Présentation de la commune de Bazouges-la-Pérouse :
Située aux confins de la Bretagne et de la Normandie, Bazouges-la-Pérouse est une commune rurale, riche d'un patrimoine architectural de qualité, tant en ville que dans la campagne environnante. Il s'agit d'une des plus grandes communes du département d'Ille-et-Vilaine. Sur ses 5820 hectares de paysage de bocage, elle compte une forêt de 1000 hectares (la forêt de Villecartier) qui possède un vieux moulin et de nombreux étangs de tailles diverses.
Elle est située à 40 km au nord de Rennes, 35 km à l'ouest de Fougères, 27 km au sud du Mont-Saint-Michel, 39 km à l'est de Dinan. Cette commune à vocation essentiellement agricole a vu se développer l'artisanat : tisserands, potiers, forgerons. La forêt a également permis l'installation de nombreux artisans : bûcherons, sabotiers, fabricants de vaisselle de bois, résiniers, tanneurs qui viennent écorcer les chênes pour préparer les bains où tremperont les cuirs. Le sous-sol granitique a permis la construction et la conservation de belles maisons anciennes. Quelques carrières ont été ouvertes, notamment au village des Loges.
Bazouges-la-Pérouse est arrosée par le Couesnon qui coule le long de sa limite Est.
Les origines de cette commune sont anciennes. Son nom vient de Basilica, qui veut dire marché puis église desservie par des moines. Pérouse rappelle la nature pierreuse du son sol. Des fouilles archéologiques en lisière de la forêt de Villecartier ont permis de découvrir des silex taillés, on trouve également des mégalithes. Vers 900, il y eut une bataille importante entre bretons et normands (la bataille de Trans), ces derniers ayant édifié en forêt de Villecartier un camp dont les traces sont visibles en bordure de l'étang de Ruffiens.
La région fut évangélisée par saint Samson et saint Magloire qui fondèrent l'église de Dol. La première église de Bazouges-la-Pérouse fut construite au 7e siècle ; au 9e siècle, un second édifice, prieural, fut bâti contre le précédent. Suite aux invasions franques et normandes et une fois le calme revenu, Bazouges-la-Pérouse passa, en 990, des mains de l'archevêque de Dol à celles du seigneur de Fougères. Dès le 11e siècle, la commune fut le siège de diverses institutions qui annoncent une organisation administrative que l'on ne rencontre pas ordinairement dans les bourgs. Ainsi, dès cette époque, Bazouges-la-Pérouse avait son moulin seigneurial, son four, son marché et même sa coutume. Elle fut chef-lieu de la châtellenie de La Ballue, siège d'une juridiction royale et d'une subdélégation de l'Intendance ; elle avait une cour de justice et une prison royale. Une maîtrise des eaux et forêts fut établie à Villecartier. La châtellenie organisée autour du château fort de la Ballue compte une dizaine de paroisses. Elle est la propriété de Matfroi gendre du seigneur de Fougères. C'est au 14e siècle que la cité entre dans le domaine royal de France grâce à la prise de possession de Fougères par Philippe le Bel. Après avoir vu se succéder différents maîtres, elle est vendue en 1428 à Jean II de Bretagne par Jean II d'Alençon. C'est en 1468 que l'on trouve, pour la première fois, dans les Registres de la Chancellerie de Bretagne parmi les Cours de Justice, le nom de Bazouges. Le palais de Justice se trouvait sur la place du Champ Jaquet, aujourd'hui place de la Mairie. Il était bâti sur arcades. La prison y était attenante et comprenait deux cellules souterraines et deux chambres. Il a été démoli en 1911 et remplacé par des halles métalliques elles-mêmes démolies depuis.
Au début du 16e siècle, Bazouges-la-Pérouse était une commune prospère de plus de 5000 habitants, tournée vers l'agriculture, le commerce et l'industrie : il y a une rue de la Poterie et une rue des Forges. Mais cette prospérité fut freinée par les guerres de religion d'abord, ce qui conduisit les bazougeais en 1588 à entourer leur ville de remparts dont on retrouve bien la trace dans les ruelles ; puis par la tourmente révolutionnaire.
Si l'ouverture d'une école privée de garçons Jeanne d'Arc à Bazouges-la-Pérouse remontait à 1892, l'école privée de filles Sainte-Anne n'ouvre qu'en 1908. Le terrain situé route d'Antrain, sera généreusement offert par un enfant du pays, l'abbé Théophile Lefrançois. Les familles construiront de leurs mains les bâtiments de l'école et le logement des maîtresses.
Par suite du prolongement de la ligne de Sens vers Pleine-Fougères, le tramway d'Ille-et-Vilaine arriva à Bazouges en 1905. Cette ligne fut supprimée en 1937. La gare de Bazouges-la-Pérouse se trouvait en bordure de l'actuelle avenue d'Antrain.
Photographe à l'Inventaire