• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Hôtel dit de Bazvalan, puis école Sainte Jehanne d'Arc, 19 place de la Poissonnerie ; place de la République (Vannes)
Œuvre étudiée
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 19 place de la Poissonnerie , place de la République
  • Cadastre 1844 K8 1852, 1851, 1850 ; 1980 BS 208
  • Dénominations
    hôtel, école
  • Appellations
    hôtel de Bazvalan
  • Destinations
    école maternelle, école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, pavillon de jardin

Hôtel érigé vers 1666 pour le banquier Guillaume Le Court par l'architecte Laurent Le Ray (dit maître-maçon dans les textes) sur la base d'un vieux logis vendu à Guillaume Le Court par Pierre descaut, chevalier seigneur de Mondidié. L'hôtel est revendu très vite à Julien Gibon du Grisso en 1667-1669. L'hôtel n'est composé que de deux corps de logis. Au 18e siècle, vers 1774, il passe entre les mains de M. de Quifistre, marquis de Bazvalan qui lui donne son nom. Il est sans doute à l'origine de la construction de l'aile en retour du corps principal côté sud-est, ainsi que d'une partie du décor intérieur conservé dans les pièces du premier étage. Il lui est accordé en 1776 la jouissance de l'éperon des remparts composant le jardin et contre lequel une partie des bâtiments est adossée. A la Révolution, l'hôtel est saisi comme bien d'émigré et partagé en trois lots dont un acheté par le sieur Mocquard, receveur des Domaines. Suivent au 19e siècle, plusieurs propriétaires. Après la seconde Guerre mondiale, en 1947, il est acheté par les Soeurs de la Charité de Saint-Louis qui utilisent les bâtiments comme lycée, collège puis école primaire après les avoir en partie détruits et reconstruits sous la direction de l'architecte E. Gemain : seuls sont conservés deux niveaux du corps principal, avec une partie de leur décor remontant aux 18e et 19e siècles, ainsi que le pavillon d'entrée est encore en place et l'aile sud-est.

Hôtel urbain construit entre cour et jardin sur une parcelle adossée aux remparts côté ouest et limitée à l'est par la place de la Poissonnerie. L'hôtel se composait d'un corps principal en équerre articulé sur un escalier d'angle. Une autre aile en retour au sud complétait ce plan, tandis qu'une aile en retour sur la ruelle de la Poissonnerie fermait la cour à l'est : il est probable que ces deux ailes étaient des ailes de service. Sur le jardin à l'ouest, une dernière aile, seule aujourd'hui conservée, est construite en bordure de la parcelle au sud. L'ensemble composait donc un plan en H irrégulier épousant la forme de la parcelle. L'accès à la cour s'effectuait depuis la place sous un portail surmonté d'un fronton triangulaire portant les armes de la famille de Quifistre. Sur les photos anciennes, on distingue des tableaux en pierre de taille de calcaire sous les ouvertures.

  • Murs
    • granite enduit
  • Toits
    ardoise
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association cultuelle
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Installé sur la place de la Poissonnerie, l´hôtel de Bazvalan constitue un très intéressant exemple d´adaptation à la parcelle. Il est probable que l´édifice actuel résulte d´un regroupement de parcelles, peut-être au 17e siècle en l´absence de recherches d´archives. La dénivellation actuelle entre l´est et l´ouest de l´édifice est sans doute apparue lors de la mise en place de la rue Thiers et de la disparition du bastion : celui-ci, afféagé tardivement, permit la création d´un espace de jardin surélevé, enclavé dans le rempart. Etabli lors de la vente révolutionnaire, le plan permet une analyse du bâti au 18e siècle : le bâtiment principal se compose de deux ailes en équerre, l´escalier à quatre volées avec jour central se situant dans l´aile nord, à la jonction entre les deux corps (l´aile nord ayant été détruite vers 1970, il ne reste aucun souvenir de cet escalier sans doute en bois, aujourd´hui remplacé par un escalier en béton dans une cage demi-hors-oeuvre semi-circulaire en pavé de verre). On accédait au logis principal par un escalier en pierre perpendiculaire à la façade, vers un rez-de-chaussée légèrement surélevé qui n'a conservé aujourd'hui aucun vestige : il semble qu'il s'agissait du niveau des cuisines au 18e siècle, puisque les pièces d'apparat sont situées au premier étage. L'entrée principale semble se faire au niveau de la cage d'escalier, donc dans l'aile aujourd'hui détruite. Au premier étage de l'aile en partie conservée, trois pièces en enfilade dont deux ont conservé des lambris d'époque différentes et deux des cheminées du 18e siècle, l'une d'entre elles portant les armes en alliance des propriétaires. Le corps principal en équerre était surmonté d'un étage en surcroît coiffé d'une toiture brisée. L'aile de retour sur la cour au sud, sans doute de la fin du 18e siècle selon la photo faite par Thomas-Lacroix, n'avait qu'un étage carré et était couronné d'un toit à croupes : il pourrait s'agir de la 'gallerye' décrite en 1679, mais peut-être alors ne comprenait-elle pas d'étage. Quant au retour nord-est qui comprenait le pavillon d'entrée, contemporain de la première construction, il ne comportait qu'un rez-de-chaussée situé au niveau du premier étage du corps principal, compte -tenu du décalage de niveau avec la rue. Complété par l'aile en retour sud-ouest, l'hôtel a donc au fil du temps, évolué d'un plan en L, puis en T à un plan en H irrégulier.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. 6E851 : 31 octobre 1665 : Vente passée entre messire Pierre Descaut chevalier et écuyer Guillaume le Cour d´une maison en la ville close appelée vulgairement la maison de Kaër.

    Archives départementales du Morbihan : 6E851
  • A. D. Morbihan. 6E851 : 4 décembre 1665 : Procès-verbal de la maison de Kaër, par Claude Vincent, Joseph Le Priol charpentiers, Denis Guycher menuisier, Laurent Le Ray et Jean Layec maîtres maçons, François Oillet et Hemon Le Trent couvreurs, Jean Le Roux et Jean Le Gal terrasseurs, Yves Le Douarain et Charles Quersy jardiniers.

    Archives départementales du Morbihan : 6E851
  • A. D. Morbihan. 6E852 : 22 mai 1666 : Marché passé entre Guillaume le Cour banquier et Julien Tetiot.

    Archives départementales du Morbihan : 6E852
  • A. D. Morbihan : 6E853 3 juin 1667 : Vente de la maison neuve qui est du côté de la cour de Kaër entre Guillaume Le Cour et messire Julien Gibon chevalier seigneur du Grisso.

    Archives départementales du Morbihan : 6E853
  • A. D. Loire-Atlantique : B 2340 : 1677 : Déclaration et débornement de messire Julien Gibon chevalier seigneur du Grisso d´un grand corps de logis situé dans la cour de Kaër proche la Poissonnerie.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Loire-Atlantique : B2340 : Réformation des domaines : Folio 27, le 23 juin 1679, rue de la Poissonnerie. Maison du Grisso.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Morbihan B 718 Inventaire effectué après le décès de Paul de Coué 10 avril 1769 en son hôtel du Pargo près la Poissonnerie.

    Archives départementales du Morbihan : B 718
  • A. D. Morbihan 6E 3452 5 janvier 1774 Vente passée au profit de haut

    et puissant seigneur messire Jean-François de Quifistre chevalier seigneur

    comte de Bavalan, Tremohar et autres lieux et dame Marie-Anne Félicité de

    Vaucouleur son épouse comtesse de Boigeffrois et autres lieux demeurant à leur

    hôtel à Vannes paroisse St Pierre d’une part, et le Sr Louis Le Cloirec faisant

    pour messire Julien-Olivier Gibon du Pargo prêtre vicaire général du diocèse de

    Rennes et de messire Anne-Julien Joseph de la Bourdonnaye prêtre

    demeurant au Mont-Valérien d’autre part, de la maison noble de Kaër dite

    actuellement hôtel du Pargo.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 3452

Bibliographie

  • LE FRANC, Erwann. L'hôtel urbain à Vannes 1660-1730. Mémoire de maîtrise, Université de Haute-Bretagne, Rennes II, 1998.

    p. 92, 220
  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 56

Documents figurés

  • A. D. Morbihan 1Fi 282. Plan, élévation et coupe de l'hôtel de Bazvalan par Moulon, 1794.

    Archives départementales du Morbihan : 1Fi 282
  • A. M. Vannes. (8). Département du Morbihan. Ville de Vannes. Places et rues projetées aux abords de la Halle et alignements proposés. Dessin : plan d'alignement par Marius Charier, architecte de la ville, 30 12 1861. Echl. 1 : 500, papier entoilé, plume encre de chine, lavis encre de chine, lavis couleur, 99,6 Lx62,9 l.

    Archives municipales de Vannes
  • A. M. Vannes. 9 Fi. Places et rues projetées aux abords de la Halle aux grains et rectification de la rue de Douves du port. Dessin : plan d'alignement par Marius Charier, architecte de la ville, 12 03 1862. Ech. 1 : 500, papier entoilé, plume encre de chine, lavis encre de chine, lavis couleur, 90,7 Lx62,6 l.

    Archives municipales de Vannes : 9 FI
  • A.D. Morbihan. 3 FI 262-64 et 65. Album n°2 : Élévation sur cour de l'hôtel de Bazvalan. Portail d'entrée sur la place de la Poissonnerie.

    Archives départementales du Morbihan : 3 FI 262

Annexes

  • Vente, 1665
  • Marché, 1666
  • Vente, 1667
  • Déclaration et débornement, 1677
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008