Roscanvel)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Crozon
  • Commune Roscanvel
  • Lieu-dit pointe de Cornouaille
  • Cadastre D 737, 738
  • Dénominations
    ensemble fortifié, batterie, tour
  • Appellations
    batterie de Beaufort, batterie basse, batterie de Cornouaille, tour-réduit, fortin de Cornouaille, batterie de rupture sous roc, batterie haute, poste de lancement de torpilles, batterie antiaérienne de Flak, Marine Küsten Batterie "Ebbstrom"
  • Parties constituantes non étudiées
    corps de garde, position, édifice logistique

Le site de la pointe de Cornouaille a été fortifié dès la fin du 17e siècle. La batterie de Beaufort fut construite vers 1666, sur l´ordre du Duc de Beaufort. Elle comprend 2 batteries à 10 et 21 embrasures. Vauban critique son implantation, le bâtiment étant exposé à l´érosion marine (elle sera d´ailleurs reconstruite en 1791). En 1694-95 est alors édifiée la batterie basse ou batterie de Cornouaille, au sud de la précédente, conçue par Vauban dès la décennie précédente, en lien avec la batterie et le fort du Mingant situés en face, sur la rive septentrionale de la rade. La batterie de Beaufort devient alors une annexe de la batterie de Cornouaille et est abandonnée vers 1750. Une batterie haute devait être également édifiée mais le projet fut abandonné faute de crédits à la fin du 17e siècle. Au milieu du 18e siècle, une batterie des Signaux, simple levée de terre, est également édifiée. Elle a aujourd´hui disparu. Une tour-réduit type n° 1 est également construite en 1812-1813 sur le site, 200 m en arrière du trait de côte. Il faudra attendre la fin du 19e siècle pour voir la construction de nouvelles infrastructures pour améliorer le barrage du goulet de Brest, en lien avec la batterie et le fort du Mingant situés en face, sur la rive septentrionale de la rade. En 1888, une batterie de rupture (4 canons M de 47 mm modèle 1885 TR) est édifiée sous le terre-plein de l'ancienne batterie basse (batterie de Cornouaille). Cette dernière n´est alors plus utilisée. La batterie de rupture sous roc est complétée par une batterie haute en 1897 (4 canons M de 100 mm modèle 1881 TR), construite en avant de la tour-réduit, et par un poste de lancement de torpilles, construit à l'est de la batterie de Beaufort, au pied de la falaise, entre 1898 et 1905, qui sera renforcé par les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale. Entre 1942 et 1944, les Allemands construisent sur le site une batterie lourde de Flak. En 1944, les ouvrages sont violemment bombardés.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 1er quart 19e siècle
  • Dates
    • 1695, daté par source
    • 1888, daté par travaux historiques
    • 1897, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

La batterie de Beaufort est constituée par une terrasse en balcon adossée à la falaise et bordée, vers la mer, d´un parapet en maçonnerie dont il reste des vestiges. A l´extrémité, on trouve également les ruines d´un bâtiment (corps de garde et magasin complètement effondrés). Située à une cinquantaine de mètres à l´ouest de la batterie de Beaufort et à un niveau inférieur de quelques mètres, la batterie de Cornouaille était à l´origine armée de 16 canons de 24 livres de balle, 6 canons de 36 livres de balle et 8 canons de 60 livres de balle, puis réarmée au milieu du 19e siècle (9 canons de 30 livres de balle modèle 1840 sur affût pivotant et 9 obusiers de 22 cm modèle 1827 sur affût de fer pivotant) et à la fin du 19e siècle (4 canons de 47 mm à tir rapide). La tour-réduit type n° 1 (type 1811) est entourée d'un fossé, autrefois accessible par un pont-levis. De plan carré (15,80 m à la base), la tour possède rez-de-chaussée, sous-sol et terrasse avec garde-corps. L´ouvrage, aujourd´hui abandonné, est en mauvaise état et est envahi par la végétation. La batterie de rupture est sous roc, au pied de l´escarpement, à l´extrémité droite de la batterie basse (batterie de Cornouaille). Il s´agit d´un ouvrage établi en abri-caverne qui est conforme au plan-type des batteries de rupture est sous roc, avec accès par escalier et cheminées d´évacuation des gaz de tir. Elle était armée de deux canons M de 32 cm Modèle 1870-1884 sous casemate. La batterie haute était armée de 4 canons de 100 mm Tir Rapide sur affût à pivot central. Elle est constituée d´une plate-forme cimentée de 4 positions de pièces en cuves hémicylindriques à demi-entaillées dans le parapet, de 3 petites traverses avec des niches bétonnées, un magasin à munitions de batterie, un petit local. Le site est aujourd´hui presque entièrement envahi par la végétation. Le poste de lancement pour torpilles a été remanié par les Allemands. Il était donc armé avec des torpilles G7a (ou T1) allemandes propulsées à air comprimé (decalin) modèle 1938. Un tronçon de galerie de 28 m de long est creusé dans la falaise, perpendiculairement à la côte avec, à l´extérieur, une plate-forme bétonnée. Des locaux étaient utilisés comme magasin à torpilles, atelier de préparation de réglage et d´amorçage ou logements du personnel notamment. La batterie antiaérienne de Flak, aujourd´hui fortement détruite, comportait à l´origine 6 canons de 105 mm en cuve. Actuellement, il ne subsiste plus ni équipement ni armement et les positions sont en partie envahies par la végétation.

  • État de conservation
    inégal suivant les parties, désaffecté, envahi par la végétation

Données complémentaires architecture PATMAR

  • REFC
  • THPA Défense militaire des côtes
  • PROJ
  • MENA
  • PMEN
  • DREC peu cité
  • AVIS
  • INGP intérêt de mémoire ; intérêt paysager et pittoresque
  • PING Cet ensemble d'ouvrages diversifiés montre l'importance du site dans la défense du goulet de Brest dès le 17e siècle, et ce jusqu'au 20e siècle.
  • RECO L´ensemble fortifié de la pointe de Cornouaille est un site d´intérêt majeur de la presqu´île de Quélern. La réhabilitation éventuelle de la tour-réduit de Cornouaille nécessiterait un débroussaillement et la sécurisation du site. Des animations spécifiques pourraient y être mises en place : informations sur l´histoire du site (fonctionnement du système défensif aux différentes époques, vie quotidienne des soldats, anecdotes...), animations culturelles (à l´instar des forts du Dellec ou de Bertheaume), éventuellement reconstitutions historiques ou visites guidées de l´ensemble fortifié. Les différents héritages militaires pourraient être intégrés à un circuit local de découverte spécifique à la pointe de Cornouaille. La batterie basse de Cornouaille est particulièrement remarquable, mais plus difficilement accessible. Cet héritage prend toute sa mesure depuis la mer. Etant donné son intérêt mémoriel et paysager, une restauration de cette batterie pourrait avoir lieu en priorité sur d´autres édifices militaires, avec un souci de préservation de l´architecture d´origine. Plus largement, il conviendrait de proposer une vision cohérente et élargie de l´intérêt stratégique de la presqu´île de Quélern. La plupart des héritages pris isolément ne possèdent pas un intérêt historique majeur, mais c´est l´association de ces différents éléments échelonnés tout le long de la côte de la presqu´île qui prend sens.
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Sites de protection
    site classé
  • Protections
    classé MH, 2013/04/25
  • Référence MH

Bibliographie

  • TRUTTMANN, Philippe. Architecture miliataire. In La presqu´île de Crozon, L. Calvez (dir. par), Paris : Nouvelle Librairie de France, 1975.

    p. 345-362

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
Articulation des dossiers