En 1868, Louis Corvasier, originaire d'Indre-et-Loire s'est rendu acquéreur d'un vaste terrain acheté aux religieuses Augustines de Vannes et à la veuve Eon. Par délibération du mois de mars de la même année, le conseil municipal accepte le principe d'une convention avec le spéculateur en vue du classement futur des nouvelles voies nouvelles, tout en imposant une plus grande largeur des rues (10 m.) et une place circulaire qui deviendra la place Jean XXIII. Le plan Bassac de 1869 visualise le premier projet du lotissement Corvasier qui ne comporte alors que deux voies : la rue Jeanne d'Arc (primitivement rue des Rosiers) et la rue Richemont dans sa partie Ouest (rue de Saint-Louis) qui n'est pas reliée à la rue des Bons-Enfants. La quasi totalité des constructions du lotissement est de qualité : en majorité des maisons individuelles avec toutefois quelques immeubles à appartements (12, 14, 33-35 rue Jeanne d'Arc). Quelques maisons modestes tel le 37 rue Jeanne d'Arc ou le 32 rue Richemont sont à deux pièces en rez de chaussée de faible volume. Au nord-est de la rue Jeanne d'Arc, la série de 8 maisons à une pièce par étage résulte d'une contrainte parcellaire, sorte de délaissé en forme de mince triangle que Corvasier réussit à vendre pour loger des gens de modeste condition. La construction des lots sera longue à démarrer : entre 1868 et 1898 seules 37 maisons ou immeubles sur 50 sont bâtis dans les rues Jeanne d'Arc et Richemont. Ils sont en majorité élevés à l'alignement de la rue donnant à ce quartier une allure radicalement urbaine.
Les maisons nouvelles de la rue V.Rouillé (ancien chemin de Bernus) et de la rue Du Guesclin sont postérieures à 1898. Dans cette dernière rue la plupart des maisons isolées sur le jardin, sont construites en retrait de la rue suivant un principe plus aéré et moins austère. Le raccordement de la rue Richemont, partie neuve, et de la rue des Bons-Enfants ne se fera qu'après démolition d'une dernière maison, rue de la Salle d'Asile, vers 1898.
L'annuaire du département confirme l'origine militaire des propriétaires dans le lotissement Corvasier, mais aussi quelques fonctionnaires, retraités et rentiers.
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