Les ardoisières des Monts d'Arrée sont présentes sur ces crêtes schisteuses, en une multitude d'excavations à ciel ouvert de taille variable. A Commana et Sizun, les ardoisières sont décrites dans les archives dès les années 1850.
En 1852, les principales sont :
Commana: la montagne de Mougau, la carrière de Kerohant et les carrières de Restancaroff.
Sizun: la carrière du bois de Heugoat, les carrières de Kermarquer et les carrières de Saint-Cadou.
Il existe aussi des ardoisières à Plounéour-Ménez.
A cette époque, les carriers sont employés à la fois pour l'extraction du schiste mais aussi pour la taille des blocs en ardoise. Les méthodes sont rudimentaires: la matière est portée à dos d'hommes et l'eau qui remonte à la surface est enlevée à l'aide de barattes ou d’éléments de vaisselle en bois.
Les ardoises extraites sont épaisses et rustiques, ce qui vient de la qualité du schiste des Monts d'Arrée. Les méthodes d'extraction n'ont pas évolué de manière industrielle, comme ce fut le cas pour d'autres ardoisières du Centre-Bretagne (Moulin-Lande à Maël-Carhaix, Moulin-Neuf à Motreff, etc.). Les veines de schiste ardoisier sont irrégulières, c'est pourquoi les excavations sont nombreuses, il fallait changer souvent de lieu d'extraction.
Dans les années 1970, une quinzaine de carrières étaient encore en activité. Dans les années 1990, il en reste peu dans les Monts d'Arrée : il y a l'ardoisière des frères Rolland (Henri et Laurent) à Kérohant et celle des frères Pouliquen à Saint-Cadou.
Le schiste est fortement utilisé dans l'architecture de ces communes : en ardoise, en moellon ou comme dallage. La fontaine Saint-Cadou (Sizun) près de l'ardoisière du même nom, montre bien l'impact de cette activité dans le paysage local.
Ardoisière de Kérohant :
Elle se trouve sur les hauteurs de Commana, dans la "Montagne". En 1852, elle est exploitée par Guillaume Piriou, François Mallégot, Pierre Mazé, Jean Abgrall, Yves Masson, Laurent Quéméner, Laurent André, Hervé Caroff, Yves Léon et Hervé Riou. En mai 1936, la veuve de Jean Léon déclare l'ouverture d'une carrière à cet endroit.
Elle continue d'être exploitée jusqu'en 2006 environ. Les frères Rolland sont les derniers exploitants de cette carrière familiale. En effet, déjà dans les années 1940, la carrière de Kérohant est louée (propriété de la commune) et exploitée par la famille Rolland. En 1963, des rails sont installés pour permettre le déplacement des blocs sur un wagonnet, de la carrière jusqu'à l'atelier. Un treuil actionnait le wagonnet, il était alimenté par un moteur de Simca Aronde. En 1965, (d'après Ar Men) la famille a fait l'acquisition d'un compresseur et d'un marteau-piqueur pour faire des trous de mines.