Dossier d’œuvre architecture IA56005951 | Réalisé par
Toscer Catherine
Toscer Catherine

Chargée d'études à l'Inventaire

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  • inventaire topographique, ville de Vannes
ZUP de Ménimur (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Cadastre 1980 AH, AK, AR non cadastré
  • Dénominations
    zone d'urbanisation prioritaire
  • Appellations
    Ménimur
  • Parties constituantes non étudiées
    école, lycée, établissement administratif, magasin de commerce, lotissement concerté, cité, jardin, ferme, immeuble à logements

La création de la ZUP de Ménimur répond à un besoin croissant de logements, lié à l'exode rural et à l'expansion économique, besoin que n'avait pas réussi à combler le quartier planifié de Kercado. L'impossibilité de continuer l'extension de Kercado en raison de l'augmentation des prix du foncier conduit la ville à rechercher un autre secteur. Ménimur choisi, au nord de la voie ferrée, avait l'intérêt de se trouver à proximité de trois gros sites pourvoyeurs d'emploi, l'usine Michelin dans la zone du Prat, les deux hôpitaux de Vannes et de Lesvellec, ainsi que la cité adminitrative. Il avait cependant un gros inconvénient, à la fois structurel, visuel et psychologique, celui d'être coupé de la ville par les barrières que constituait la voie ferrée et la voie express dont le tracé est décidé en même temps que la ZUP, le cordon ombilical avec la ville se trouvant être la seule route de Pontivy (avenue du 4 août 1944) ; cet inconvénient fut en partie levé lors de la mise en place de la nouvelle percée nord, permettant l'accès direct de la route de Pontivy au centre ville. Trois projets avaient été prévus pour la voie expresse, dont dépendait la mise en oeuvre de la ZUP. Le premier qui longeait le sud de la voie ferrée offrait l'avantage de ne créer qu'une seule coupure entre la ZUP et la ville ; cette solution impliquait cependant une importante suppression du bâti ancien, solution trop onéreuse ; dans la seconde, la voie empruntait les rues du 65e RI et du 10e RA, puis traversait les terrains du collège de Ménimur. Cette solution fut également repoussée au profit du tracé actuel : celui-ci créa une large zone tampon qui fut urbanisée tardivement, accentuant la coupure entre la ZUP et la ville.

L'agence d'urbanisme ATU choisit pour les plans d'ensemble l'architecte malouin Henry Auffret, déjà auteur des plans directeurs de la Zup de Bellevue à Brest en 1958 et de celle de Kermoisan à Quimper en 1960. La réalisation fut prévue en 4 phases, la seconde et la troisième étant les plus importantes pour la construction de collectifs. Ces derniers ont été modulés entre petits immeubles de quatre étages et trois tours de quatorze étages, non contiguës : l'impact visuel, malgré la sitution en hauteur du quartier est donc restée limitée. Chaque phase s'accompagnait d'équipemenst collectifs, les premiers à se mettre en place étant les écoles primaires et maternelles ainsi que quelques commerces.

Suivant la nouvelle procédure administrative d'urbanisme opérationnel nationale, la ville planifie la création de la ZUP de Ménimur en 1963, au nord de la nouvelle déviation de la RN 165 Quimper Nantes, en réponse au besoin de loger une population croissante, résultat de l'exode rural enrayé par l'installation de l'usine Michelin, de la cité administrative et de l'hôpital psychiatrique de Saint-Avé et d'un boom économique général dont la création de la ZI du Prat en 1963 est le reflet. En plus de ce facteur croissance de la population, s'est ajouté le besoin de modernisation de l'habitat urbain de centre ville et de sa périphérie constitué de logements très anciens et de baraquements temporaires. La ville confie à un groupe privé, l'A.T.U (Atelier d'Etudes d'Aménagement et d'Urbanisme) les études préparatoires à l'aménagement des terrains. Les plans d'ensemble sont dressés par l'architecte malouin Henry Auffret en 1964, l'ingénieur Bourgois étant chargé du plan des réseaux et de la voirie. L'architecte Guillou assure les plans de nombreux immeubles de la Zone, ceux du centre social, du foyer-restaurant pour personnes âgées et du foyer des jeunes travailleurs. La réalisation du plan de base prend une dizaine d'années, puis s'étend vers le nors-ouest d'une zone artisanale, dite de Kerniol.

La Zup est délimitée au sud par l'axe routier RN165 Nantes-Quimper, à l'est par l'ancienne route de Pontivy, à l'ouest par la nouvelle route de Pontivy et au nord par la zone artisanale de Kerniol et la nouvelle zone médicale du Tenenio. Desservie par un réseau dense de voirie principalement orthogonale, elle comprend outre des logements collectifs de type HLM, des zones réservées à l'habitat individuel, au nord et à l'est. Fonctionnant comme une ville annexe, elle compte aussi des édifices d'enseignement et sportifs en périphérie du projet, une crèche, un centre social, un foyer pour personnes agées, un centre commercial et des édifices administratifs.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

La ZUP de Ménimur est un exemple très intéressant pour illustrer les changements survenus après la seconde Guerre mondiale dans le bâtiment. Les réponses de l'architecte Yves Guillou, aux questions posées par Daniel Le Couëdic, dans un entretien réalisé en septembre 2003, en donnent les grandes lignes. Dans ce contexte de grands bouleversements, trois architectes (voir cinq si l'on tient compte de l'église Saint-Guen qui est la paroisse de la ZUP) ouvrent à Ménimur de nouvelles voies et illustrent les mutations bien réelles du paysage urbain et de l´habitat. Parmi ceux-là, Henry Auffret occupe une place majeure par son rôle d´architecte en chef, par le choix du plan masse, par ces réalisations : le CES Saint-Exupery et le centre commercial. Face au plan d´ensemble s´illustre Yves Guillou qui revendique en matière de logement un bilan impressionnant : au total 1082 logements sociaux (tous types confondus), avec parkings et garages couverts. D´autres réalisations, comme le foyer pour personnes âgées, oeuvre de l´architecte Guy Caubert de Cléry attestent le succès des nouvelles idées en matière de logement pour personnes âgées. Enfin, devant l´afflux de nouveaux paroissiens, la construction d´une église et d´un presbytère à Saint-Guen, sous la houlette de l´abbé Le Pipe, par deux jeunes architectes, Jacques-Henri Maisonneuve et Eric Kasper, renouvelle de façon remarquable, en liaison avec la nouvelle liturgie de Vatican II, l´architecture des édifices religieux.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. 110 J 4134 à 4138 Vannes ZUP de Ménimur OPCHLM 742 logements. 110 J 4134 Devis descriptif, cahier des prescriptions techniques, cahier des prescriptions spéciales 1968-1970. 110 J 4135 Plans pliés 1966-1968. 110 J 4136 Lots d'entreprise 1972-1979. 110 J 4137 Plans, devis estimatif 1969-1972. 110 J 4138 Honoraires, comptes-rendus de chantier, PV de réception provisoire et définitive 1965-1979.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4134 à 4138
  • A. D. Morbihan. 110 J 4151 à 4152 Vannes ZUP de Ménimur OPCHLM 280 logements. 110 J 4151 Correspondance, devis, honoraires, socotec, comptes-rendus de chantier 1971-1979. 110 J 4152 Adjudications 1971.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4151 à 4152
  • A. D. Morbihan. 110 J 4263 Vannes ZUP de Ménimur OPCHLM 280 logements : devis, plans 1971.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4263
  • A. D. Morbihan. 110 J 4266 Vannes ZUP de Ménimur OPCHLM 60 logements : devis, plans, marchés 1970-1973.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4266
  • A. D. Morbihan. 110 J 1078 Vannes Ménimur centre social et foyer-restaurant : plans calques 1967.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 1078
  • A. D. Morbihan. 110 J 4103 Vannes Ménimur centre social et foyer-restaurant : plans d'avant-projet, demande de permis de construire, devis descriptif, cahier des prescriptions spéciales, honoraires, procès-verbaux de réception provisoire et définitive, comptes-endus des visites de chantier, plans 1968-1969.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4103
  • A. D. Morbihan. 110 J 4105 Vannes Ménimur centre social et foyer-restaurant : lots d'entreprise 1964-1979.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 4105
  • A. D. Morbihan. 110 J 109 Vannes Ménimur centre social et foyer-restaurant : plans calques 1975.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 109
  • A. D. Morbihan. 110 J 972 Vannes Ménimur foyer-restaurant de personnes âgées : plans calques 1967.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 972
  • A. D. Morbihan. 110 J 138 Vannes Ménimur foyer-restaurant de personnes âgées : plans de masse 1967.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 138
  • A. D. Morbihan. 110 J 291 Vannes Ménimur OPCHLM Les Hauts de Kerizac : plans de façades, étages et garages 1972.

    Archives départementales du Morbihan : 110 J 291

Bibliographie

  • LEGUAY, sous la direction de Jean-Pierre. Histoire de Vannes et de sa région. Toulouse : éditions Privat. Pays et villes de France, 1988. 320p. ; 23,5 cm.

    p. 294
  • OGIER, Martine. Etude de la ZUP de Ménimur à Vannes. Université de Rennes, Monographie de géographie urbaine. 1972-1973.

Documents figurés

  • A. M. Vannes 35W. Logements foyers pour personnes agées : façades sud et est par Guy Caubert de Cléry, 4 mars 1968.

    Archives municipales de Vannes : 35W

Documents audio

  • Fonds CAUE : entretien Yves Guillou - Daniel Le Couëdic, septembre 2003 (extraits) Le Couëdic Donc pour résumer, dans les années 1950, Vannes était une petite ville un peu endormie et puis brusquement il a fallu construire beaucoup de logements. Il a fallu faire de grandes opérations. Vous pouvez évoquer ce basculement qui va vous conduire à de grandes opérations alors que jusque-là vous aviez surtout fait des maisons. Guillou Oui, d´un seul coup, la ville a organisé l´office d´HLM et c´est ce fameux office d´HLM qui d´un seul coup a pris les choses en main, a désigné les gens. Moi, il m´a désigné pour la zone de Kercado. Ils ont désigné Auffret pour la zone de Ménimur. On avait des rendez-vous avec Monsieur Paul Bert surtout, lui qui s´occupait de ça et qui est-ce qu´il y avait encore ? L´ingénieur des Ponts et Chaussées et le directeur de l´EDF évidemment pour tracer les principales artères. Mais on parlait de centaines de logements d´un seul coup. [...] Le Couëdic Et surtout parmi les changements, il y a eu aussi les changements d´interlocuteurs. Là on a vu arriver les grands commis de l´Etat, les ingénieurs en pleine puissance qu´il n´avait pas ultérieurement. On a vu arrivé de grands groupes de construction qui se sont constitués pour la préfabrication lourde. C´était vraiment d´autres interlocuteurs. Guillou Des entreprises qui se sont complètement modifiées à l´époque. L´entreprise Ronco, je m´en souviens, il y avait Ducassou qui était déjà une très très grande entreprise et est arrivé avec des moyens énormes. Le Couëdic La place de l´architecte n´était plus la même non plus. Guillou Non parce que d´un jour à l´autre le paysage changeait complètement. A un rendez-vous de chantier, on décidait de faire une avenue principale, elle était tracée, il n´y avait pas de plan, on ne pouvait pas parler autour de plans, enfin bon, l´esquisse était faite et au rendez-vous suivant tout était finie. C´était effrayant les moyens avec lesquels ils vous transformaient tout ça . Et je crois que de là, il y a eu sûrement des erreurs de faites, ça c´est sûr. Parce qu´il y a eu des solutions vraiment trop rapides et qui n´avaient pas été étudiées. Mais enfin grosso modo on retrouve quand même les grandes lignes. Là c´était plutôt des qualités d´urbaniste qu´il fallait. J´avais fait des études d´urbaniste, j´étais le seul ici.

Annexes

  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007