La Dodelinière est un écart situé en limite ouest de commune, à la frontière avec Rimou et Sens-de-Bretagne. Les trois bâtiments visibles sur le cadastre napoléonien dressé en 1824, sont toujours en place. Certains ont été amputés, comme c’est le cas pour l’alignement le plus au nord de l’écart qui est diminué sur sa partie orientale, mais le reste est resté en place. Le bâtiment qui nous intéresse particulièrement est celui qui présente sa façade à l’est. Il a en effet conservé des éléments architecturaux anciens de qualité.
Le logis est daté, sur le linteau de la porte, de 1646. Il reprend une typologie commune en milieu rural qui consiste en une pièce à feu unique au rez-de-chaussée surmontée d’un grenier. Une étable ou cellier est accolé au logis et est accessible par une porte jumelle à la porte du logis.
Malgré la disposition des ouvertures qui est authentique, il est possible de lire en façade les remaniements effectués au fil du temps. Tel est le cas de la fenêtre qui ouvre sur la pièce à feu et qui était probablement de taille plus réduite à l’origine. Sa forme nous invite à penser qu’elle a été modifiée au cours du 19e siècle. De même, la pente du toit devait être bien plus importante à l’époque de la construction. L’adoucissement des pentes de toit a été un phénomène très courant au 19e siècle. Il permet en effet de gagner de la place sous les combles. Cette transformation est souvent visible sur les pignons des maisons mais l’enduit sur celui-ci ne permet pas de lire l’évolution de la pente. Toujours dans un souci de confort, une fenêtre a été percée sur le pignon sud, au cours du 20e siècle semble-t-il.
Dans la pièce à feu se trouvent deux éléments architecturaux dont les décors sont caractéristiques des constructions de cette époque : la cheminée et le vaisselier.
La cheminée en granite est massive. Ses corbeaux à ressauts, les visages sculptés de chaque côté, représentant les maîtres des lieux, ainsi que les décors géométriques qui ornent le bas des piédroits sont des éléments que l’on retrouve souvent sur les cheminées du milieu du 17e siècle, ce qui corrèle avec la date inscrite en façade. Le nom VALERYS que l’on peut lire sur le linteau est à mettre en relation avec la croix de chemin située à l’entrée de l’écart de la Dodelinière et qui porte ce même nom et la date 1659.
Sur le mur nord se tient un large un vaisselier en plein cintre. Il surmonte une pierre d’évier inscrite dans une niche plus étroite. Deux larges niches de rangements sont aménagées à proximité du vaisselier.
La forte section des poutres confirme également la date 1646 portée en façade.
Photographe à l'Inventaire