Les archives de la réformation du domaine mentionne en 1677 cette grande maison comme appartenant à Julien Lucas qui la tient de son père, Rolland Lucas, sieur de Lismeral. La parcelle borde à cette époque et jusque dans la première moitié du 19e siècle le couvent des Cordeliers. Elle forme avec la maison suivante un îlot positionné entre à l'est la rue Saint-François et à l'ouest la cour d'entrée du couvent. Sur le cadastre de 1807, l'édifice est séparé du couvent par un passage ou une "allée", sans doute ancienne, qui permettait d'avoir accès à l'église du couvent en venant de la rue Saint-François.
D'après les archives qui mentionnent son état de ruine, l'édifice vraisemblablement de la première moitié du 17e siècle fait l'objet dans le première moitié du 18e siècle de travaux consignés dans un procès-verbal ou la maison est dénommée maison de la Grille ; les travaux mentionnés dans ce procès-verbal ne recouvrent cependant pas l'ampleur des travaux effectués : la façade est entièrement reprise avec des ouvertures en arc segmentaire dans le goût du 18e siècle, et l'escalier est changé, sans doute déplacé, le nouveau ayant une rampe en fer forgé. Il est fait mention dans ce procès-verbal d'une petite maison à colombages et en appentis joignant la cage d'escalier qui correspond peut-être au petit corps postérieur collé entre la cage d'escalier et la partie nord du logis.
Sur le plan cadastral de 1844, le parcellaire de cet endroit est modifié par l'adjonction d'un nouvel édifice bâti vers 1840 en mitoyenneté du mur nord de la maison et sur l'ancien passage existant des Cordeliers. L'édifice est rehaussé d'un étage en pan de bois au 19e siècle. En même temps, le plan proposé par Marius Charier en 1861 de la place et rues projetées aux abords de la halle avec les alignements montre qu'il était prévu d'aligner les deux maisons en avançant la façade (tracé en rose) : cet alignement n'a pas été réalisé.
La largeur du couloir actuel qui permet d'accéder à la cage d'escalier située dans un corps postérieur, ainsi que le mur gouttereau sur lequel s'adosse cette cage d'escalier indiquent peut-être l´emplacement du premier escalier à rampe sur rampe à cet endroit.
L'aménagement d'un garage est autorisé dans le logis au rez-de-chaussée dans les années 1950. Le logis fait l'objet d'une campagne de restauration dans les années 1980 : la façade sur rue a été désenduite.
Ingénieur