A l'issu des premières opérations visant à séparer les fibres du bois, on obtient la filasse ; elle est peignée pour éliminer les déchets de bois, séparer les fibres les plus courtes - dites étoupe, destinée soit au calfatage, aux joints, soit au filage pour des étoffes de moindre qualité -, mettre les fibres dans le même sens, puis les séparer. Ce n'est qu'alors qu'intervient la fileuse. Ce métier, essentiellement féminin, est une activité de toutes les femmes de la maison, de la plus jeune à la plus âgée. Il n'apparaît dans les rôles de capitation que dans la seconde moitié du 18e siècle.

Le filage peut se faire au fuseau ou au rouet à grande roue. La fileuse met sa réserve de filasse sur sa quenouille, qui est un simple bâton.

Dans les inventaires après-décès du Pays de Landerneau-Daoulas, on trouve un rouet dans chaque foyer. Le fil produit est ensuite mis en écheveaux sur les dévidoirs ; à ce stade la pratique est différente d'un territoire à l'autre : dans le Léon le fil est blanchi avant d'être porté aux tisserands, ailleurs c'est une fois tissé que le lin est blanchi.

Au 18e siècle, le métier de tisserand est essentiellement masculin.

Les métiers à tisser peuvent être la propriété des tisserands, ou des paysans-marchands, ce qui explique que les ateliers peuvent se trouver dans de petites bâtisses isolées dans les fermes, ou dans une pièce attenante à la maison du propriétaire. Ils sont situés dans des pièces généralement en terre battue, le degré d'hygrométrie doit y être important pour éviter que le fil ne casse.

Le montage de la chaîne est fastidieux ; la navette, planchette de bois sur laquelle on enroule le fil, permet de passer le fil en trame. L'invention de la navette volante a facilité le travail.

Les métiers, en bois, ont évolué au fil du temps. Imposants, ils ont été démontés, peu ont été conservés.

Au 19e siècle les métiers mécaniques permettent d'augmenter la production.

La Bretagne compte 2 500 tisserands au 18e siècle.