Dossier d’œuvre architecture IA29133522 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
1er éperon : infrastructures et bâtis, port de commerce (Brest)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Archives municipales de Brest

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Brest Centre
  • Commune Brest
  • Dénominations
    digue, quai, gare maritime, magasin industriel

Depuis 1865, le 1er éperon du port de commerce de Brest est au cœur du fonctionnement portuaire : les différentes vues aériennes réalisées depuis 1919 (accessibles sur le site internet Brest métropole espace cartographique) en montrent les évolutions (activités ; bâtiments ; voies ferrées ; routes ; tonnage des navires). L'activité portuaire s'étant développée au cours du 3e quart du 20e vers l'est de la rade de Brest, le 1er éperon est dorénavant dédié à la desserte des îles et de la presqu'île de Crozon.

Tout comme l'ensemble de l'ancien port Napoléon, le devenir du 1er éperon participe aux réflexions sur les évolutions de l'interface ville-port où les activités tertiaires prennent le pas sur les activités portuaires. Le foncier libéré induit des créations de parking et d'immeubles de bureaux et de logements et ce, potentiellement, au détriment des flux logistiques, maritimes et portuaires. Le projet de création du centre d'interprétation des Phares et Balises (abandonné en 2021) a mis en exergue les conflits d'usage possible sur un secteur dont la fonction première est maritime et portuaire.

Propriétaire de l'éperon et compétente en matière de desserte des îles, la Région Bretagne mène une réflexion sur l'agrandissement de la gare maritime ; à noter que la création d'une gare maritime au port de Brest est un sujet récurrent depuis 1865.

La campagne de construction du 1er éperon se situe entre 1860 et 1865. Dès 1865, différents entrepôts (construction en bois) s'y implantent. Au même moment, la jetée Ouest (actuel quai Malbert) est dédiée au dépôt de charbon et le second éperon, dont les quais sont construits, est dépourvu de bâtiments.

En séance du 19 avril 1865, la Chambre de commerce du port de Brest estime la valeur locative des terrains créés sur la jetée Ouest et le 1er éperon. Les prix au m² sont modulés selon l'utilité de la marchandise déposée ou stockée. Le dépôt de charbon étant jugé indispensable, le prix proposé est de 1 franc/m²/an. Pour les magasins implantés sur le 1er éperon, le prix est doublé. En séance du 16 juin 1865, est formulé le vœux d'une concession d'un entrepôt réel des douanes sur le port. Ainsi, l'octroi et le poste de police, associé à un entrepôt réel (magasin de stockage lié aux douanes) prennent place sur le 1er éperon. Jusqu'en 1944, à l'exception de l'octroi, les bâtiments et entrepôts qui se construisent répondent aux évolutions des demandes de logistiques et des usages propres à l'activité portuaire. Si en 1865, on compte 8 bâtiments (dont 5 entrepôts en bois), en 1944, un seul entrepôt est présent sur cet éperon, en plus de l'octroi. Le 1er éperon, à l'instar de l'ensemble du port, est connecté au réseau ferré.

Après guerre, les fonctions portuaires demeurent inchangées pour cet éperon. Le plan d'aménagement du port de 1946 prévoit un magasin (dénommé A) à l'emplacement de celui détruit lors des bombardements. Construit vers 1955-1956, cet entrepôt partage l'éperon avec la gare maritime (desserte des îles) implantée à proximité du musoir. La magasin A devient la première criée du port de Brest en 1992 jusqu'à la construction d'une nouvelle criée, sur le 3e éperon, en 2015. Il accueille durant le 20e siècle et au début du 21e, le yacht club de la rade de Brest, un club de plongée, une entreprise de palette pour des plants de pommes de terre et une poissonnerie.

Ainsi, petit à petit, les fonctions du 1er éperon opèrent un changement, annonciateur des évolutions du port de commerce de Brest, sur un secteur péri-urbain. Le plus emblématique des changements du rapport à la fonction portuaire initiale étant la création d'un centre d'interprétation des Phares et Balises : lieu à usage culturel sans lien fonctionnel avec l'activité d'un port. Abandonné, ce projet a cristallisé les réflexions sur le partage d'usage d'un secteur restreint (usage culturel et touristique ; activité portuaire et desserte des îles pour le fret et les passagers ; gestion des déchets).

Concernant les techniques de construction, le 1er éperon présente en sa partie Ouest maçonneries et fondations du 19e siècle et en sa partie Est, les techniques mises en œuvre dans les années cinquante. En effet, le quai Est du 1er bassin n'a pas été détruit lors de la dernière guerre contrairement au quai Ouest du 2e bassin reconstruit pour partie en 1957-1958 par l'entreprise Lévaux par la mise en œuvre d'un quai sur pieux béton. Les vestiges de l'ancien quai (blocs maçonnés de fondation et remblai) sont intégrés à ce nouveau quai. Le talus sous le quai à pieux est composé des matériaux issus de la destruction du quai initial (remblai et moellons). Ce quai a pour fonction de contenir le terre-plein et est à usage d’amarrage et d'accostage ; il est équipé de bollards d'une capacité de 50 tonnes. Sa construction a permis une augmentation de la superficie du 1er éperon.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle

Les quais du 1er éperon :

Le quai Ouest du 1er éperon (quai Est du 1er bassin) est constitué de 2 blocs maçonnés en fondation ; le mur du quai est composé d'un parement en pierres de taille liées au mortier avec remblai en arrière de la maçonnerie. Mur de quai présentant un léger fruit ; quai équipé d'organeaux (capacité de 5 tonnes environ) ; bites d'amarrages.

Quai musoir : quai poids en maçonnerie rempiété par un quai sur pieux permettant une cote de 8.70 CM. Le quai poids assure le soutènement du terre-plein. Sa composition est hétérogène en raison de sa destruction lors de la Second Guerre mondiale : mur béton et pieux carrés béton associés à des tôles en acier. La partie rempiétée est sur pieux verticaux avec fonction d'accostage et amarrage.

Quai équipé de bollards (capacité de 50 tonnes) et d'organeaux (capacité de 7 à 10 tonnes)

Quai ouest du 1er éperon (2sd bassin) : quai sur pieux béton ; 133m.

Les bâtiments :

Le 1er éperon reçoit deux bâtiments : la gare maritime (béton ; enduit ; 1 niveau ; plan en équerre) et un entrepôt (béton ; détruit en juin 2022).

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • pierre moellon
    • béton enduit
  • Statut de la propriété
    propriété de la région
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Périodiques

  • Compte-rendu analytique des travaux de la Chambre de Commerce de Brest de 1865 à 1869. Ed. JP Gadreau, Brest, 1869.

    Bibliothèque nationale de France
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020, 2022