Dossier d’œuvre architecture IA35023216 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Rennes
Lotissement concerté, 13 à 21, 22 et 24 rue Hoche ; 36 rue Hoche ; 22 rue Saint-Melaine ; 1 à 7 rue des Fossés (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse 13 à 21, 22 et 24 rue Hoche , 36 rue Hoche , 22 rue Saint-Melaine , 1 à 7 rue des Fossés
  • Dénominations
    lotissement concerté
  • Parties constituantes non étudiées
    rue, immeuble, couvent

La situation des terrains à lotir, proche du coeur historique de la ville, contribue ici à l'élaboration d'un programme architectural soigné. Les prescriptions édilitaires définissent les normes et l'emplacement des immeubles qui doivent avoir au moins deux étages carrés, sur la rive ouest de l'actuelle rue Hoche et sur la rive nord de la rue des Fossés, avec un délai de construction de dix ans. Sur la rive est de la rue Hoche, le couvent, placé au centre, est bordé par deux immeubles qui marquent les jonctions avec les rues voisines. Au centre la chapelle, avec une grille, quelques bâtiments ayant au moins un étage et des murs décorés de socle, tablettes et chaînettes en pierre de taille, le tout construit dans un délai de deux ans. Selon les termes du contrat, un tiers au moins des constructions doivent être réalisées dans les six premières années.

Ces immeubles forment ainsi un ensemble concerté unique à Rennes. Le choix typologique d'édifices derrière façade témoigne d'une volonté de structurer fortement ce nouveau site de centralité. Les compositions à 23 travées (rive ouest de la rue Hoche), à 12 travées (5 et 7 rue des Fossés) ou à 11 travées (1 et 3 rue des Fossés) sont parmi les plus importantes réalisées à Rennes. Ces immeubles, dont la façade sur rue est en pierre de taille, sont agrémentés d'un décor sobre mais élégant (balcons, frontons, niche à statue) et font l'objet d'un traitement d'angle qui prolonge ainsi l'ensemble au niveau des axes voisins ; ils proposent une forme de monumentalité basée sur la cohérence d'un front urbain et non sur un relief accentué des façades, comme c'est le cas à la fin du 19e siècle. La position du couvent, encastré dans un jeu de constructions à usage de commerces et d'habitation, prouve elle aussi l'importance des immeubles à boutique comme outil de structuration de l'espace urbain.

La typologie intermédiaire de ces immeubles est également remarquable. Ici pas de communs, pas d'entresol entre les parties commerciales en rez-de-chaussée et les étages d'habitation. Il s'agit d'immeubles de standing intermédiaire destinés à la bourgeoisie, notamment beaucoup d'enseignants et quelques artistes. Le verrier Lecomte y installera ses ateliers en 1896.

L'immeuble des 1 et 3 rue des Fossés, qui ne respecte pas les prescriptions édilitaires, est un composant atypique du lotissement. Il ne dispose que d'un étage de logements, distribué par deux cages d'escalier, au-dessus d'un rez-de-chaussée occupé par des commerces, un marbrier et une agence des Mutuelles du Mans, mentionnés dans les annuaires entre 1896 et 1912.

Comme l´indiquent les archives communales (série O) la création du lotissement est liée à l'ouverture de la rue Hoche, qui doit prolonger la rue Saint-François. Projetée dès le début du 19e siècle, son tracé donne l'alignement du nouveau couvent de la Visitation, construit rue des Fossés. L´ouverture de la voie est liée, en 1883, au projet de construction d'un musée qu´elle doit relier au centre de la ville par une avenue de 32 m de large, dont les plantations doivent masquer les murs de clôture. Le projet se heurte au refus des religieuses, aux motifs exposés en 1883 par l'architecte Nugue, qui les représente. Il dénonce la démesure de la largeur assignée à la voie, considérant que 12 m, largeur des rues de la ville, sont suffisants et correspondent à l'alignement qui avait été donné, en 1862, lors de la reconstruction du couvent. Foucqueron, rapporteur de la commission des Travaux Publics, défend le projet de percement d'une rue joignant la rue Saint-François au carrefour Saint-Jean-Eudes, rappelant la nécessité de désenclaver le quartier. La largeur se justifie, à ses yeux, par la présence des plantations. En 1885, les religieuses acceptent l'ouverture de la rue et projette "d'utiliser les terrains en bordure et d'en livrer une partie à l'industrie pour la construction de maisons à loyer", selon un plan présenté par l'architecte communal Jean-Baptiste Martenot. Le contrat (annexe) réglemente la construction d'immeubles et d'un nouveau couvent. Ces immeubles seront construits entre 1890 et 1895 par l'entrepreneur rennais Huchet, tout comme le couvent, dont les plans sont dessinés par l'architecte Henri Mellet.

Le percement de la rue Hoche s'inscrit dans une opération immobilière tout à fait unique à Rennes. C'est l'un des derniers lotissements des terrains d'une communauté religieuse, ici le couvent de la Visitation, prolongé par celui de l'ancien couvent de Carmélites qui formera la place Hoche et la rue de Robien. Ce lotissement, l'un des marchés les plus importants de l'entrepreneur Huchet, est exceptionnel par sa typologie, il construit et reconstruit une rue, et par celle des édifices qui le composent : un couvent et des immeubles de rapports. Le choix d'un ensemble d'immeubles, qui bordent également la rive nord de la rue des Fossés, en fait un exemple unique à Rennes à la fin du 19e siècle. Il atteste de la capacité de l'immeuble à étirer le tissu urbain par le prolongement d'une voie, projeté depuis le début du 19e siècle. Il participe à l'embellissement urbain par ses qualités architecturales : un ensemble d'édifices derrière façades qui fait face au couvent et symbolise un consensus possible entre intérêts privés et intérêts publics ; c'est en effet l'architecte de la ville qui dessine le plan masse du lotissement.

  • Murs
    • calcaire
    • schiste
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, 3 étages carrés

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO type structurant
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1 1885 vers
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL
  • ESPAP
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT unicum
  • ICHR nsp
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX structurant
  • ITOPO site de centralité
  • PINTE Le percement de la rue Hoche s'inscrit dans une opération immobilière tout à fait unique à Rennes. C'est l'un des derniers lotissements des terrains d'une communauté religieuse, ici le couvent de la Visitation, prolongé par celui de l'ancien couvent de Carmélites qui formera la place Hoche et la rue de Robien. Ce lotissement, l'un des marchés les plus importants de l'entrepreneur Huchet, est exceptionnel par sa typologie, il construit et reconstruit une rue, et par celle des édifices qui le composent : un couvent et des immeubles de rapports. Le choix d'un ensemble d'immeubles, qui bordent également la rive nord de la rue des Fossés, en fait un exemple unique à Rennes à la fin du 19e siècle. Il atteste de la capacité de l'immeuble à étirer le tissu urbain par le prolongement d'une voie, projeté depuis le début du 19e siècle. Il participe à l'embellissement urbain par ses qualités architecturales : un ensemble d'édifices derrière façades qui fait face au couvent et symbolise un consensus possible entre intérêts privés et intérêts publics, c'est en effet l'architecte de la ville qui dessine le plan masse du lotissement.
  • POS 3
  • SEL étudié
  • PART couvent;immeuble1
  • NATURE mixte
  • RESEAU réseau existant : réseau secondaire
  • MORPHO réseau généré : réseau secondaire en rue
  • IMPBA en rangée rectiligne continue
  • SURF
  • LOTS 12
  • VOIES 1
  • PRESC
  • VEGETAL absence
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. C. Rennes, Série O ; 1 O 143. Voirie urbaine. Canton nord-est. Rue Hoche (1883-1934) .

Bibliographie

  • LOYER, François, GUENE, Hélène. L'Eglise, l'Etat et les architectes, Rennes 1870-1940, éditions Norma, 1995.

    p. 170
  • VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.

    Archives municipales de Rennes : R2-132
    p. 206, 412-414, 472, 473

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999