Le kanndi de Rozonoual est implanté dans une zone humide d'où émergent plusieurs sources, au bord de la rivière rivière Le Mougau.

Le bâtiment est construit en moellons de granite. Il comporte une porte d'entrée qui n'est pas en position centrale. Elle se situe à 2,60m de l'extrémité du mur côté bassin. Le mur arrière est percé d'une fenêtre, ainsi que le pignon surplombant le douet.

Il a conservé son équipement complet :

- l'âtre d'origine, de forme circulaire ouverte vers l'intérieur du bâtiment, de 0,80m de diamètre ; le reste de l'ensemble de la cheminée a été reconstruit en même temps que le mur ;

- la cuve ronde (partie basse et anneau de rehausse), d'une hauteur de 1,40m et d'une largeur de 1,55m, posée sur une auge rectangulaire de 0,90m sur 0,65m ;

- le bassin dans lequel coule librement l'eau provenant d'une source voisine et se vidant dans la rivière Mougau, à 2,00m du kanndi ; il mesure 1,50m de large et 4,00m de long, c’est-à-dire qu'il s'étend sur toute la largeur du kanndi, du mur avant au mur arrière. Il n'est pas fermé vers l'intérieur par une plaque de schiste, mais par des pierres maçonnées. Ce travail a sans doute été réalisé dans la seconde moitié du XXe siècle car ce bassin, dans les ruines du kanndi, a servi jusque dans les années 1960 pour laver le linge.

Ce kanndi a été restauré par l'association Lichen. L'ensemble charpente et couverture avaient totalement disparu, ainsi qu'une partie des pierres des murs, dont il ne restait au mieux que quelques décimètres par endroits. Il s'agit donc d'une reconstruction intégrale exactement sur les fondations d'origine.

La charpente en chêne de Commana est constituée de trois poutres transversales posées sur les murs avant et arrière. Celle du milieu supporte un poinçon qui reçoit deux arbalétriers pour constituer une ferme centrale. Posées sur les pignons et la ferme centrale, deux pannes par pan de toiture plus une en faîtage supportent 14 chevrons, chacun prolongé d'un coyau qui a pour but d'adoucir la pente du versant du toit dans sa partie basse afin de rejeter les eaux de pluie loin des murs. La couverture est constituée d'ardoises de Commana (schiste) posées à pureau décroissant, sur la volige en conifères de Commana. L'étanchéité du faîtage est réalisée par le pose de lignolets (un rang d'ardoises imbriquées dressées sur le faîte du toit). La partie de ces ardoises qui dépasse de la toiture constitue un motif ornemental réalisé selon la tradition des couvreurs de Commana.