Maison construite dans la seconde moitié du 16e siècle et appartenant dans la seconde moitié du 17e siècle, d'après les archives conservées (déclaration et dénombrement de 1677) à François Le Meilleur, conseiller du roi. Ce dernier est également propriétaire de l'emplacement de la maison suivante (actuellement le n°27) où sont signalées à la même époque "quelques cheminées non démolies" termes sans doute synonymes d'une maison délabrée ou en cours de démolition ; ce qui confirme la datation 18e siècle de cette maison reconstruite à cette époque. Les deux corps de logis qui composaient la maison d'origine occupaient une parcelle (traversante ?) qui débouchait dans une ancienne ruelle, visible encore sur le cadastre de 1844. Dans cette ancienne venelle bouchée et transformée aujourd'hui en cour, on distingue encore une porte d'entrée et une fenêtre du corps de logis postérieur de la maison. L'aile simple en profondeur greffée en façade postérieure au sud dépendait vraisemblablement du n°23 à l'origine. On trouve trace en effet dans les archives anciennes d'un appentis situé dans le jardin du n°23 "qui contient de largeur 20 pieds et de longueur ou profondeur 48 pieds" et qui pourrait correspondre à cette aile revendue par la suite. Le couloir d'accès à l'escalier et aux appartements qui longe le mur latéral montre à deux reprises des désordres très symétriques dans la maçonnerie. Ces désordres correspondent à deux anciennes cheminées dont la présence évoque une distribution différente de l'espace intérieur au rez-de-chaussée et aux étages : deux grandes pièces placées l'une derrière l'autre. Le logis sur rue et la tour d'escalier ont été surélevés à une époque encore inconnue.
Le décrochement de la couverture du logis postérieur témoigne de la création d'un étage de comble au 19e siècle et d'une modification de toiture.
Le dépouillement des archives du 19e siècle fait état de remaniements importants ayant entraîné la suppression d'une façade à double pignon. Ainsi, les archives municipales conservent une demande d'un certain Poirier en 1848, menuisier, propriétaire de ce numéro dans la rue pour des travaux de réparations. Ces derniers autorisés, sous réserve de faire disparaître l'encorbellement existant, consistent à "démonter les pignons sur la façade pour en faire des mansardes en pan de bois". Ces travaux vraisemblablement exécutés expliqueraient la physionomie de la façade actuelle.
Les matrices cadastrales de 1844 indiquent les enfants du pharmacien Tabourdet de Redon comme propriétaires à cette époque de la maison. En 1848, elle passe d'après la demande effectuée entre les mains du sieur Poirier, menuisier.