Le mesurage et prisage réalisé en 1684 à la demande du seigneur Julien Gibon du Grisso nous éclaire sur la physionomie d´origine du manoir. Celui-ci était composé de deux parties de hauteurs différentes, bien que ni l´une ni l´autre n´ait d´étage. Ces deux parties n´étaient sans doute pas contemporaines.
La première se compose de deux pièces en rez-de-chaussée, sans doute la salle et la cuisine, séparées par une cloison en terrasse tandis que dans le comble habitable il n´y a qu´une cheminée à l´est, sans doute dans la chambre. La tour d´escalier en pierre de taille encore en place dessert cette partie : les deux cheminées conservées aujourd´hui correspondent à celles du pignon oriental, pourtant il est douteux que la hauteur actuelle des deux niveaux soit le même que celle mesurée en 1684.
De la seconde partie, il ne reste pas grand-chose d´identifiable, sinon la structure de deux salles superposées, alors carrelées de terre cuite : lucarne à croisée et cheminées ont disparu ou sont masquées sous le décor du début du 19e siècle. De même le pavillon de latrines avec pigeonnier et la galerie qui joignait ce pavillon à la tour d´escalier ont été remplacé par l´appentis. C´est cependant l´emplacement en hors-oeuvre du pavillon des latrines qui peut expliquer le 'débordement' vers l´est de l´appentis actuel dans lequel la salle de bains remplace les latrines.
Ecuries et boulangerie (c´est-à-dire le fournil) occupent l´emplacement des communs actuels et séparent la cour du verger qui est noté parcelle 249 sur le plan cadastral de 1809
Malgré les transformations intervenues au cours du 19e siècle, la structure ancienne du manoir est en partie sensible avec la conservation de la tour d´escalier desservant le premier logis et les deux cheminées en place sur le pignon est devenu refends. L´importance donnée à la tour d´escalier qui surplombe le premier logis, de même que les deux cheminées en pierre superposées différencie cet habitat du simple logis paysan. Cette structure est à rapprocher du manoir du Petit Rulliac à Saint-Ave et de la maison rurale du grand Moustoir à Plescop, mais peut-être aussi du manoir de Kerbourbon à Vannes : les uns comme les autres associent deux parties de hauteur différentes, bien qu´à Botcouarc´h aucune ne possède d´étage. C´est justement cette particularité de logis sans étage et cependant avec deux niveaux habitables qui fait de Botcouarc´h un manoir particulier dont la famille reste à identifier.
On peut regretter l´absence de témoin de la galerie de circulation postérieure mentionnée, remplacée par un appentis qui masque les portes d´accès dans le mur nord. Les galeries sont un élément architectural de distribution très fréquent dans l´architecture manoriale bretonne du 15e siècle.
Ingénieur