• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Hôtel de Roscanvec, anciennement maison Cocheteau, puis hôtel de Roscanvec, puis hôtel de voyageurs de France, puis banque Verge, puis cours Françoise d'Amboise, puis musée d'histoire naturelle, 19 rue des Halles (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 19 rue des Halles
  • Cadastre 1807 I3 1162, 1163 ; 1844 K8 1973, 1960, 1971 ; 1980 BS 36, 254
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    dit de Roscanvec
  • Destinations
    hôtel de voyageurs, banque, école, musée
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, puits, dépendance

L'hôtel de Roscanvec illustre l'évolution d'un hôtel urbain au rythme des capacités financières de ses propriétaires. Le grand corps de logis se développe sur la cour en retrait de la rue, mais l'irrégularité partielle des travées traduit peut-être l'héritage des constructions de la fin du 15e siècle dont la cheminée et la porte sud sont les vestiges. On ignore l'emplacement de l'escalier dans ce grand corps de logis : il ne semble pas possible qu'un tel bâtiment ait conservé l'escalier en vis datant du précédent édifice.

Des travaux engagés au 18e siècle vont contribuer à donner plus d'ampleur au programme somme toute étriqué du premier logis puisque simple en profondeur avec pièces communicantes : le nouveau plan reprend alors celui de l'hôtel de Limur avec l'ajout d'un corps postérieur qui contient outre l'escalier, une chambre de mêmes dimensions. Dans le même temps, si on conserve les belles lucarnes en calcaire du siècle précédent (en raison du prestige qu'elles affichent), les ouvertures sont refaites en arc segmentaire au goût du jour, tandis que l'aile postérieure est dotée de lucarnes en bois plus simples, d'un modèle des années 1730-1740.

Hôtel construit à la fin du 17e siècle sur la base d'une ancienne maison mentionnée dans le rentier de 1455 et appartenant 'à la femme et enffans feu Jehan Cocheteau', dont on ignore la date de construction. La cheminée qui subsiste au rez-de-chaussée revêt cependant les caractères architecturaux de la 2e moitié du 15e siècle, de même que l'ancienne fenêtre sud-est (devenue porte), sans doute cheminée et fenêtre de la salle : peut-être fut-il vendu à la suite du décès de Cocheteau et reconstruit peu après par le propriétaire suivant. Il pourrait être des Macéot de Roscanvec dont l'hôtel tire son nom, Henry faisant aveu en 1540 pour la 'maison, étables, jardin, cour et puy dessus', qu'il a échangé avec Messire Ollivier Lollicart, chapelain de la chapellenie de Saint-Julien. En 1620, l'hôtel passe par mariage à Pierre de La Landelle, marié à Isabelle Maceot de Roscanvec. Cependant, la reconstruction de l'hôtel est plutôt redevable à son fils Jean qui en hérite en 1673. Dans la réformation de 1677, la maison qui est déclarée en ruine correspond pour ce qui est des dimensions au logis mentionné en 1455. Au décès de Jean de La Landelle en 1690, l'édifice n'est plus décrit dans les différents actes successoraux comme une maison en ruine mais correspond à l'hôtel actuel avec cuisine et salle au rez-de-chaussée, salon et chambres à l'étage, chambres dans l'étage de comble. Ce qui nous permet de situer la date de reconstruction entre 1677 et 1690.

Le 18e siècle est l'occasion d'une grande campagne de travaux d'après les caractéristiques architecturales de l'édifice : un corps d'escalier en retour postérieur est ajouté, l'ensemble des ouvertures du grand corps de logis sont reprises au goût du jour, à l'exception des lucarnes en calcaire. Le décor intérieur est également repensé. L'hôtel ne figure pas sur le plan d'alignement de 1840, en raison de son retrait de la rue. Le petit corps en retour au nord-est édifié pour les latrines avant 1844, est détruit à la fin 20e siècle, lorsque l'hôtel est acquis par la ville. Au nord de la cour, est édifié, en remplacement d'un bâtiment dépendant d'une autre maison de la rue des Halles sur le plan de 1844, un bâtiment secondaire vers 1920-1930 ainsi qu'un bâtiment d'école à étage sur le jardin pour l'école Françoise d'Amboise, tenue par les Ursulines, qui s'y installent en 1914 avant d'en devenir propriétaires en 1927 où elles créent d'abord la pension Notre-Dame, puis le cours Françoise d'Amboise. Le bâtiment est construit sur les plans de l'architecte Joseph Caubert de Cléry par l'entreprise Groleau en 1933. En remplacement des écuries, est reconstruit au sud-est de la cour un autre bâtiment à vocation scolaire durant cette même période. Cette école faisait suite à des destinées diverses tout au long du 19e siècle, d'hôtel de voyageurs à banque.

L'hôtel de Roscanvec est édifié en retrait de la rue des Halles entre cour et jardin postérieur ; entre la rue et la cour, le passage est marqué par une large arcade charretière en plein cintre. De plan simple en profondeur, l'hôtel enduit développe une façade à travées sur cour, à 1 étage carré et étage de comble. Les deux travées externes sont irrégulières : au nord, deux ouvertures témoignent de l'étroite aile en retour disparue, qui abritait selon l'acte de 1694, une remise en retour surmontée de deux petits cabinets. Au sud, une fenêtre modifiée pourrait masquer l'ancien passage vers les cabinets surmontant les écuries. L'hôtel est en partie doublé à l'ouest d'un corps en retour abritant l'escalier et une pièce de même surface. L'escalier, à retours avec jour, en charpente, possède une rampe tournante à balustres en bois tourné dont le départ est sculpté d'acanthes. Le jardin est limité à l'ouest par le mur de la première enceinte surplombant la parcelle de l'ancien couvent des Cordeliers. Il communique avec l'hôtel dit Château-Gaillard.

  • Murs
    • granite
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble, sous-sol
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    hôtel entre cour et jardin
  • Techniques
    • menuiserie
  • Représentations
    • acanthe
  • Précision représentations

    Le départ de la rampe d'escalier est sculpté d'une acanthe.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    cheminée
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Les documents d'archives portent également sur les deux maisons situées à droite et à gauche du portail d'entrée de l'hôtel anciennes propriétés des de Landelle avant leur vente en 1742.

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339 fol. 7 v Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458" Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2340 : 1677 : Déclaration et dénombrement de messire Jean de la Landelle chevalier seigneur de Roscanvec héritier principal et noble depuis 4 ans de dame Izabeau Macéot sa mère icelle fille de feu écuyer Pierre Macéot Sr de Roscanvec comme se justifie par acte de tutelle du 8 mars 1596 de la propriété d´une maison et ruine suivant le procès-verbal du 30 janvier 1572.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Morbihan. 6E 777 : 10 novembre 1742 : Vente passée au profit de messire René Vincent de la Landelle chevalier seigneur de Roscanvec et dame Marguerite Pauline Dandigné son épouse demeurant en leur maison de Roscanvec paroisse de St Nolff par messire Armand Guillo chevalier seigneur de Cadousant et dame Françoise Angélique de la Landelle son épouse demeurant en sa maison de Cadousan paroisse de St Dolay évêché de Nantes à présent logé en l´hôtel de Roscanvec rue Latine.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 777
  • A. D. Morbihan. 6E 26 : 7 Mai 1762 : Transaction passée entre messire René Armand de la Landelle chevalier seigneur de Roscanvec demeurant à son hôtel à Vannes rue Saint-François agissant pour messire René Vincent de la Landelle chevalier seigneur de la châtellenie de Lantillac, de Roscanvec et autres lieux son père d´une part, et Joseph Pocard maître menuisier à Vannes.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 26

Bibliographie

  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 4, 42
  • DANET, Gérard. L'hôtel de Roscanvec et le château Gaillard à Vannes. Etude historique en vue de la prise en compte du patrimoine archéologique dans le cadre d'un projet muséal. Etude commandée par la ville de Vannes. 1997.

Périodiques

  • ADEMA, P. M. L'hôtel de Roscanvec-La Landelle. In : Bulletin de la Société polymathique du Morbihan. Juillet 1990. Tome 116.

    p. 247-266
  • FRELAUT, Bertrand. Les hôtels du vieux Vannes. Bulletin des amis de Vannes, 1996, n°21.

    p. 46

Annexes

  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Vente, 1742
  • Transaction, 1762
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2008