• inventaire préliminaire, Chartres-de-Bretagne
Écart et site de Lormandière (Chartres-de-Bretagne)
Œuvre recensée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ille-et-Vilaine - Bruz
  • Commune Chartres-de-Bretagne
  • Lieu-dit Lormandière
  • Dénominations
    écart
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, four à chaux, carrière, promenade

Charles Coudé hérite en 1837 de 3 hectares à Chartres au lieu-dit Matival. Ces terres dénommées " les Closiaux ", " les Fouessels ", " le Pré de la Fontaine " contiennent du calcaire dans leur sous-sol. Il crée la carrière " des Closiaux " qui se situait à l'emplacement précis du massif des 7 fours que l'on peut voir aujourd'hui. En 1853, il rachète une pièce de terre de 2 ha sur le bord de la route Rennes-Redon, en Bruz, dénommée " La Normandière ", qui va devenir L'Ormandière puis Lormandière et fait édifier deux fours à chaux. En 1855, il en fait construire trois autres, derrière les deux premiers de 11 mètres de hauteur et 10 mètres de façade. Ces fours sont progressivement abandonnés et les trois derniers démolis en 1890. L'endroit est dès lors appelé " les vieux fours de Lormandière " aujourd'hui Ker Lann.

La première société de Lormandière, Charles Coudé (1858-1870) : directeur gérant

Fondation en 1858 de la première société en commandite par actions. Parmi les nombreux actionnaires se trouvent des personnalités rennaises dont le maire de Rennes, Ange de Léon des Ormeaux, Charles-François Oberthur, De Genouillac, De la Rivière, De Kersauson, Gardin de la Bourdonnaye...

En 1860, la construction de la ligne de chemin de fer Rennes-Redon va valoriser la carrière des Closiaux qui se trouve à 350 mètres de Matival. La carrière des Closiaux fut progressivement comblée et sur l'espace ainsi remblayé furent construits de 1865 à 1867, les trois premiers fours. Ces derniers orientés vers le nord du massif sont aujourd'hui encore quasi intacts.

Faillite et reprise de l'activité (1870-1890)

Trois années après la nomination d'Eugène Doret comme directeur gérant, la Société des Fours à Chaux de Lormandière est déclarée en faillite par le tribunal de Commerce de Rennes, le 5 septembre 1873. Les trois fours encore en activité à la Normandière sont mis en adjudication ainsi que les trois nouveaux fours des Closiaux et leurs dépendances et machines industrielles. Ces deux lots ainsi que le siège social du 39 boulevard de la Liberté à Rennes seront acquis le 14 avril 1874 par deux industriels rennais : Francis Doret, industriel tanneur, ruelle saint-Martin à Rennes et Emile Paitel, négociant.

Les fours des Closiaux en Chartres sont sauvés, ceux de la Normandière en Bruz sont peu à peu abandonnés. La nouvelle société dont le directeur est toujours Eugène Doret achète de nouvelles terres puis fait construire entre 1876 et 1878 quatre nouveaux fours perpendiculaires aux trois premiers. Ces quatre fours encore en place sont réservés à la chaux agricole. La société dispose alors d'un massif de sept fours pouvant cuire 210 m3 de pierre calcaire. A partir de 1883, Jules Pringault succède à Eugène Doret, et fait construire en 1885 un logement patronal.

La Société Anonyme Industrielle et Commerciale des Fours à Chaux de Lormandière et de la Chaussairie Réunis (1891-1927)

Le site prospère, les industriels de la chaux vont se rapprocher et fonder en octobre 1891 une nouvelle société avec de nouveaux actionnaires 'la Société Anonyme Industrielle et Commerciale des Fours à Chaux de Lormandière et de la Chaussairie Réunis'. L'entreprise devient rapidement l'une des plus importantes unités de fabrication de la chaux en Bretagne. De nouvelles machines sont achetées, telle en 1910 une machine à vapeur Dujardin développant 135 ch. Elle produira toute l'électricité nécessaire aux installations, à l'exhaure, au treuil des wagonnets, au monte-charge à charbon, aux machines à broyer etc. En 1927, la concurrence de la chaux et ciments belges oblige la société à fermer l'usine de la Chaussairie et à recentrer ses activités sur Lormandière.

La fin de l'activité et le rachat par le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine (1938-1988)

La Société des Fours à Chaux de la Lormandière et de la Chaussairie est absorbée en 1936 par la Société Paul Picard, exploitant l'usine de chaux de Quenon, à Saint-Aubin d'Aubigné, avant sa fermeture définitive en 1938. En 1948, le site de Lormandière est vendu comme lieu de conditionnement et de stockage d'engrais à la Société Industrielle d'engrais composés. En 1988, le Conseil Général acquiert le site d'abord dans le but de protéger la flore calcicole et la faune particulières générées par le substrat calcaire. A ce titre, un sentier pédagogique de découverte, est aménagé sur le site en 1999. Jalonné de pupitres expliquant les diverses composantes du milieu naturel et la particularité géologique du lieu, ce sentier longe des zones de culture, descend vers l'ancienne carrière, puis pénètre à la périphérie de la zone industrielle, où des panneaux relatent l'histoire du site et l'activité chaufournière, avant de remonter vers des prairies calcicoles et de surplomber la carrière aujourd'hui inondée. Depuis l'année 2000, des travaux de sécurisation et d'aménagements divers ont été réalisés par les services du Patrimoine et des Espaces Naturels dont une antenne est implantée dans l'ancienne fabrique de parpaings. Mais c'est surtout l'association " Mémoire du Pays chartrain ", crée en 1997, qui contribue à la valorisation du site, tant par des visites guidées que par l'acquisition et la restauration de divers matériels entreposés sur le site.

Au delà de l'intérêt majeur que requiert ce patrimoine archéologique industriel, Lormandière est également un site remarquable par la richesse de sa flore calcicole. Intérêt départemental.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Le site de Lormandière est étendu sur une superficie d'une douzaine d'hectares. Il se compose principalement d'une usine de chaux avec un logement patronal et d'une carrière qui est aujourd'hui en eau. Une promenade avec un parcours pédagogique a été initiée par le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine et inaugurée en 1999.

Données complémentaires architecture IP35

  • DENO
  • HYPOI
  • HYPOE
  • PHYPO
  • STYL
  • NOTA
  • MURS1
  • MURS2
  • SCLE1 19e siècle ; 20e siècle
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • ESPAL
  • PASSAGE
  • ESPAP
  • DISTRIB
  • ORDO
  • ELEV
  • ETAG
  • COMBLE
  • MOUV
  • RDC
  • ACCESA
  • ACCESP
  • NATUA
  • FACCES
  • FAXE
  • FETAG
  • FOUV
  • IAUT unicum
  • ICHR unicum
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX autre
  • PINTE
  • SEL sélectionné
  • TYPVIL
  • TYPECA
  • POSECA
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • AGNOLIA Michel, BEUCHET Laurent, BURNEL Auguste, CONGRETEL Henri, COGEZ Paul, FILLAUT Raymond, GRELLIER Dominique, GUEGUEN Richard, LEVEQUE Joël, LE NEZET Claude, PIOU Louis, PLAINE Jean, PORIER Alain, PRIMAULT Jean-Pierre, RIOU Gérard et Lydie. Chartres en Bretagne.Manchecourt : Maury imprimeur, 1996.

    p.
  • CUCARULL Jérôme. De l'approche savante au projet de développement local. Une étude de cas : les fours à chaux de Lormandière (Ille-et-Vilaine). In Situ n°8, mars 2007.

  • GASNIER, Marina, INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE, Comission régionale Bretagne. Patrimoine industriel d'Ille-et-Vilaine. Editions du Patrimoine, 2002, (Indicateurs du patrimoine).

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • GASNIER, Marina.Une approche territoriale des friches industrielles : étude de cas en Ille-et-Vilaine. In : LAMARD Pierre, VITOUX Marie-Claire. Les friches industrielles, point d'ancrage de la modernité. Panazol : Editions Lavauzelle, 2006.

    125-131
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007