A la fin des années 2000, le Conseil régional décide de moderniser le bâti du lycée Pierre Mendès-France, qui, pour l'essentiel, date de 1973.
Ce projet, pour lequel la Région Bretagne a délégué la maîtrise d'ouvrage à la société d'économie mixte SEMAEB (devenue SEMBREIZH), comportait la construction d'un nouveau bâtiment, la création d'une Agora ainsi que la restructuration en profondeur de l'externat.
L'agence Pierre Brulé architectes a remporté le concours, en 2012, et assuré la maitrise d'œuvre. Le programme qu'elle a exécuté, entre 2015 et 2021 a transformé le paysage du lycée, en lui donnant une nouvelle entrée, une nouvelle façade côté rue. L'ancienne conciergerie, ainsi que l'administration d'origine, ont été détruites. Un nouveau bâtiment, qui répond aux besoins contemporains en termes de pédagogie et de respect de l'environnement, a été élevé. Il possède une structure en bois et regroupe différentes fonctions, facilement accessibles depuis l'entrée (CDI, vie scolaire, salle des professeurs, classes...). L'ensemble de la restructuration, qui inclut une intervention lourde sur l'externat (D) existant, en respectant ses qualités, a été réceptionné, en 2021.
Ce projet reflète à la fois des évolutions pédagogiques et architecturales. La place centrale du CDI n'est certes pas une nouveauté, mais elle rompt avec le projet de 1973, qui comportait plusieurs bibliothèques. La présence de la salle des professeur.es à proximité de l'entrée et du hall facilite les contacts avec les élèves.
Sur le plan architectural, l'innovation est majeure : le bois est utilisé aussi bien pour les murs, la charpente que pour les planchers. Et même, première en Europe, pour la cage d'ascenseur. L'usage du béton est ainsi limité à la dalle du rez-de-chaussée.
Ces innovations accompagnent un retour à un type de bâti un temps délaissé : celui de la barre rectangulaire avec des façades tramées, aux vertus bien connues en termes de modularité. La qualité plastique de l'ensemble doit beaucoup aux matériaux (verre, bardage en mélèze de trois teintes différentes, calepiné lame par lame) mais aussi au choix fort du porte-à-faux placé au-dessus de l'entrée, qui permet de rompre avec la linéarité inhérente aux barres.
Les travaux ont nécessité le déplacement de la sculpture conçue par Francis Pellerin, au titre du 1% artistique.
Chargé d'études à l'Inventaire