• enquête thématique régionale, Inventaire des ardoisières du Centre Bretagne
Ardoisières des Monts-d'Arrée : Commana et Sizun
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Maison du patrimoine de Locarn

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Basse-Bretagne - Finistère
  • Commune Commana
  • Lieu-dit La Montagne Boutin Kerros, La Montagne
  • Cadastre D 1221 Ardoisière de Mougau  ; D 1239, 2339 et 2340 Ardoisière de Kerohant
  • Commune Sizun
  • Lieu-dit Saint-Cadou, Kermarquer
  • Cadastre AO 108,112 Ardoisière de Kermarquer ; AO 127, 128, 129 Ardoisière de Saint-Cadou

Les ardoisières des Monts d'Arrée sont présentes sur ces crêtes schisteuses, en une multitude d'excavations à ciel ouvert de taille variable. A Commana et Sizun, les ardoisières sont décrites dans les archives dès les années 1850.

En 1852, les principales sont :

Commana: la montagne de Mougau, la carrière de Kerohant et les carrières de Restancaroff.

Sizun: la carrière du bois de Heugoat, les carrières de Kermarquer et les carrières de Saint-Cadou.

Il existe aussi des ardoisières à Plounéour-Ménez.

A cette époque, les carriers sont employés à la fois pour l'extraction du schiste mais aussi pour la taille des blocs en ardoise. Les méthodes sont rudimentaires: la matière est portée à dos d'hommes et l'eau qui remonte à la surface est enlevée à l'aide de barattes ou d’éléments de vaisselle en bois.

Les ardoises extraites sont épaisses et rustiques, ce qui vient de la qualité du schiste des Monts d'Arrée. Les méthodes d'extraction n'ont pas évolué de manière industrielle, comme ce fut le cas pour d'autres ardoisières du Centre-Bretagne (Moulin-Lande à Maël-Carhaix, Moulin-Neuf à Motreff, etc.). Les veines de schiste ardoisier sont irrégulières, c'est pourquoi les excavations sont nombreuses, il fallait changer souvent de lieu d'extraction.

Dans les années 1970, une quinzaine de carrières étaient encore en activité. Dans les années 1990, il en reste peu dans les Monts d'Arrée : il y a l'ardoisière des frères Rolland (Henri et Laurent) à Kérohant et celle des frères Pouliquen à Saint-Cadou.

Le schiste est fortement utilisé dans l'architecture de ces communes : en ardoise, en moellon ou comme dallage. La fontaine Saint-Cadou (Sizun) près de l'ardoisière du même nom, montre bien l'impact de cette activité dans le paysage local.

Ardoisière de Kérohant :

Elle se trouve sur les hauteurs de Commana, dans la "Montagne". En 1852, elle est exploitée par Guillaume Piriou, François Mallégot, Pierre Mazé, Jean Abgrall, Yves Masson, Laurent Quéméner, Laurent André, Hervé Caroff, Yves Léon et Hervé Riou. En mai 1936, la veuve de Jean Léon déclare l'ouverture d'une carrière à cet endroit.

Elle continue d'être exploitée jusqu'en 2006 environ. Les frères Rolland sont les derniers exploitants de cette carrière familiale. En effet, déjà dans les années 1940, la carrière de Kérohant est louée (propriété de la commune) et exploitée par la famille Rolland. En 1963, des rails sont installés pour permettre le déplacement des blocs sur un wagonnet, de la carrière jusqu'à l'atelier. Un treuil actionnait le wagonnet, il était alimenté par un moteur de Simca Aronde. En 1965, (d'après Ar Men) la famille a fait l'acquisition d'un compresseur et d'un marteau-piqueur pour faire des trous de mines.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

Quelques excavations à ciel ouvert sont toujours visibles, à Kérohant, Mougau (Commana) et Saint-Cadou (Sizun). Elles sont aujourd'hui noyées, ce qui donne un paysage si singulier. Les excavations sont environnées de collines de déchets d'ardoise, qui recréent de nouveaux reliefs aux Monts d'Arrée.

L'ardoisière de Kérohant présente quatre ou cinq excavations, plus ou moins accessibles et de taille variable. Deux bâtiments sur le site devaient servir d'ateliers. L'un d'eux possède une cheminée et aurait été construit dans les années 1960. Près d'une petite excavation se trouve les vestiges d'un abri, réalisé en pierres sèches avec des moellons de schiste. Il ne reste plus de machines, si ce n'est quelques rails rouillés qui servaient à transporter le schiste dans des wagonnets, de l'excavation à l'atelier.

L'ardoisière de Mougau a deux excavations remplies d'eau, elles se situent près du carreau sur lequel se trouve un atelier en bon état, mais qui semble relativement récent (années 1960 ou 1970).

L'ardoisière de Saint-Cadou à Sizun se trouve, contrairement aux deux précédentes, en sous-bois. On y accède après avoir contourné un grand tas de déblais, recouvert de mousse et d'arbrisseaux. Un ruisseau s'échappe par l'ancienne entrée l'excavation creusée dans la roche. L'excavation est aujourd'hui complètement envahie par la végétation, mais le ruisseau qui s'en échappe laisse à penser que la partie la plus profonde de l'excavation est noyée. Aucun bâtiment n'est visible.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
    • ciment parpaing de béton enduit
  • Toits
    tôle ondulée, ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Typologies
    Exploitation à ciel ouvert
  • État de conservation
    désaffecté, vestiges

Bibliographie

  • GOURMELEN, Lena. Ardoise en Bretagne. Ed. Coop Breizh, Spézet, La maison du Patrimoine, Locarn, 2008.

Périodiques

  • "Les derniers ardoisiers de Commana". Ar Men. N°39. Novembre 1991.

Annexes

  • Maen Menez - Techniques d'exploitation
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers