Cette maison est bâtie peu après 1641, date à laquelle l'emplacement est acensé le 16 septembre à René Le Sénéchal, sieur de Tréduday. Cet acensement est transmis au sieur du Bignon qui fait bâtir sur "un emplacement vide", parcelle étroite. La cheminée du premier étage cependant est plus ancienne, du 16e siècle et provient d'un autre édifice.
A l'origine, la maison est constituée d'un corps double en profondeur sur rue et d'un escalier postérieur en hors-oeuvre. Celui-ci est intégré dans un corps étroit reliant le corps principal au corps postérieur ; la déclaration de 1677 précise que l'arrière du logis consistait en galeries et latrines bâties en appentis.
La distribution et l'escalier ont été modifiés : l'escalier d'origine en hors-oeuvre desservant le 1er étage a disparu, remplacé au 20e siècle par un escalier droit dans le corps sur rue, à la place d'un probable couloir d'origine donnant accès à l'ancien escalier. A la fin du 19e, la partie comprise entre le 1er et le 2d étages est refaite. Seul le dernier niveau, rendu habitable au 18e siècle, est desservi par la partie supérieure de l'escalier d'origine en vis, conservé. La façade d'origine est en moellon régulier de granite, mais était certainement revêtue d'un enduit, les ouvertures en calcaire ayant été piquetées à cet effet. Elle était à travées régulières, mais a subi des transformations : au rez-de-chaussée, la façade conserve un pilastre à chapiteau, ancien piédroit d'une fenêtre disparue lors de la transformation en vitrine dont l'autorisation est accordée par l'architecte de la ville Charier en mars 1841. Les ouvertures du 1er étage sur rue ont été en partie déplacées et transformées au 18e siècle avec reprise de la maçonnerie, en porte-fenêtres avec garde-corps en ferronnerie : un arc de décharge dans la maçonnerie indique l'emplacement de la fenêtre originelle. Une petite fenêtre est ajoutée au 20e siècle. Les fenêtres du second étage sont d'origine à l'exception de la fenêtre nord, en granite à bossage, qui semble ajoutée peu après la construction. La corniche a disparu. La cour visible sur le cadastre ancien a été couverte au rez-de-chaussée à la fin du 20e siècle ; elle reliait en 1677 le corps sur rue et une seconde maison couverte d'ardoises étroite et sans étage plus un petit cellier et des latrines. Elle se prolongeait par un passage, aujourd'hui couvert, vers la porte Calmont.
Les baux passés à la fin du 17e siècle indiquent que le rez-de-chaussée était loué à une marchande, Françoise Cosson, et les étages à des gens du Parlement et un chirurgien.