Maison bâtie dans le 3e quart 17e siècle, d´après les archives, pour François de Trevegat, seigneur de Limoges à qui appartient aussi la maison voisine, le n°13. Cette maison correspond en effet au « bâtiment neuf joignant la muraille de la ville » dans un contrat de location datant de 1670. La maison passe, semble t-il, ensuite d'après les archives au seigneur Groux Langroutier avant d'être attribuée en 1715 à Marguerite Moreau, veuve d'André Brunet. Les deux maisons font l´objet d´une déclaration commune en 1677 lors de la réformation avec mention de parties communicantes ; ce qui permet de comprendre le simple mur séparatif en bois et torchis du rez-de-chaussée dressé entre les deux corps. Au 18e siècle est construite sur l´emplacement d´une cour postérieure une cage d´escalier commune qui dessert les appartements des deux maisons et qui remplace les escaliers des deux logis mentionnés dans les archives. Visible sur les anciens plans cadastraux et d'alignement du 19e siècle, la maison s'adosse à l´enceinte et donne sur la porte Saint-Salomon. Les piliers de granite couronnés de chapiteaux sculptés de la porte latérale en sont peut-être des vestiges. L´arcade en plein cintre retrouvée dans une pièce aujourd'hui fermée rappelle cet ancien passage et serait, selon certains, un vestige de l'accès piétonnier du couvent des cordeliers situé en contrebas. La déclaration mentionne des écuries, un cellier, un puits et des latrines situés du côté de l´enceinte et du jardin des cordeliers. En 1677, les appartements de ces deux maisons font l´objet de nombreux contrats de location aux gens du parlement de Bretagne installé depuis peu à Vannes. Le mur sud de la maison comprend les vestiges d'une ouverture bouchée qui évoque sans aucun doute la présence d'une cour postérieure avant la construction à cet endroit de la cage d'escalier actuelle, au 18e siècle.
Au 19e siècle, en 1826, la maison qui appartient à Jeanne Brunet ( veuve de Mars) demeurant à Redon fait l'objet d'une expertise afin de considérer si elle est en état de ruine suite au détachement d'un pied cornier de la façade sur rue. D'après les archives, la propriétaire est autorisée à réparer sa façade. Les deux maisons sont vendues vers 1830 à Charles Louis Autissier, frère du miniaturiste Louis Autissier. D'abord imprimeur, Charles louis Autissier se reconvertit en épicier un peu plus tard d'après les listes électorales.
Mademoiselle Brunet mentionnée dans les archives de la voirie urbaine et des alignements (1O216) n'est pas référencée dans les matrices cadastrales de 1844. Par rapport à la numérotation de la maison fournie dans les archives (n°13), la maison correspond au n°15 actuel de la rue Saint-Salomon. En revanche, les archives indiquent l'attribution de la maison à la famille Brunet à partir de 1715 par l'entremise de Marguerite Moreau, deuxième épouse d'André Brunet, riche négociant en vin de Calmont et dont il reste la maison rue Le Dressay.