Occupation ancienne du lieu par les religieux de l'abbaye de Notre-Dame de Prières de l´ordre de Citeaux située à Billiers qui possèdent cet ensemble de deux maisons dans le rentier ducal en 1455-1458 et dans la déclaration et le dénombrement de 1677 ; avant cette date, ils n'en sont pas encore les propriétaires puisque les maisons sont dites appartenir avant 1455 à Muillour et Coupe Gorge pour la première (celle qui joint le mur de la ville) et à Jehan Campsquel pour la seconde. Ce qui permet d'expliquer la partition en deux logis de l'ensemble actuel, séparés par un mur de refends, bien qu'il est probable que ces logis aient été reconstruits au 16e siècle pour l'abbaye avec un corps en retour sur la maison sud et deux tours d'escalier, celle du sud desservant peut-être les deux maisons. Les corps sur rue sont bien individualisés au niveau des toitures de hauteur différente. Le rentier mentionne également l'existence de 2 places jointives de ces maisons mais qui restent cependant difficiles à situer. Sans doute correspondent-elles aux jardins postérieurs.
D'importants remaniements sont effectués à la fin du 17e ou au début du 18e siècle : un corps d'escalier hors-oeuvre médian remplace les deux tours d'escalier, cependant conservées sans doute à usage de cabinets. Ce corps d'escalier est décrit dans l'estimation de la maison faite en 1790. A cette époque, la maison dite "L'hospice" est occupée par le sieur Le Gros. Les ouvertures de la façade sur rue ont été soit modifiées, soit nouvellement percées (porte et baies au rez-de-chaussée du logis gauche) de manière à former quelques travées ; les fenêtres d'origine, chanfreinées, conservent pour certaines (dont la fenêtre supérieure sud) la trace de meneaux et de traverses ; elles ont été agrandies ou diminuées. La porte sud en plein cintre a été rehaussée et dotée d'une traverse au 18e siècle. La grande baie percée dans le pignon sud semble également du 18e siècle.
Après la Révolution, l'ensemble avec la maison sur le rempart appartient à monsieur Macaire de Rougemont, directeur de l'Enregistrement et des Domaines du département qui en 1813 demande au maire l'autorisation de couvrir la portion du mur de la ville joignant sa maison afin d'éviter les infiltrations à cet endroit des eaux pluviales qui causent des problèmes à son habitation. Monsieur Macaire est autorisé à exhausser à ses frais cette portion du mur des remparts de deux mètres trente au-dessus du sol de la terrasse (8 rue Brizeux, voir ce dossier). Les dépendances (remise, cour, écurie) sont signalées à droite et correspondent aujourd'hui à une habitation après avoir été un atelier de serrurerie dans la deuxième moitié du 20e siècle. Les archives mentionnent l'existence d'un ancien jeu de paume qui était en place sur la parcelle BR 61, parcelle qui dépend aujourd'hui de l'édifice construit sur l'enceinte à proximité de la tour dite des Filles, puis du Bourreau ou de l'exécuteur.
Julien Vincent Macaire de Rougemont (1750-1831), né à Redon, est directeur de l'Enregistrement et des Domaines du département à Vannes, après avoir été nommé à ce poste en 1799 à Chartres.
07.10.1795 : il est député au Conseil des Cinq-Cents par le département des Côtes-du-Nord.
07.10.1803 : il est désigné par le Sénat conservateur pour représenter le département des Côtes-du-Nord au Corps législatif.