Cet immeuble, probablement un ancien hôtel, fait partie avec le n°2-4, des immeubles établis dans les fossés de la ville immédiatement après l'aliénation de ceux-ci en 1680. Il possédait un plan en L avec une aile de retour en légère saillie qui n'abrite pas l'escalier ; celui-ci est logé dans la partie postérieure du corps principal et se signale par une légère saillie, correspondant à la reprise de la travée ajoutée dans le prolongement sud au 18e siècle. Les deux parties du 17e et du 18e siècle, aujourd'hui encore bien différenciées au niveau du toit malgré la surélévation, ne possédaient qu'un étage carré et la cave, en décalage de niveau sur la cour et accessible par deux portes correspondant l'une à la travée d'escalier, éclairé à ce niveau par un oculus, la seconde au corps du 18e siècle. La reprise correspondant à la surélévation d'un étage se voit au niveau de l'escalier par un léger retrait du mur nord. Cette surélévation intervient sans doute en même temps que la construction d'une travée supplémentaire au sud et du corps de passage en prolongement. Ce dernier, simple en profondeur, est édifié sur la cour latérale visible sur le plan cadastral de 1844. La façade alors remaniée présente sept travées ne correspondant pas à celles de la façade postérieure qui n'en ont alors que trois, deux du 17e siècle et une du 18e siècle. Dans le 1er quart du 20e siècle, la travée du 19e siècle fut doublée en profondeur en prolongement du corps du 18e siècle, adoptant un pan coupé arrondi ; c'est peut-être à la même époque que fut créé un comble habitable au dessus du corps du 18e siècle et des deux travées (dont celle du corps de passage) ajoutées au 19e siècle. Les dépendances, écuries et remise, sont adossées au pan ouest du bastion de Gréguennic. Edifiées en pan de bois, elles figurent sur le plan d'alignement de la 2e moitié du 18e siècle, mais ont pu être reconstruites au même emplacement un siècle plus tard.
Le plan de 1856 établi pour le sieur Desgoulles offre le grand intérêt de montrer l'état ancien de l'immeuble avant les transformations intervenues au 19e siècle. L'escalier, axial, est toujours situé à la même place ; le couloir qui le dessert distribue au rez-de-chaussée deux pièces sur rue, une salle à manger et au sud un bureau, lié à un petit bureau situé dans la travée rajoutée au 18e siècle, visiblement en pan de bois. Dans le corps postérieur en saillie sur cour est la cuisine qui n'est pas liée à la salle-à-manger. Mais le plus intéressant concerne l'aménagement de la brasserie située dans les dépendances dont la partie qui subsiste aujourd'hui, adossée au bastion, concerne les écuries et une remise. En prolongement, l'espace contenant les cuves et les caves de stockage des barriques installé sur l'ancien jardin. Cet énorme hangar se développait autour d'une cour avec puits, cour et bâtiment appartenant aujourd'hui à la parcelle voisine (n° 8 rue Carnot) alors non construite.
Ingénieur