La maison du Puits Rondel, est décrite dans un acte de vente de 1680 comprenant « cour close avec portail et portillon donnant sur le pavé, jardin clos, cabinet en icelui proche le portail ». La cour est occupée sur ses côtés sud et ouest par un autre logis et ses dépendances que mentionne un bail de 1680, une ferme comme l´indique le nom de la parcelle 341, appelée « jardin de la ferme ». Ainsi la maison du Puits-Rondel se rattacherait à l´abondante série rennaise des maisons de retenue, avec cour commune à la maison principale et à sa ferme, habitations et jardins séparés. Cette cour est divisée en deux parties de puis le milieu du 19e siècle, et une deuxième habitation y a été construite vers 1855, en pans de bois avec pignon de briques.
La terrasse qui rachète la pente du sol de l´ancienne cour et conduit vers la pièce d´étage du pavillon est un vestige de l´ancien jardin clos qui surplombait le chemin. Ce jardin a été séparé de la propriété vers 1900, lors du percement de la rue Maupertuis. L´ancien mur sur la rue d´Antrain, construit en schistes pourpres et rythmé par quatre contreforts sert actuellement de soutènement au jardin de la maison du 1 rue Maupertuis. Lors du nouvel alignement de 1855, le rez-de-chaussée du pavillon a été doublé sur la rue par un ajout en pan coupé surmonté d´une terrasse formant belvédère.
Ce pavillon, appelé « cabinet » dans l´acte de 1680, comporte deux pièces superposée : celle du rez-de-chaussée accessible directement depuis la cour, celle de l´étage, surplombant le grand chemin. Le pavillon, ainsi que le rez-de-chaussée du logis principal sont construits en moellons de schistes briovériens. L´étage du logis est en pans de bois. l´enduit projeté qui recouvre l´ensemble ne permet pas de voir la structure du pan de bois mais il est quasiment certain qu´il s´agit d´un type à bois non ordonnancés, destiné à être enduit, semblable au modèle employé dans la maison du 17e siècle dite du Bois de Vincennes au 43 rue Jean-Guéhenno.
Le plan et la distribution d´origine du logis sont demeuré inchangés. La structure initiale probable du rez-de-chaussée est celle d´une salle à droite accostée d´une cuisine, à gauche derrière laquelle au nord se trouve un cellier. Les traces d´accroche d´une cloison déterminant un couloir, visibles dans la poutre immédiatement à droite de la porte doivent correspondre à des travaux de la fin du 18e siècle, contemporains de l´installation de boiseries dans la pièce de gauche. L´escalier dans une tour carrée, à l´arrière de la maison est accessible depuis le fonds de la salle basse, il a été remplacé vers le milieu du 19e par une volée tournante à rampe de fer.
La distribution actuelle de l´étage semble résulter d´une modification, également attribuable à la fin du 18e. Face à l´arrivée de l´escalier, un poteau formant trumeau mouluré, que sa corniche à denticules situe au 17e siècle, contemporain de la construction, séparait à l´origine les deux portes ouvrant sur les pièces de l´étage. A la place de celle de gauche, un sas sans doute crée au 18e siècle distribue, en face une pièce médiane sans feu et à gauche l´autre pièce à cheminée dont le manteau est revêtu d´une boiserie moulurée. Une excroissance du pignon sud, visible sur le plan de 1842, correspond probablement aux anciennes latrines associées à la chambre haute, déplacées et remontées contre la cage d´escalier au milieu du 19e siècle. L´étage de comble enfin a conservé son carrelage d´origine.
La maison du Puits-Rondel est un exemple significatif d´une maison de plaisance rennaise du milieu du 17e siècle qui adopte, avec une forme architecturale et une distribution du logis relativement nouvelles, le principe de la retenue avec partage de la cour entre la maison principale et la ferme et même partage d´une partie des bâtiments, en l´occurrence, la pièce basse du pavillon du jardin.