Dossier d’œuvre architecture IA29133689 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
Usine Tissier, puis maisons (Le Conquet)
Œuvre recensée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Saint-Renan
  • Commune Le Conquet

En 1879, l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Mengin mentionne dans sa notice descriptive du port du Conquet "l'existence d'une usine à iode ; usine, montée sur un grand pied, [qui] est la plus ancienne et la plus importante de toutes les usines de ce genre qui existent aujourd'hui sur le littoral. Elle est située au fond de la baie du Conquet, sur le bord d'une petite anse dite de Poul-conq, qui vient d'être achetée, endiguée et comblée par le propriétaire de l'usine".

En 1811, le chimiste Bernard Courtois (1777-1838) découvre l'iode. Dix ans auparavant, il avait découvert la morphine. Le procédé industriel de fabrication de l'iode est mis au point par François Benoît Tissier (1803-1873), chimiste lyonnais formé dans une usine parisienne de produits chimiques dont le propriétaire était en contact avec Bernard Courtois.

Pour développer économiquement sa découverte, François Tissier s'installe en 1828 au Conquet où existe déjà une petite usine d'iode, située à Poul-Conq, appartenant à la famille Guilhem. Il existait aussi une production de pains de soude issus des fours à goémon implantés le long de la ria. La production de la famille Mazé-Launay était expédiée à Rouen pour la fabrication du verre.

Lorsque l’usine Tissier est fondée en 1829, les circuits commerciaux pour la soude et l’iode partent du Conquet pour l’Angleterre et Rouen. En retour, les caboteurs amènent au Conquet le charbon nécessaire au fonctionnement des fours de l’usine.

L’usine fait vivre de nombreuses familles au Conquet et aux environs : ouvriers, goémoniers, marins, charretiers, constructeurs de bateaux. L’iode de Tissier, reconnue pour sa qualité, est vendue à l’armée.

Ainsi, la presque totalité de l'activité du port du Conquet entre 1872 et 1876 est centrée sur les entrées et sortie de houille, de soudes brutes et de produits chimiques. A partir de 1876, la stagnation de l'industrie de l'iode entraine une baisse du trafic portuaire. L’usine ferme en 1958 après avoir, pendant un temps, produit de l’aliment pour bétails à base d’algues (pioka).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1829, daté par source

L'ancienne usine d'iode se situe à Poul Conq, une anse comblée pour accueillir les activités de l'usine. La polderisation de cette petite anse a un impact paysager fort : murs de soutènement avec contreforts et cale d'accès.

Actuellement à usage d'habitations, l'ancienne usine possèdent encore quelques caractéristiques de l'architecture industrielle.

-3 niveaux, alignement orientation est-ouest/sud-ouest-nord-est en raison de l'adaptation du bâti à la parcelle initiale (avant comblement de l'anse)

-maçonnerie de moellons tout-venant (d'origine géologique diverse),

-absence d'enduit,

-ouvertures demi cintre,

-rythme régulier par mitoyenneté de murs pignons découverts

-toit à deux versants

-cheminées hautes (détruites)

A noter, les similitudes architecturales avec le bâtiment situé sur le site de l'arsenal de Brest à proximité de la forme de radoub de Pontaniou (bâtiment qui abrite le marteau-pilon).

La restauration des bâtiments actuels a été soutenue par la Fondation du patrimoine.

  • Murs
    • pierre
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023