La physionomie de la ferme de Bodrimoël, isolée, dont l'ensemble des bâtiments, logis, granges, soue, puits et four s'organisent autour d'une cour, n'a pas changé par rapport au cadastre ancien.
Le logis principal, orienté au sud, possédait une tour d'escalier postérieure, visible sur le plan cadastral de 1829, aujourd'hui disparue. Sa structure est aujourd'hui difficilement lisible du fait du remontage de la partie ouest du mur sud et de l'ajout de deux fenêtres au 20e siècle. Il pourrait s'agir d'un logis étable suivi d'un logis à pièce unique contemporain, ce dernier pouvant être une chambre de réserve. On remarquera la mise en oeuvre de schiste très soigné du logis, s'opposant à celle de ce qui devait être l'étable (quoique le mur ait pu être entièrement remonté).
A l'ouest, le logis secondaire, de type logis étable à deux portes, possède une cheminée dont les piédroits datent de la fin du 16e ou du début du 17e siècle, mais consoles, linteau et hotte ont été refaits au 19e siècle. La soue en retour sur ce logis secondaire, construite au 19e siècle bien que figurant sur le plan cadastral de 1828, est en moellon et couverte en appentis. La base du puits, du 17e siècle, est construite en pierre de taille de schiste ; la margelle est monolithe, en granite. Les piédroits ont été ajoutés au cours du 19e siècle et sont ornés d'un Christ et d'un ostensoir. Le four à pain en moellon de granite s'accompagne d'un if dont la ramure servait à rabattre les braises à terre, afin d'éviter que le feu ne prenne aux toitures de chaume : cette tradition locale a pu être observée dans d'autres lieux du canton. Les deux granges figurent sur le cadastre ancien. La première, à proximité du logis, est restaurée au 19e siècle. La seconde bordée par l'aire à battre (cadastre ancien, parcelle 499) est reconstruite à la fin du 19 siècle.
Chargée d'études Inventaire