Dossier thématique IA35049660 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes d'Antrain
Les matériaux de construction sur la commune de Noyal-sous-Bazouges

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays de Fougères

Jusqu´au développement des voies de communication et du chemin de fer au cours du 19e siècle, il était d´usage d´utiliser les matériaux de construction directement disponibles dans le sous-sol, à proximité immédiate des habitations, de façon à limiter les coûts de transport.

On trouve sur la commune de Noyal-sous-Bazouges une diversité de matériaux de construction : granite, schiste, grès, terre. Cependant, le granite est majoritaire puisqu´on trouve ce matériau en abondance dans le sol de la commune. Noyal-sous-Bazouges se divise en deux zones géologiques bien déterminées où le granite prédomine dans la moitié nord. De petites carrières de granite ont d´ailleurs été ouvertes depuis le milieu du 19e siècle jusqu´au milieu du 20e siècle, comme à Fonteny, à la Vieuville, au Guérhard ou encore à la Vallée du Gué pour les dernières. Des affleurements de granite sont d´ailleurs visibles par endroits, dans les champs aux environs de Fonteny par exemple.

Le granite, étant une pierre très résistante, a pu traverser les siècles sans se trouver altéré. Quand une bâtisse est détruite, les pierres sont remployées pour une autre construction. Ce phénomène a toujours existé et il est souvent possible de déterminer à l´œil nu les pierres d´origine et les pierres de remploi, d´après leur forme et leur emplacement. Exemples amusants de remplois de pierre de granite, on peut retrouver, sur au moins deux maisons de la commune, des décors sculptés de cheminées replacés à l´extérieur, à l´angle des maisons.

La couleur du granite peut nous aider à donner une date aux constructions. Jusqu´au milieu du 19e siècle, les habitants utilisaient du granite de surface, disponible à proximité de chez eux. La couleur marron-roux de la pierre vient de l´altération naturelle causée par les éléments, pluie, contact avec la terre, ... On constate qu´à partir des années 1830-1840 les constructions emploient un granite gris-bleu. Le « granite bleu » en question est en effet issu de carrière, c´est-à-dire extrait en profondeur. Il est donc dépourvu de toute altération. Taillées mécaniquement, les pierres prennent aussi à cette époque des formes très régulières qui se distinguent facilement des pierres plus anciennes taillées à la main.

Le sol au sud de la commune est plutôt constitué de schiste. On trouve ainsi ce matériau dans les constructions au Tertre ou à la Sainte-Bertière mais toujours en complément du granite. Le grès est également utilisé par endroits. On en voit par exemple à la Sainte-Bertière, à Maubuisson, au Quartier ou à la Ville Bigot.

D´une manière générale, le gros œuvre des bâtiments est réalisé en moellons, qu´ils soient de granite, schiste ou grès, à part sur les façades du 16e siècle qui sont souvent constituées de gros blocs de granite, proches de la pierre de taille. Les encadrements d´ouverture et les chaînages d´angles sont réalisés en pierre de taille de granite. Sur les maisons des 16e et 17e siècles, un soin particulier est accordé aux ouvertures, qui sont très souvent ornées de décors d´accolades, de moulures et de chanfreins, y compris sur les maisons les plus modestes. La pierre de taille se retrouve aussi en façade sur les maisons d´importance, manoirs, châteaux, révélant ainsi la richesse de son commanditaire.

La terre est également utilisée à Noyal-sous-Bazouges comme matériau de construction, même si les exemples sont assez réduits. La bauge, technique consistant à monter un mur avec des levées successives de terre, a été utilisée pour la construction d´une maison à la Sainte-Bertière et d´une grange à Lalaire. Pour le reste, il s´agit de dépendances construites partiellement en terre, en complément de la pierre. La terre peut aussi être utilisée avec de la paille, sous forme de torchis, comme matériau de remplissage, maintenu par des baguettes de bois appelées « quenouilles ». On peut voir cette technique en tête de pignon sur une ferme à Maubuisson.

Le matériau privilégié pour la couverture des constructions est sans conteste l´ardoise. Pourtant, jusque dans les années 1960, de nombreuses fermes étaient encore couvertes en chaume. On ne compte plus aucune couverture végétale de nos jours sur la commune de Noyal-sous-Bazouges. Le chaume a été remplacé par de l´ardoise ou parfois par des tuiles mais surtout, dans ce dernier cas, pour les dépendances. Le chaume demande une pente de toit très importante pour que l´eau de pluie s´évacue correctement. Aussi, les toitures en chaume transformées avec de l´ardoise ont-elles vu leur pente adoucie. On peut voir ces remaniements au niveau des pignons des maisons. Adoucir la pente d´un toit permet de rehausser une façade et donc de gagner de la place sous les combles.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle

Bibliographie

  • BADAULT, Dominique. CHEVRINAIS, Jean-Claude. ANTRAIN et son canton. Chronique de la vie quotidienne 1880-1950. Editions Danclau, 1996.

  • BANÉAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine. Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1927.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    t.2, p. 508-510
  • CHALMEL, Théodore. Monographie de la commune de Noyal-sous-Bazouges, Anciennes familles. Rennes, Imprimerie Simon, 1908.

  • CHALMEL, Théodore. Noyal-sous-Bazouges, Ille-et-Vilaine Rennes, 1939.

  • GUILLOTIN DE CORSON, Amédée. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. Rennes : Fougeray, Paris : René Haton, 1880.

    p. 357-361
  • L'architecture traditionnelle dans le canton d'Antrain. Association pour la Promotion du Patrimoine d'Antrain et de son Canton, 1985.

  • Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions, 2000, (Le patrimoine des communes de France).

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 62-66
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012