A. M. Vannes. 1D2 Conseil municipal. Dossiers des séances. Séances ordinaires juin 1896.
Le 4 février dernier, M. Fraboulet architecte à Nantes, agissant au nom de M. Eon propriétaire d'une maison située à Vannes rue de l'Hôtel de ville, 29 - dans la partie qui se trouvait jadis entre les deux portes intérieures et extérieures de la rue Notre-Dame et formait la ruelle de la Juiverie - M. Fraboulet, dis-je, a adressé à M. le maire une demande pour que M. Eon soit autorisé à surélever sa maison afin de l'agrandir et de pouvoir y loger sa famille.
Cette demande a été renvoyée au directeur voyer pour avoir son avis. Il a conclu à ce que les travaux ne soient pas exécutés et que la commune achète l'immeuble.
Cet avis communiqué à l'intéressé, M. Eon répondit le 29 mai en proposant de céder sa maison à la ville, moyennant la somme de 4000F.
C'est dans cet état de choses que le dossier a été renvoyé à votre commission des travaux publics.
Après les grands travaux d'utilité que la commune vient de faire exécuter, ses ressources sont limitées et elle ne peut songer pour le moment à élargir la rue de l'hôtel de ville à 10 mètres comme l'indique l'alignement du plan. Ce qui entrainerait l'expropriation de presque tous les numéros impairs de la rue et occasionnerait par suite une dépense considérable. La seule démolition de la maison n°29 ne rendrait pas la circulation de la rue beaucoup plus commode et aurait l'inconvénient de créer deux nouvelles encognures ou l'on déposerait des immondices. La ville n'a donc pas d'intérêt à acquérir immédiatemment et isolément l'immeuble de M. Eon.
D'autre part, il serait rigoureux que M. Eon fut entravé dans ses droits de propriété jusqu'à ce que la ville se décidât à acheter son immeuble pour élargir la rue. En conséquence votre commission des travaux publics pense que la solution la plus avantageuse pour les deux parties serait d'arriver à une entente loyale : la municipalité autorisant M. Eon à surélever sa maison, conformément à sa demande du 4 février et au plan fourni à l'appui, mais à la condition que quand la commune se décidera, à quelque époque que ce soit, à élargir en tout ou en partie la rue de l'Hôtel de ville, l'indemnité à payer par la ville à Mr Eon ou à ses successeurs pour l'acquisition de l'immeuble n°29 sera réglée par experts choisis par chacune des parties ; que l'expertise ne pourra porter que sur la partie de la maison existante avant la surélévation telle qu'elle est figurée au plan et qu'en tout cas, cette indemnité ne pourra dépasser le maximum de 4000F, prix actuellement demandé par M. Eon.
Il va sans dire que si la maison venait à disparaître par vétusté ou par cause de force majeure, la commune n'aurait pareil cas à payer à M. Eon que la somme représentative du terrain qui serait annexé à la voie publique.
Ces conditions devront être acceptées par M. Eon.
Entrepreneur de bâtiments domicilié rue de la Monnaie dans le registre de patentes de 1857 (AM Vannes 1G61). Mayeux est sollicité également pour la reconstruction d'une façade de maison rue du Bienheureux Pierre René Rogue, maison aujourd'hui reconstruite. Seul un plan de façade dressé par l'entrepreneur et lié à la rue permet de la retrouver.