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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 19 rue Saint-Guénael
  • Cadastre 1807 I3 1017  ; 1844 K8 2043  ; 1980 BR 366, 365
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique

Ce dossier a été ouvert par Claudie Herbaut, Catherine Toscer, Jean-Jacques Rioult, Claire Lainé, Marion Mauvais et Julien Danielo dans le cadre d’enquêtes topographiques en 2000 et 2008, puis réinvesti par Valentine Guillevic en 2023 pour l’opération d’Inventaire thématique sur les architectures en pan de bois.

Cette maison de marchand est reconstruite vers 1421 et 1426 d´après les analyses dendrochronologiques obtenues lors de la restauration actuelle (1421-1426 pour les bois du rez-de-chaussée et 1422-1426 pour ceux du plancher du premier étage). Elle est établie sur une cave beaucoup plus ancienne qui pourrait remonter au 12e ou au 13e siècle. Le pan de bois du second étage de la façade a été entièrement repris postérieurement, peut-être au 17e siècle. Sans doute à la même époque, un jour est ouvert dans le mur ouest au sommet de l´escalier en vis. Des aménagements intérieurs ont été faits au 19e siècle : reprise des cheminées, à l'exception de celle du second étage, intacte, ajout d'une cheminée à ce même étage. Les archives indiquent que cette maison appartient en 1670 au recteur de Campénéac, sieur François Le Goable, qui la loue pour 5 ans à un lardier (charcutier). C'est sans doute pour cette raison qu'il commande des réparations pour le dossier de la "cheminée d'embas" à Gilles Michel, maître-maçon connu, une semaine avant de conclure le bail.

[Claudie Herbaut, Catherine Toscer, Jean-Jacques Rioult, Claire Lainé, Marion Mauvais, Julien Danielo, enquête topographique, 2000, 2008, 2021]

L'étude dendrochronologique menée en 2011 indique une mise en œuvre des différents bois de la maison entre 1422 et 1426.

[Valentine Guillevic, enquête thématique, 2023]

Cette maison reliée au n° 17 est édifiée sur une cave beaucoup plus ancienne : recouverte d´une voûte d´arêtes en moellon, elle pourrait remonter au 12e ou 13e siècle ; elle est séparée de la cave voisine par une arcade en plein cintre en pierre de taille chanfreinée. Aucun escalier la reliant à l´habitation n´a pu être identifié, mais au 19e siècle, une simple échelle de meunier accessible par une trappe la reliait à la pièce du rez-de-chaussée ; la cave est éclairée par un jour ménagé dans le massif de l´étal sur la rue.

La façade sur rue se développe sur quatre niveaux, limités par les murs latéraux dont les têtes sont en pierre de taille et suivent l´encorbellement des étages. Le rez-de-chaussée est aujourd´hui surélevé en raison de la modification du niveau de la rue (on ne connaît pas la date de régularisation de la rue, mais elle a provoqué l´élargissement du massif de l´étal et l´adjonction de plusieurs marches). Entre les murs latéraux, trois poteaux avec aisseliers courbes à décor de filet supportant le fort encorbellement délimitent deux ouvertures de largeur inégale : à gauche la vitrine de la boutique très large, donnant sur l´étal, à droite la porte accessible par quelques marches. Le poteau droit pourrait avoir été coupé lors de la mise en place de l´étal (17e siècle ?).

L´espace intérieur cloisonné avec couloir au 19e siècle ne comportait qu´une pièce dans laquelle se trouvait une cheminée très peu engagée dans le mur postérieur sud. Masquée par une boiserie au 19e siècle (fig.), elle se composait d´un linteau de pierre à crossettes sur consoles obliques et piédroits adossés chanfreinés, avec une hotte droite reprise après la construction : il parait probable qu'il s'agisse des travaux de 1670 signalés dans les archives : la hotte droite ne peut en tout cas être rapportée au 15e siècle. A proximité de la cheminée, le mur désépaissi sur une faible hauteur suggère le rabet du volet d'une fenêtre donnant sur le ruelle. L'arc de cette fenêtre aujourd'hui bouchée se devine encore dans le mur ouest.

Dans le mur est, deux armoires murales à une étagère (disparue) avec feuillure pour le battant de fermeture ont été redécouvertes, de même à proximité de la vitrine d´un désépaississement du mur permettant d´y rabattre le volet de fermeture de la vitrine (comme sur le mur sud).

Le départ de l´escalier en vis en bois est proche de la porte, situé environ dans le premier tiers de la pièce, engagé dans le mur ouest : l´excroissance est partiellement visible sur le mur extérieur. Les marches ont été recouvertes au 19e ou au 20e siècle ; cependant le revers des marches montre que les degrés d´origine sont en place.

Le plafond est soutenu par deux poutres qui supportent de fortes solives, celles du nord supportant l´encorbellement à galandage.

Le premier étage montre une disposition identique. Sur le mur sud est adossée la cheminée à piédroits saillants chanfreinés et consoles en pyramide renversée, un modèle que l´on retrouve en plus développé par exemple au manoir proche de Kermenguy en Grand-Champ, construit pour Jean de Muzillac au milieu du 15e siècle. Seuls les sommiers du linteau à crossettes subsistent, mais la hotte oblique en tuileaux est partiellement conservée. Un arc de décharge orne le choeur du foyer, en raison peut-être de la cheminée du rez-de-chaussée.

A gauche de la cheminée, ouverture à linteau de bois (porte de communication ?) dans le mur est. Les poutres reposent en partie sur une sablière insérée dans le mur. A l´ouest près de l´escalier, la poutre repose sur une console de pierre. Dans le mur sud près de la cheminée se remarque une ouverture bouchée avec ébrasement en arc segmentaire, très perturbé, diminuée en armoire murale à linteau de bois.

Le pan de bois sur rue se compose de simples poteaux, l´ouverture de gauche ayant été agrandie au 19e siècle pour l´éclairage de la pièce tandis que la petite fenêtre semble conserver des dimensions identiques à celle d´origine : le ressaut dans la tête du mur ouest recevait sans doute la pièce de bois soulignant la base des fenêtres, dont quelques exemples sont visibles à Vannes

Au second étage, la disposition est un peu différente du premier : en effet, la cheminée qui aurait sans doute été trop présente dans la pièce en raison de la superposition de trois conduits sur le mur sud est engagée dans le mur ouest. Les consoles en double quart de rond chanfreiné qui continuent le haut du piédroit de manière identique, ne sont pas sans évoquer des modèles illustres comme (la Roche-Jagu, 1410). Une fenêtre à encadrement extérieur chanfreiné donne sur la ruelle. Une petite cheminée a été ajoutée dans l´angle nord-ouest au 19e siècle (supprimée lors de la dernière restauration) : on apercevait la souche dépassant très peu de la toiture à l'angle. Un petit jour a été ajouté peut-être au 17e siècle, pour éclairer l´escalier, nécessitant la mise en place d´un linteau de décharge au niveau du sommet de la cage d´escalier. Le sommet du noyau de l'escalier était relié par un système complexe de pièces de menuiserie à une poutre.

Une porte chanfreinée communique dans le mur est avec la maison voisine et probablement avec les latrines communes aux deux maisons éclairées par un jour : une porte créée au 19e siècle lors de la fermeture de la porte de communication d'origine permettait un accès direct à celles-ci.

Dans le comble, on n'a conservé de la charpente d'origine que la ferme de tête visible sur rue dont le torchis a été remplacé par de la brique au milieu du 20e siècle.

[Claudie Herbaut, Catherine Toscer, Jean-Jacques Rioult, Claire Lainé, Marion Mauvais, Julien Danielo, enquête topographique, 2000, 2008]

Maison semi-mitoyenne construite en alignement de rue et bordée à l'ouest par une venelle traversante. Cette maison à pan de bois (chêne) à pignon sur rue orientée au nord est construite sur une cave voutée d'arêtes qui communique par un arcade en plein cintre chanfreinée avec celle de la maison voisine (n°17). Elle possède deux étages carrés surmontés d'un comble, desservis par un escalier latéral médian en vis et en bois formant une légère excroissance visible sur le mur ouest donnant sur la venelle. Les cheminées sont établies sur le mur sud, à l'exception de celle du second étage, engagée dans le mur gouttereau ouest. Au rez-de-chaussée, une large ouverture de boutique s'ouvre sur un étal, doublé lors de la modification du niveau de la rue (niveau abaissé). Le volet fermant la fenêtre de l'étal se rabattait sur le mur est, aminci à cet effet.

[Claudie Herbaut, Catherine Toscer, Jean-Jacques Rioult, Claire Lainé, Marion Mauvais, Julien Danielo, enquête topographique, 2000, 2008, 2021]

  • Murs
    • granite moellon
    • torchis pan de bois
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en charpente
  • Typologies
    en alignement de rue ; plan simple en profondeur ; encorbellement ; mur latéral
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé
  • Protections
    classé MH, 1943/09/06
  • Référence MH

Exemple de logis d'une pièce en profondeur pourvu d'un escalier en vis latéral.

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339 fol. 27 v Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458" Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
  • A. D. Morbihan. 6E 856 : 7 novembre 1670 : Marché passé entre noble et discret messire François Le Goable et Gilles Michel maître maçon afin de réparer les défauts qui dans le dossier de la cheminée d´embas de la maison de la chapellenie de St Gwénaël.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 856
  • A. D. Morbihan 6E 856 : 14 novembre 1670 : Bail de 5 ans passé entre messire Julien Richard prêtre à Ste Croix faisant pour François Le Goable à Michel Caillo, lardier, d´une maison rue St Gwénaël.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 856
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2341 : 1677 : Déclaration et dénombrement de noble et discret messire François Le Gouaesble Sr recteur de Campénéac et y demeurant, d´une maison couverte d´ardoises dépendant de la chapellenie de Saint Vincent le Martyr située rue Saint Gwénaël, la dite maison ouvrant sur le pavé vers minuit contenant de longueur par le devant 14 pieds 2 pouces et de profondeur 19 pieds, joignant du côté vers midy à une cour conduisant sur la dite rue du bout vers soleil levant à me Louis Leclerc procureur au dit siège, laquelle maison le dit Sr chapelain déclare posséder par résignation et démission lui en faite par noble et discret Guillaume Guimarho prêtre chanoine et grand pénitentier en l´église cathédrale de Vannes, conseiller du roi au présidial de Vannes le 3 octobre 1648 et prise de possession du 9 juin 1649.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2341
  • A. D. Morbihan 6E 3439 ; 22 février 1762 : Bail de 5 ans passé entre le

    Sr Jean Huet clerc tonsuré pourvu de la chapelainie de St Vincent le Martyre

    demeurant rue St Gwénaël d’une part et Vincent Allanic porteur demeurant en

    cette ville dite rue de St Gwénaël.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 3439

Documents figurés

  • Musée des Beaux-Arts, Vannes. 96.1.52.jpg. Cathédrale. Dessin par Charles de Lambilly, milieu 19e siècle.

    Musée des Beaux-Arts de Vannes
  • ROBIDA, Albert. La Vieille France. Bretagne. Lithographie de Belfond, d'après les dessins de l'auteur. Paris, 1891.

    Collection particulière

Annexes

  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Marché, bail, 1670 ; Déclaration et dénombrement, 1677
  • Bail, 1762
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2008, 2021, 2023