L’ancienne école des filles, actuellement école communale, a été construite entre 1908 et 1911 sur les plans de l’architecte départemental Jean-Marie Laloy. L’adjudication pour la construction de l’école a été signée le 12 mai 1905. Le devis dressé en 1906 s’élevait à 17 006F.
Une école pour l’enseignement des jeunes filles existait auparavant à Saint-Rémy, mais les locaux se trouvaient dans un état de grande vétusté. La fin du 19e et le début du 20e siècle représentent une époque phare dans la construction des écoles primaires. Les nombreuses lois en faveur du développement de l’éducation, votées tout au long du 19e siècle, ainsi que les subventions de l’état allouées aux communes pour l’édification de leurs écoles primaires ont justifié la construction de nombreux établissements.
L’architecte Laloy, né à Fougères en 1851, est l’auteur d’un très grand nombre d’édifices publics en Ille-et-Vilaine, à commencer par les écoles, au nombre de 93 dans le département. Dès 1873, le Ministère de l’instruction publique publie des plans-types de maisons d’école qu’il diffuse dans les préfectures. Ces modèles reprennent une typologie simple et standardisée : maison à deux niveaux, trois travées, une ou plusieurs lucarnes, toit à croupe. Ce modèle est très répandu partout en France pour les constructions de maison d’école de cette époque. Très vite Laloy s’écarte de ce modèle pour créer un style plus personnel, appelé le style « régionaliste-pittoresque ». Les écoles primaires de l’architecte Laloy se reconnaissent aux trois éléments dont ils sont presque toujours composés : le logement de l’instituteur à deux niveaux, couvert d’un toit à demi-croupe et parfois couvert d’un clocheton ; un élément plus bas correspondant à l’entrée des bâtiments supportant parfois l’inscription « école » ; les salles de classes sur un niveau éclairées par de larges baies. Pour ce qui est des décors, Laloy s’applique à jouer avec la couleur des matériaux et leur mise en œuvre, avec la forme des toits et des boiseries. Ce travail en série à l’avantage de s’adapter au budget des municipalités, souvent réduit malgré les aides de l’état. Laloy propose en effet des écoles dont le montant total des travaux s’élève en moyenne à 15 000F.
On trouve dans les communes proches de Saint-Rémy des écoles de l’architecte Laloy très ressemblantes, comme à Andouillé-Neuville ou Marcillé-Raoul par exemple.
Photographe à l'Inventaire