Ensemble de deux corps adossés à l'enceinte et au bastion Notre-Dame, correspondant à deux maisons reliées entre elles par une cage d'escalier commune réalisée, d'après la typologie du degré, dans la deuxième moitié du 18e siècle. L'épaisseur des murs de chaque maison montre qu'elles ne sont pas édifiées en même temps et qu'elles sont séparées d'abord par un espace libre avant d'être réunies par une cage d'escalier. Cette dernière ne dessert la maison d'angle qu'à partir du deuxième niveau, le premier étage de la maison étant desservi par un autre escalier qui part de la boutique.
Concernant la maison d'angle, des éléments encore en place sur la façade et à l'intérieur : colonne d'angle surmontée d'un chapiteau, vestiges polychromes d'encadrements d'une ouverture et vestige d'étal de boutique, arc-brisé de la porte du mur ouest dans la boutique intérieure, cheminée du premier étage, indiquent la présence d'un édifice ancien pouvant remonter au 15e siècle. L'enduit actuel des façades dissimule de plus une structure ancienne en pan de bois avec coyer d'angle pour soutenir son avancée. L'absence de cette maison dans le rentier ducal de 1455-1458, car construite sur le fief de l'évêque, ne nous permet pas de vérifier l'existence d'une construction à cette date et d'en connaître les propriétaires. Peut-être s'agit-il du corps de garde de la porte du Bali située à cet endroit.
Concernant le corps postérieur dont les caractéristiques architecturales sont moins anciennes, il peut avoir été construit après l'acte d'afféagement du bastion qui remonte à 1663 d'après les textes.
Pour compenser la différence de niveau entre les deux édifices, le corps postérieur et la cage d'escalier sont bâtis en légère surélévation correspondant pour la maison d'angle au plafond de son sous-sol accessible depuis la boutique. Le premier étage de ce corps postérieur communique avec un petit édifice construit au 17e siècle sur le bastion par un passage vouté ancien creusé dans le mur d'enceinte. Depuis cet endroit, on peut observer encore en place les machicoulis anciens du mur d'enceinte élevé avant la construction du bastion.
En saillie sur la façade nord, on distingue le conduit des anciennes latrines qui est resté ouvert à l'intérieur de l'appartement du dernier étage. Ce dernier niveau communique par un escalier droit en bois passant au-dessus de la cage d'escalier avec l'étage de comble de la maison d'angle et montre une charpente composée de trois fermes étrésillonnées longitudinalement en croix de Saint-André.
La structure de la couverture actuelle des parties postérieures témoigne de divers changements confirmées par la charpente du comble modifiée donnant sur la ruelle.
Les documents d'archives du 18e siècle attribue la propriété de cette maison, avec le bastion qui en dépend, à Marie Andrée et Marguerite Jeanne Nouvel qui la vendent à Jean-Nicolas Galles imprimeur et libraire à Vannes en 1759. Elle figure au 19e siècle sur le plan cadastral de 1807, parcelle 902 (section I3) et sur la parcelle 1600 (section K8) du cadastre de 1844 comme appartenant à cette époque à Jean-Marie Penpenic.
Les matrices cadastrales des propriétés bâties de 1882-1909 indique en 1881 pour cette parcelle une construction neuve, maison et atelier, édifiée pour Angélique Blanchard sur l'emplacement du hangar de la cour postérieure de la maison visible sur le plan cadastral de 1844. Ce qui explique aujourd'hui la division de parcelle.
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