• inventaire topographique, Rennes
Ancienne maison de retenue, dite du Puits-Rondel, 112 boulevard de la Duchesse-Anne (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse 112 boulevard de la Duchesse-Anne
  • Cadastre 1812 B 496 à 499 ; 1842 K 334 à 341 ; 1980 BC 345
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    belvédère, usine

La maison du Puits Rondel, est décrite dans un acte de vente de 1680 comprenant « cour close avec portail et portillon donnant sur le pavé, jardin clos, cabinet en icelui proche le portail ». La cour est occupée sur ses côtés sud et ouest par un autre logis et ses dépendances que mentionne un bail de 1680, une ferme comme l´indique le nom de la parcelle 341, appelée « jardin de la ferme ». Ainsi la maison du Puits-Rondel se rattacherait à l´abondante série rennaise des maisons de retenue, avec cour commune à la maison principale et à sa ferme, habitations et jardins séparés. Cette cour est divisée en deux parties de puis le milieu du 19e siècle, et une deuxième habitation y a été construite vers 1855, en pans de bois avec pignon de briques.

La terrasse qui rachète la pente du sol de l´ancienne cour et conduit vers la pièce d´étage du pavillon est un vestige de l´ancien jardin clos qui surplombait le chemin. Ce jardin a été séparé de la propriété vers 1900, lors du percement de la rue Maupertuis. L´ancien mur sur la rue d´Antrain, construit en schistes pourpres et rythmé par quatre contreforts sert actuellement de soutènement au jardin de la maison du 1 rue Maupertuis. Lors du nouvel alignement de 1855, le rez-de-chaussée du pavillon a été doublé sur la rue par un ajout en pan coupé surmonté d´une terrasse formant belvédère.

Ce pavillon, appelé « cabinet » dans l´acte de 1680, comporte deux pièces superposée : celle du rez-de-chaussée accessible directement depuis la cour, celle de l´étage, surplombant le grand chemin. Le pavillon, ainsi que le rez-de-chaussée du logis principal sont construits en moellons de schistes briovériens. L´étage du logis est en pans de bois. l´enduit projeté qui recouvre l´ensemble ne permet pas de voir la structure du pan de bois mais il est quasiment certain qu´il s´agit d´un type à bois non ordonnancés, destiné à être enduit, semblable au modèle employé dans la maison du 17e siècle dite du Bois de Vincennes au 43 rue Jean-Guéhenno.

Le plan et la distribution d´origine du logis sont demeuré inchangés. La structure initiale probable du rez-de-chaussée est celle d´une salle à droite accostée d´une cuisine, à gauche derrière laquelle au nord se trouve un cellier. Les traces d´accroche d´une cloison déterminant un couloir, visibles dans la poutre immédiatement à droite de la porte doivent correspondre à des travaux de la fin du 18e siècle, contemporains de l´installation de boiseries dans la pièce de gauche. L´escalier dans une tour carrée, à l´arrière de la maison est accessible depuis le fonds de la salle basse, il a été remplacé vers le milieu du 19e par une volée tournante à rampe de fer.

La distribution actuelle de l´étage semble résulter d´une modification, également attribuable à la fin du 18e. Face à l´arrivée de l´escalier, un poteau formant trumeau mouluré, que sa corniche à denticules situe au 17e siècle, contemporain de la construction, séparait à l´origine les deux portes ouvrant sur les pièces de l´étage. A la place de celle de gauche, un sas sans doute crée au 18e siècle distribue, en face une pièce médiane sans feu et à gauche l´autre pièce à cheminée dont le manteau est revêtu d´une boiserie moulurée. Une excroissance du pignon sud, visible sur le plan de 1842, correspond probablement aux anciennes latrines associées à la chambre haute, déplacées et remontées contre la cage d´escalier au milieu du 19e siècle. L´étage de comble enfin a conservé son carrelage d´origine.

La maison du Puits-Rondel est un exemple significatif d´une maison de plaisance rennaise du milieu du 17e siècle qui adopte, avec une forme architecturale et une distribution du logis relativement nouvelles, le principe de la retenue avec partage de la cour entre la maison principale et la ferme et même partage d´une partie des bâtiments, en l´occurrence, la pièce basse du pavillon du jardin.

Le lieu tire son nom d´un ancien puits qui se trouvait à cet endroit en bordure de la route d´Antrain, près de l´ancienne barrière d´octroi de la ville. Ce puits est encore figuré sur le cadastre de 1842, au pied du pavillon surplombant le faubourg d´Antrain. Le patronyme Rondel est celui d´une famille possessionnée dans ce secteur du faubourg d´Antrain dès le 15e siècle. Le même nom du Puits Rondel est donné à une autre maison sise de l´autre côté de la rue d´Antrain, à l´angle d´une venelle descendant vers l´Ille. Cette ancienne maison noble qui relevait féodalement de l´abbaye Saint-Melaine et dont le jardin bordait l´ancien cours de l´Ille était également appelée la Poissonnais, allusion au droit de pêche qui lui était assorti. L´historique établi par Paul Banéat est donc en partie faux puisqu´il fusionne en une seule deux maisons distinctes, qui portent le même nom. La comparaison des plans de 1812 et de 1842 appelle quelques remarques. En 1812, le sud de la maison est occupé par un unique jardin, probablement réservé à la ferme, séparé du jardin de la maison principale par une desserte qui part d´une petite cour secondaire contre le pignon sud de la maison et conduit vers les champs sur le plateau. De façon curieuse, le plan représente immédiatement au nord de cette desserte un autre jardin, parcelle longue et étroite, portant le numéro 497, qui semble avoir été prise au détriment du jardin principal de la maison et touche à l´ouest à la salle basse du logis. L´existence d´un jardin, aussi étroit, distinct du jardin principal à de quoi surprendre. Elle est peut être liée à une occupation particulière de la salle basse, réservée alors au logement d´un jardinier ? En tout cas, en 1842, cette disposition a disparu. L'ancien jardin au sud de la ferme est divisé en deux jardins distincts, qualifiés « d´ anciens jardins de la ferme ». Celui qui touche le pignon sud de la maison principale, parcelle no 339, comporte dans son angle nord-est une petite construction récente, appelée « petite maison du jardin », et le jardin de la ferme est reporté à l´est, parcelle no 341. Edifice attesté en 1646 par Paul Banéat, date à laquelle il appartient aux Frangeul, qui deviendra la propriété de parlementaires rennais au 18e siècle. La maison avait "une cour close avec portail et portillon donnant sur le pavé, jardin clos, cabinet en icelui proche le portail, et droit de pêche à l'endroit du jardin ou verger". Deux demandes d'alignement sur le chemin de Beuvre (actuel boulevard de la Duchesse-Anne) sont formulées par le propriétaire, M. Vannier, en 1854 et 1856. La fabrique de tricots Louis est installée, vers 1880, dans le corps de bâtiment en briques construit sur la rue. Les terres sont loties au début du 20e siècle.

La maison principale est construite au fond d´une ancienne cour actuellement divisée entre deux propriétés. Il s´agit d´un logis de trois travées à un étage. Malgré l´enduit projeté moderne la différence entre le rez-de-chaussée en maçonnerie et l´étage en pan de bois se devine. L´escalier se trouve à l´arrière du logis dans une tour carrée en pan de bois. Le pavillon à l´angle de la rue d´Antrain et de la rue Maupertuis est construit en moellons de schistes briovériens. Il a été agrandi au rez-de-chaussée au milieu du 19e siècle en schistes pourpres lors du nouvel alignement de rue. Le deuxième logis construit en partie à l´emplacement de l´ancienne métairie au milieu du 19e siècle est en pan de bois enduit avec des pignons en brique.

  • Murs
    • bois
    • torchis
    • brique
    • enduit
    • pan de bois
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, 1 étage carré, étage de comble
  • État de conservation
    vestiges

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1 17e siècle
  • IMPA parcelle sur rue
  • CBATI isolé
  • IMBATI sur rue
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL cour plantée
  • ESPAP absence
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT typicum
  • ICHR typicum
  • IESP typicum
  • ICONTX intégré
  • ITOPO site de périphérie
  • PINTE Cette ancienne maison de plaisance, aujourd'hui desservie par les aménagements routiers et un relatif état d'abandon, est l'une des nombreuses campagnes prisées par les parlementaires rennais, aux XVIIe et XVIIIe siècles. C'est l'une des plus anciennes actuellement conservées. Le belvédère offrait une vue sur la plaine et la rivière de l'Ille, en contrebas. Les cours d'eau constituent en effet un site d'implantation privilégié des manoirs puis des maisons de plaisance, comme la maison de la Fosse-Courbée, rue d'Antrain, qui disposait d'un mail bordant la rivière, ou encore celle de Belle-Vue, toute proche. Le caractère éphémère du séjour et sa proximité avec la ville expliquent la simplicité de la mise en oeuvre, qui constitue cependant un des exemples conservés des maisons en pan de bois du bassin rennais.
  • POS 3
  • SEL sélection requise
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. C. Rennes. Série O ; 1 O 481. Voirie urbaine. Canton nord-est. Rue d'Antrain (1829-1950) .

Bibliographie

  • BANEAT, Paul. Le Vieux Rennes. Rennes : Plihon et Hommay, [1911].

    Archives municipales de Rennes : R1-12
    p. 45-46
  • LOYER, François (dir.). Rennes, embellir la ville. La mise en valeur d'un quartier résidentiel à la limite du centre ancien : Sévigné, étude réalisée avec le concours du ministère de la Culture et la Ville de Rennes. Paris : L'Art en province, 1987.

    p. 160

Documents figurés

  • [1842]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section K, dite de Saint-Laurent, 2e feuille, dessin, Jouchel du Ranquin, Roger, Viel, Ferré et Simon géomètres, 1842 (A. D. Ille-et-Vilaine).

  • [1812]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section B, dite de Saint-Laurent, 3e feuille, dessin, 1812 (A. D. Ille-et-Vilaine).

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001