Dossier d’œuvre architecture IA56001944 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Citadelle et fortifications d'agglomération (Port-Louis)
Œuvre étudiée
Auteur
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Sud
  • Hydrographies la); embouchure du Blavet et du Scorff. Ports naturels de Drias-Ker au Nord et Pen-Run au sud-est de la vill Rade de Lorient
  • Commune Port-Louis
  • Adresse rue du Fort-de-l'Aigle , promenade Henri-François-Buffet
  • Dénominations
    citadelle, fortification d'agglomération
  • Appellations
    Blavet, Fuerte del Aguila, le fort de l'Aigle, Fort-Louis sous Louis XIII
  • Destinations
    musée, promenade
  • Parties constituantes non étudiées
    ouvrage fortifié, ouvrage d'entrée, caserne, arsenal, poudrière

"Le château est très petit, mal figuré [...] ; rien ne s'y étant opposé que l'incapacité de ceux qui s'en sont mêlés qui ont cru que pour faire un bonne fortification, il ne fallait que faire beaucoup de bastions à tort et à travers et que les plus courtes lignes de défense étaient toujours les meilleures, autant de pièces, autant de fautes, toutes les plus grossières...". Vauban, avril 1683.

L'embouchure du Blavet et du Scorff revêtait une importance stratégique dès le Moyen-Age comme port avancé de la ville d'Hennebont (situé au fond du Blavet). En 1590, un conflit oppose les deux puissances maritimes que sont l´Espagne catholique et l´Angleterre protestante. La conversion d´Henri IV, roi de France à la foi catholique, complique encore un peu plus la situation... la ville de Blavet est pillée et incendiée par le duc de Mercoeur en juin. Pour soutenir la Ligue Catholique, les Espagnols commandés par Don Juan del Aquila fortifient "le havre du Blavet" en construisant une forteresse dénommée "le fort de l'Aigle".

Les Espagnols tiendront le Blavet jusqu'en 1598. Henri IV souhaitait démanteler la place mais Louis XIII, son successeur, s'y opposa trouvant le site extraordinaire. Il fit reconstruire l'ancienne citadelle de Blavet en partie détruite et développa la ville rebaptisée Port-Louis (une enceinte urbaine est construite au milieu du 17e siècle). Les bastions des fronts de mer établis sous la direction de l'architecte Jacques Corbineau furent achevés en 1622. Vers 1640, la citadelle affecte la forme d'un carré bastionné (sept bastions dont quatre à "oreillons") précédé d'une demi-lune et d'ouvrages avancés.

Port-Louis fut le siège de la Compagnie des Indes créée par Colbert en 1664, mais c´est en face de la citadelle que se développèrent le port d´armement et le chantier de construction de "L´Orient" connu comme le grand port des Indes. En 1699, Vauban projetait déjà de faire de Lorient un arsenal...

Vauban visita la citadelle et l'enceinte urbaine de Port-Louis au printemps 1683 : ses critiques sont nombreuses quant à la qualité des flanquements de l'ouvrage qu'il nomme : "château". Mais il conclut : "La situation est si avantageuse d'elle-même qu'elle efface tous les défauts". Ainsi, l'ingénieur se contenta de tracer pour la citadelle les plans d'un grand magasin à poudre, clos d'un mur de précaution et d'un arsenal protégé des coups du large par l'enceinte.. et proposa de "raccommoder" par endroits la place. Vauban, pour la gloire du Roi-Soleil (propagande et magnificence obligent) fit aussi ajouter des trophées au fronton surmontant la porte du corps de place et des échauguettes à fleur de lys. Hue de Luc, ingénieur, était en charge de la place de Port-Louis en 1684 et 1685.

Face à la citadelle de Port-Louis se dresse la plus grande des bases de sous-marins allemandes sur l´Atlantique. La décision de faire de Lorient la base principale des "Unterseeboote" est prise en novembre 1940. Ici, au lieu de se contenter d´un seul grand "abri-cathédrale" comme à Brest ou Saint-Nazaire, l´occupant en construisit 3 plus un slipway, une rotonde, 2 "Dombunkers", un bassin et une multitude de blockhaus (abris passifs ou actifs, ateliers, etc.). 800 000 mètres cubes de béton furent coulés à Lorient ! Durant la seconde Guerre Mondiale, la ville de Lorient "investie" et sans cesse bombardée fonctionne autour et pour Keroman. Keroman le port de pêche devient Keroman l´arsenal, tandis que les paisibles villas de la pointe de Kernevel à Larmor-Plage deviennent le quartier général des officiers de la Kriegsmarine. L´amiral Donitz y fait construire plusieurs abris. En février 1943, la ville est détruite mais la base semble, elle, indestructible. Pour tous, alors que la base a changé de nom à la Libération - elle est baptisée du nom du résistant Jacques Stosskopf, et que la reconversion du site est engagée, les abris s´appelleront toujours : K I, K II, K III, abréviation de Keroman.

(Guillaume Lécuillier in La route des fortifications en Bretagne et Normandie, 2006).

  • Murs
    • granite
    • schiste
    • brique
    • terre
    • rocaille
    • pierre de taille
    • moyen appareil
    • petit appareil
    • moellon
  • Toits
    pierre en couverture, terre en couverture, ardoise
  • Plans
    système bastionné
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à deux pans
  • Typologies
    citadelle élevée dans la première moitié du 17e siècle affectant un plan en carré bastionné aux angles et sur les côtés
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
    propriété d'une société privée
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler, à étudier
  • Éléments remarquables
    ensemble fortifié
  • Protections
    inscrit MH, 1933/05/12
    classé MH, 1948/04/29
    classé MH, 1999/09/27
  • Précisions sur la protection

    Les remparts : inscription par arrêté du 12 mai 1933 - La citadelle et les remparts (à l' exception des remparts de la ville entre le bastion Saint-Pierre et la porte de la Pointe) : classement par arrêté du 29 avril 1948 - La grande poudrière, rue des Récollets (cad. AE 154) : classement par arrêté du 27 septembre 1999.

  • Référence MH

Vauban visite la citadelle et l'enceinte urbaine de Port-Louis au printemps 1683 : ses critiques sont nombreuses qu'en à la qualité des flanquements de l'ouvrage qui'il nomme : "chateau". Pour Nicolas Faucherre, la citadelle est un "monument important, où la part de Vauban est minime". Voir aussi notices Mérimée PA56000022, PA56000023, PA56000024 et PA56000025.

Bibliographie

  • FAUCHERRE, Nicolas, PROST, Philippe, CHAZETTE, Alain. Les fortifications du littoral, La Bretagne Sud. Chauray-Niort, collection : les fortifications du littoral. 1998, 279 p., ISBN 2-910137-24-4.

    p. 160-178
  • LÉCUILLIER, Guillaume. La route des fortifications en Bretagne et Normandie. Paris : édition du Huitième Jour, coll. Les étoiles de Vauban (dir. N. Faucherre), 2006, 168 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Périodiques

  • LÉCUILLIER, Guillaume. "Quand l'ennemi venait de la mer. Les fortifications littorales en Bretagne de 1683 à 1783". Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 114-4, 2007.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Inventaire général
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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