C'est non loin de l'ancienne motte féodale que s'élève l'église. Au début du 19e siècle, il y avait à Bazouges-la-Pérouse deux églises gothiques (paroissiale et priorale), mal réunies par un escalier longitudinal. Mais désaffectée et pillée durant la Révolution, incommode d'accès, trop vaste, d'un entretien trop coûteux, cette étonnante construction, remaniée entre 1844 et 1885, fit place à l'actuelle église néo-gothique.
Près de cette église, la ville conserve de belles demeures, en granite ou pans de bois, des 17e et 18e siècles, dont les façades parfois ornées de dates, inscriptions ou de visages sculptés, témoignent de la richesse passée de la cité ou de ses habitants : le long de la rue de l'Eglise, sur la place du Monument la maison aux Pendus, avec ses dix visages sculptés et sa large pierre d'étal, et celle du procureur du roi datée de 1604 et son étal de pierre, ou encore le manoir du Colombier avec son bel escalier de pierre enfermé dans une tourelle à pans coupés, demeure probable des anciens seigneurs de Bazouges, donateurs des verrières et des fonts baptismaux de l'église.
Le village possédait un palais de Justice qui se trouvait sur la place du Champ Jaquet, aujourd'hui place de la Mairie. Il était bâti sur arcades. La prison y était attenante et comprenait deux cellules souterraines et deux chambres. Il a été démoli en 1911 et remplacé par des halles métalliques elles-mêmes démolies depuis. Dans ces halles, une partie importante du commerce se faisait, moyennant des redevances payées par les marchands. Une partie des redevances de ces halles avaient été donnée à l'abbaye de Rillé par les seigneurs de Fougères.
On trouve également de belles maisons bourgeoises du 19e siècle, par exemple le château de Bellevue et celui de Castel Marie, édifié au 17e siècle mais remanié au 19e siècle. Comme la plupart des bourgs, celui de Bazouges est fortement marqué par la construction du 19e siècle.
Avant la première guerre mondiale, le commerce du bourg est actif. Il y avait plusieurs hôtels, l'hôtel du Lion d'Or qui fut transformé en gendarmerie à la Révolution, l'hôtel des Voyageurs, l'Auberge du Cheval Blanc. A l'époque, on logeait à cheval et en voiture, les hôtels de voyageurs disposaient de grandes dépendances à cet effet. L'Hôtel des Voyageurs était le plus spacieux de Bazouges il fut remplacé par la mairie au début du 20e siècle. Cette grande bâtisse qui datait du 18e siècle fut démolie en 1970 et remplacée l'année suivante par un bâtiment moderne. A côté de la mairie, se trouve l'office du tourisme, celui-ci est installé dans une ancienne forge, ce bâtiment remonte au 17e siècle. Entre 1850 et 1950, il existait pas moins de 35 cafés à Bazouges-la-Pérouse.
En 1842, un hôpital-hospice fut établi route de Combourg, destiné en priorité aux pauvres de la paroisse et des environs. Cet établissement fut desservi par six religieuses de la Providence, de Ruillé-sur-Loir, qui s'occupèrent également de l'école des filles, route d'Antrain. L'année 1884 connaît la construction d'un second bâtiment qui comporte quatre chambres et un réfectoire. Quelques années plus tard, l'établissement est laïcisé. Puis, l'établissement s'agrandit grâce à l'acquisition du manoir Castel Marie, celui-ci est rénové et mis en service en 1971. Ensuite, le château de Bellevue et son annexe sont achetés pour agrandir l'hospice.
Il y eut également une gare de chemins de fer à Bazouges-la-Pérouse. Celle-ci se situaient route d'Antrain, elle était desservie par la ligne Rennes, Saint-Aubin, Sens, Saint-Rémy, Bazouges, Trans, Pleine-Fougères. Cette ligne disparut quelques années avant la dernière guerre mondiale.
Photographe à l'Inventaire