Dossier d’œuvre architecture IA56000418 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, Melrand
Ferme ; maison de prêtre, Kerhoh (Melrand)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Baud - Baud
  • Commune Melrand
  • Lieu-dit Kerhoh
  • Cadastre 1828 A2 939, 940 ; 1976 ZC 219
  • Dénominations
    ferme, maison
  • Genre
    de prêtre
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, écurie, puits, remise, four à pain, toit à porcs

Extrait de : Vallée du Blavet. Le canton de Baud. Bretagne. Images du Patrimoine. Rennes, 2003.

Melrand. Kerhoh, maison de prêtre

Le logis le plus ancien de la ferme est situé en bout d'alignement, à l'est. Il adopte le classique plan massé à une pièce sur dépendance (probablement une étable), courante pour les maisons de prêtre depuis la fin du 15e siècle. La qualité de la mise en oeuvre et des détails de construction sont liés au statut privilégié du commanditaire. Sur le linteau de la fenêtre supérieure, partiellement bouchée, figurent la date 1669, un calice et l´inscription donnant le nom du prêtre "M : I VE : LE PABIC". L´escalier extérieur qui desservait l´étage en façade a disparu lors de la construction d´une petite dépendance contre le logis. La porte haute ainsi que la bouche d´aération de l´étable sont dissimulées par cette adjonction. La lucarne n´a ici qu´un rôle décoratif, elle ne donne jour qu´à un comble non habitable.

La fenêtre située sur le pignon est a conservé son système de fermeture du 18e siècle. le cadre dormant est plaqué contre le tableau de la baie grâce à des pivots fixes qui viennent se loger dans une réservation faite dans la pierre de l´appui d´une part et, d´autre part dans un percement effectué dans l´arrière linteau de chêne. Des gonds métalliques permettent au vantail de pivoter sur ce cadre dormant.

L´unique pièce habitable à l´étage est pourvue d´une cheminée sur le pignon ouest. L´usage du linteau en bois est largement répandu à Melrand jusqu´au milieu du 19e siècle. La modénature est un peu archaïsante pour la seconde moitié du 17e siècle mais fait preuve d´un certain raffinement avec l´étroit chanfrein sur l´arête des piédroits et les consoles moulurées à profil en talon.

Melrand. Kerhoh, ferme

L´ensemble hétérogène est organisé autour d´une cour. Les bâtiments sont de différentes époques, échelonnés entre le XVIIe et la seconde moitié du XIXe siècle, la plupart d´entre eux figurant sur le cadastre de1828. Contre la maison de prêtre datée 1669 (cf. p. 72), un nouveau logis est construit en 1828, à l´emplacement d´un édifice plus ancien. Cette date de 1828 figure sur le lignolet du faîtage et sur le linteau d´une fenêtre de comble, précédée de l´inscription « FAIT PAR YVES LE PEN ». Le plan à deux pièces symétriques surmontées d´un haut comble à surcroît à usage de grenier est classique au XIXe siècle. Plus originaux sont les hauts-reliefs sculptés sur la façade : un ecclésiastique (a) et le buste en costume local d´un paysan encadré de deux têtes à longs cheveux (b). Ces portraits réalisés par des sculpteurs confirmés (les frères Cabedoche ?), affichés ostentatoirement en façade, sont l´expression d´une sorte de « fierté» paysanne. Le puits monumental (c) à voûte maçonnée d´un type unique sur le canton en est également la manifestation.

Cet ensemble illustre le triomphe de la société rurale avec l´enrichissement d´une partie de la paysannerie bien antérieur à la Révolution agricole du milieu du XIXe siècle.

La ferme comprend deux logis d'époques différentes et des dépendances agricoles construites autour d'une cour. Un logis de prêtre est construit en 1669, date portée sur le linteau de la fenêtre accompagnée d'une inscription "M : I VE : LE PABIC". Une construction du 17e siècle existait dans le prolongement avant la reconstruction d'un nouveau logis en 1828. Cette date figure sur le lignolet et sur le linteau d'une fenêtre de comble, précédée de l'inscription "FAIT PAR YVES LE PEN". L'étable et la remise situées à l'ouest de la cour sont contemporaines de ce deuxième logis puisque sur le cadastre ancien de 1828 figurent ces quatre bâtiments ainsi que le four à pain. Au centre de la cour, un puits monumental d'inspiration savante est daté 1832. La petite dépendance en retour d'équerre sur le logis de prêtre est construite dans les années 1830 car elle ne figure pas encore sur le cadastre ancien.

La ferme s'organise autour d'une cour structurée par des dépendances agricoles. Deux logis en alignement ferment la cour au sud : un premier logis de plan massé à une pièce sur dépendance et un second de plan allongé à haut comble à surcroît. A l'est, une petite dépendance en retour d'équerre, prolongée par une soue, sert à la cuisson des repas des cochons. L'étable et la remise ferment partiellement le nord et l'ouest de la cour. Un puits monumental couvert d'une voûte maçonnée occupe le centre de cette dernière. Les différents bâtiments sont en pierre de taille, à l'exception de la remise construite en moellons.

  • Murs
    • granite
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • Typologies
    alignement ; logis à deux pièces symétriques ; logis à une pièce sur dépendance ; plan massé ; puits couvert en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • calice
    • coquille Saint-Jacques
    • moine
    • buste d'homme
    • tête
    • tête d'ange
    • ostensoir
    • denticule
    • volute
    • pot à feu
    • lapin
    • chien
    • scène de chasse
  • Précision représentations

    Le logis de prêtre se signale par le calice sculpté sur le linteau de la fenêtre. Une coquille Renaissance schématisée orne le fronton de la lucarne. Le décor du puits est inspiré de motifs d'origine religieuse. La façade du logis daté 1828 est sculptée de deux haut-reliefs représentant un ecclésiastique et le buste d'un paysan en costume local, accosté de deux têtes à cheveux longs. Le lignolet du toit est orné d'une scène de chasse.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    puits
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1934/03/20
  • Précisions sur la protection

    Puits : inscription par arrêté du 20 mars 1934.

  • Référence MH

Cette ferme est exceptionnelle par ses qualités architecturales et son état de conservation. Un puits monumental d'un type unique se trouve au centre de la cour.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. Série 3P. Cadastre ancien 1828, 3P 448.

    p.

Bibliographie

  • Vallée du Blavet. Le canton de Baud. Bretagne. Images du Patrimoine. Rennes, 2003.

    p. 72, 75, 89
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001