Le corps de garde crénelé de la batterie du Béniguet est issu du type n° 1 pour 60 hommes de la circulaire du ministère de la Guerre du 31 juillet 1846. Ses dimensions sont de 23,70 mètres de long pour 14,80 mètres de large.
La divergence majeure par rapport au plan-type concerne l'épaisseur des voûtes et de leurs piédroits, renforcée afin de supporter le poids et le tir des pièces légères prévues pour armer la terrasse. A la différence d'autres corps de garde "renforcés", les murs extérieurs ont été laissés à leur épaisseur initiale.
La distribution intérieure du corps de garde reprend celle du plan-type. Elle a été peu modifiée pour correspondre à la destination actuelle du bâtiment. Les pièces de part et d'autre de l'entrée accueillent la cuisine (à droite) et les chambres du chef de poste et du gardien (à gauche). La citerne est présente sous les pièces de l'entrée. La première grande travée est partagée entre le magasin aux vivres (à droite) et une chambrée de troupe, séparées par une cloison s'appuyant sur l'escalier droit menant à la terrasse. Les deux autres grandes travées sont des chambrées de troupe. Des éléments témoignant des dispositions prises pour le casernement au 19e siècle y sont toujours visibles : traces au sol des assises des poteaux supportant les barres pour les hamacs, conduits des poêles. Les trois pièces du fond correspondent aux deux magasins à poudre séparés par le magasin d'artillerie.
Une seule fenêtre supplémentaire a été ouverte sous une baie semi-circulaire initiale, sur la façade sud.
Les planchers en bois des magasins à poudre ont disparu. Le sol du magasin d'artillerie est dallé de pierre, ceux des autres pièces ont conservé leur revêtement en asphalte. Les matériaux mis en œuvre pour la maçonnerie sont le granite local pour les moellons et le granite importé du continent pour les pierres de taille.
Le parapet de la terrasse défensive est percé d'embrasures pour pièces légères en plus des créneaux de tir pour armes individuelles.
Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".