Châteaugiron, chef lieu de canton
Arrondissement de Rennes
Superficie : 870 ha
Population 1999 : 5 500 h
Cours d´eau : l´Yaigne et la Seiche
418 oeuvres recensées
331 oeuvres documentées
41 en étude souhaitable
Les conditions de l´enquête
L' inventaire préliminaire du patrimoine architectural a été réalisé de février à avril 2004. La nature rapide de l´opération vise à établir, dans un temps limité, un fonds documentaire sur les oeuvres antérieures à 1940. Les notices élaborées, à partir de la documentation existante et de l´observation in situ, sont reliées à un système d´information géographique.
Parmi les ouvrages recensés, certains ne sont pas documentés mais font l´objet d´une cartographie. Il s´agit d´oeuvres remaniées ou rénovées dont l´analyse est devenue difficile, même si leur ancienneté est parfois indéniable.
De nouvelles limites communales
La commune de Châteaugiron s´est agrandie en février 1971, par le rattachement de la commune de Veneffles et la rectification des limites communales avec Domloup et Noyal-sur-Vilaine. L´ancienne commune de 52 ha, contre 798 ha aujourd´hui, se résumait comme beaucoup de villes fortifiées à la basse cour du château, la ville ne semble pas néanmoins posséder de murailles à l´époque médiévale.
Le château, la cité marchande et le petit séminaire Sainte Croix
L´histoire de la ville est indissociable de l´histoire de son château. Campé fièrement aux confins de la Bretagne sur les bords de l´Yaigne, pour protéger la frontière du duché et couvrir la ville de Rennes, le château de Châteaugiron fait partie d´une ligne maîtresse de défense. Une première forteresse est édifiée dans le second tiers du 11e siècle par un chevalier nommé Anquetil, il s´agit probablement d´un donjon sur motte dont la localisation reste aujourd´hui hypothétique. C´est le fils de ce seigneur, Giron qui donnera au site l´appellation de la ville qui deviendra Châteaugiron.
Aux siècles suivants, sous l´action conjuguée des seigneurs et des moines de l´abbaye Saint-Melaine de Rennes, dont dépendent les églises sainte Marie-Madeleine et sainte Croix, se développe la cité médiévale sur le flanc Sud du château jusqu´au prieuré sainte Croix. Contrairement aux autres villes médiévales de Fougères ou de Vitré, l´implantation du prieuré sainte Croix dont l´église fut érigée en paroisse, ne suscita pas la création d´un nouveau pôle urbain face au bourg cadastral.
Théâtre d´affrontement, pendant les guerres de la Ligue, la ville de Châteaugiron a néanmoins conservé son caractère médiéval. Le château, l´urbanisation en lanières, les rues étroites parfois sinueuses et bordées de maisons en pan de bois témoignent encore de la cité moyenâgeuse. L´aumônerie saint Nicolas située en dehors du bourg, en contre bas de la ville, proche de la rivière de l´Yaigne fait partie des rares exemples conservés de bâtiments hospitaliers en Ille-et-Vilaine. Mentionnée à la fin du 15e siècle sa date de fondation est inconnue, les bâtiments en place dont la chapelle sont en partie du 16e siècle.
Les maisons les plus anciennes de la ville sont situées rue de la Madeleine, rue de la Saulnerie, rue de la Rouairie et rue du Porche. Elles datent majoritairement des 16e et 17e siècles, la cité ayant été vraisemblablement reconstruite à cette période sur un parcellaire plus ancien. Parmi les habitations les plus insignes, celle située au 35 rue de la Madeleine, présente un double intérêt. La présence sur une console d´un blason encadré d´une hermine et d´une fleur de lys indique une datation probable entre 1491 (date du mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII) et 1514 (date du décès d' Anne de Bretagne). L'insigne des marchands de toile est également visible sur un autre blason et rend compte de l'activité commerciale principale de la ville. Le pays de Châteaugiron étant réputé pour sa production de toile à voile ou"noyales". Cette activité marchande constitue une caractéristique de la ville de même que l´implantation tardive au début du 20e siècle du petit séminaire Sainte Croix. Châteaugiron deviendra jusqu´en 1972 le centre des vocations sacerdotales de toute la région.
La mise en place d'une zone de protection du patrimoine architectural et urbain
En 1978, sous l´égide du Conseil Régional, la ville de Châteaugiron est labellisée comme petite cité de caractère. Cette enseigne à vocation touristique lui a permis d´amorcer une véritable politique patrimoniale. Dix années plus tard, le 17 mars 1988, est mis en place une zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP). Cette valorisation patrimoniale qui inclue le développement urbain se poursuit de nos jours et une récente enquête du PACTARIM, sur l´étude et la restauration du bâti, rend compte encore du potentiel de la ville et des principaux aménagements qu´il conviendrait d´effectuer pour optimiser les intérêts patrimonial et touristique.