L'estacade de Roscoff ou passerelle d'embarquement et débarquement pour les passagers des îles a été construite en 1968-1969 par l'entreprise Campenon Bernard. En 2024, ce sont 225 000 personnes qui ont utilisé l'estacade pour accéder aux bateaux qui effectuent les rotations. L’été, à raison de 25 rotations par jour, ce sont environ 2 000 personnes qui traversent le chenal.

La construction de l'estacade a eu un impact important sur l'environnement portuaire et urbain ainsi que sur le patrimoine maritime.

L’embarquement pour Batz s’effectuait jusqu’alors depuis les différentes cales, jetées et quais (cale de Pen-ar-Vil) situées au port ou à proximité (cale du Vil) grâce à des petits canots à voile puis à moteur.

Dès lors que l’estacade est construite, l’accessibilité à l’île n’est plus dépendante des horaires de marées. La possibilité de rotations plus fréquentes augmente le nombre de passagers et ce dans un contexte de développement touristique.

La hausse de fréquentation s’accompagne de la nécessité de créer des parkings à une époque où l’usage de la voiture est exponentiel. Sont donc construits terre-pleins à usage de desserte du port et de parkings au fond de l’anse portuaire. Les quais Charles de Gaulle et d’Auxerre ont un usage essentiellement de soutènement des terre-pleins qui modifient l’interface terre-mer de ce secteur de la ville.

La mise en service de l’estacade a eu comme conséquence directe la désaffectation de la cale du Vil qui, pendant plus d’un siècle, a servi d’embarcadère et de débarcadère.

Le long du rivage depuis l’ancien fort de la Croix et le quai Parmentier se trouvent deux cales dont l’une en pierre sèche présente une pierre debout permettant l’amarrage.

Ainsi, l’estacade, élément majeur des ouvrages portuaire de Roscoff, symbolise le changement des pratiques touristiques du dernier quart du 20e siècle et amorce la patrimonialisation d’ouvrage (cales) et de bâtiments (abri du marin ; abri du canot de sauvetage) lié à l’histoire maritime de Roscoff.