Dès 1830, est évoquée la nécessité de construire une seconde jetée pour non seulement agrandir le port mais aussi pour permettre à des navires d'un tirant d'eau supérieur d'y accéder et, surtout, d'en améliorer le rôle d'abri lorsque les vents de nord-est, dominants, deviennent trop forts. Alors que le nombre de navires est exponentiel (124 entrées en 1866, 273 en 1875), ce n'est que le 17 mars 1876 qu'un projet de jetée-cale est approuvé.

Le projet est décrit par les ingénieurs Mengin et Tarot : "la cale se compose de murs de soutènement en maçonnerie de mortier de ciment de 1,20 m d'épaisseur, réunis de distance en distance par des murs de refends ; l'espace laissé vide par ces murs est rempli par de la maçonnerie à pierres sèches". "Cette cale, destinée spécialement aux bateaux de pêcheurs, leur permettra d'accoster à tout état de marée". Le projet indique que la longueur est de 50 m et de 6 m de large pour une pente de 10 %. La cale se prolonge d'une jetée construite sur le rocher de Pen-ar-Vil de 85 m pour 4 m de large. Le financement de cette dernière section est pris en charge par la ville de Roscoff ainsi que la création d'un chemin d'accès pour relier la cale à la ville. Les travaux débutent en 1877.

Au début du 20e siècle, en 1906 et 1907, une cale est ajoutée (Porz Gored) en complément du mur de soutènement de l'anse Sainte-Barbe (conseil municipal du 26 février 1905). L'accès à la grève en ayant été modifié, une cale devenait nécessaire pour les promeneurs et les goémoniers. Des cartes postales du début du 20e siècle montrent du goémon séchant sur la cale-jetée.

Parallèlement, un mur de protection est construit au fond de l'anse de Poullouz complétant la liaison terre-mer et l'ancrage de l'ouvrage au littoral.

La jetée a été fortement dégradée lors de la Seconde Guerre mondiale, détruite par les Allemands avant leur départ de Roscoff. Le port est, durant la guerre, intégré au Mur de l'Atlantique, et un tobrouk est situé dans la partie sud de la jetée.

D'importants travaux ont été réalisés selon le projet de 1947 : reprise des maçonneries, création du musoir en béton cyclopéen, mise à niveau du nouveau môle, création de barbacanes dans les parties en béton en conservant des parties de l'ancien ouvrage. En 1989, la cale devait être prolongée par un môle de caissons (120 m) pour atténuer les effets de la houle sur les bateaux de pêche au mouillage et à quai dans le port. Les travaux de 2003 ont permis de conserver le dallage de la cale nord.

Des viviers se situaient au côté ouest de la jetée à proximité de la cale de mise à l'eau en partie nord. Ils ont été recouverts d'une dalle béton en 2003.