• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Maison, 9 rue Emile Burgault (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 9 rue Emile Burgault
  • Cadastre 1809 I3 937  ; 1844 K8 1570  ; 1980 BR 197
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, cour

Le 9 rue Emile Burgault, de la première moitié du 15e siècle est le seul

exemple de maisons jumelées à double pignon encore conservé à Vannes. Les murs

qui s’arrêtent au premier étage pourraient faire penser à une reprise du pan de toiture rehaussé pour la création

d’un deuxième étage. Cependant, la qualité de l'encorbellement supérieur, le

soin dans l'assemblage des aisseliers, y compris ceux qui embrassent le sommet

des murs latéraux incitent à croire que l’ensemble est conçu comme tel dès

l’origine. Il est intéressant aussi de noter la répartition des poteaux de

structure du rez-de-chaussée qui montrent l’existence de deux maisons jumelées,

chacune ayant sa propre porte d'entrée. Au premier étage, les petites croix de

Saint-André placées en allège sous les premières ouvertures rappellent leur

existence courant sur la façade. Enfin, on remarquera le très riche décor du

soubassement mouluré avec de petites sculptures sur l’encorbellement du premier

étage. Au 18e siècle, l’ensemble est augmenté par une tour

d’escalier postérieure en remplacement de la distribution d'origine.

Maison que l'on peut dater par ses caractéristiques architecturales, de la deuxième moitié du 15e siècle. Le double pignon de la façade sur rue qui s'appuie sur les murs latéraux identiques indique probablement une reprise du pan de toiture relevé pour la création d'un deuxième étage. Les petites croix de Saint-André encore en place rappellent l'existence de petites fenêtres courant sur la façade. Vers le milieu du 17e siècle, la maison est augmentée d'une tour d'escalier postérieure en remplacement d'un premier escalier dont l'emplacement reste inconnu. L'absence de visite intérieure ne permet de dater l'aile en retour vers l'ouest le long de la tour d'escalier.

Elle est décrite au 18e siècle dans une prise de possession réalisée par Jacquette Françoise Bertain, veuve de sieur Jean-Nicolas Galles, marchand libraire imprimeur connu à Vannes, en juillet 1768. D'après les archives, la maison comprend une boutique et une grande salle en rez-de-chaussée ouvrant sur la rue et séparées par un couloir central, des cours postérieures et une écurie surmontée d'un grenier ayant sa sortie impasse de la Psalette entre la maison d'angle suivante et l'hôtel de Lannion (sur l'emplacement de la parcelle actuelle n°197). Les archives mentionnent de plus l'existence au sud de la maison et au premier étage d'une galerie pour se rendre aux latrines situées dans un renfoncement de la cour sud. Cette galerie correspond sans doute à l'appentis greffé sur le mur nord de la maison voisine n°7. Le logis est double en profondeur et de 4 pièces par étage. Présence d'un cabinet au-dessus de la cage d'escalier.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle

Grande maison à pans de bois en encorbellement sur façade principale bâtie en alignement de rue à plan double en profondeur avec cours postérieures. La maison, à double pignon, comprend sur un sous-sol, deux étages carrés, surmontés d'un comble. Le soubassement sur rue est sur piliers de bois. La porte d'entrée centrale donne accès à un couloir qui dessert 2 salles en rez-de-chaussée ouvrant chacune sur la rue avec pièces au derrière et une tour d'escalier postérieure carrée coiffée d'un toit en pavillon. S'y développe l'escalier en bois à balustres tournés, à retours avec jour. Le revêtement intérieur d'une partie de la cage est en planches. La partie haute de la tour, correspondant à la pièce haute ou "cabinet" décrit en 1768, qui émerge du toit est essenté d'ardoises. Le pan de bois à croix de Saint-André épouse les murs latéraux identiques jusqu'à l'encorbellement du deuxième étage. Les encorbellements sont sur poutre et non sur solives et comprennent une double entretoise ; les poutres sont supportées par des corbeaux moulurés. Un important décor s'y développe : figures humaines, animaux. La porte d'entrée en bois est en accolade moulurée à double tore avec décors de choux frisés sur l'archivolte supportée par des colonnettes à chapiteau. On retrouve l'accolade à mouluration à double tore au niveau de le première baie de la boutique nord.

  • Murs
    • granite moellon enduit
    • granite pierre de taille
    • pan de bois
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon croupe
    • noue
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Typologies
    en alignement sur rue ; plan double en profondeur ; encorbellement ; à double pignon ; mur latéral
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • tête humaine, animal
  • Précision représentations

    Décor porté sur l'archivolte de la porte d'entrée (choux frisés) et sur la double entretoise ( tête d'homme, serpent, chien, dauphin).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    maison
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Edifice non protégé qui mériterait de l'être pour son décor et le double pignon conservé de sa façade. On sait d'après les archives que d'autres maisons ont affiché un double pignon mais c'est la seule qui ait conservé cette particularité. c'est pour cette raison qu'elle constitue un unicum à Vannes.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan 6E 3445 : 16 juillet 1768 : Vente passée entre Dlle Jacquette Françoise Bertain veuve du Sr Jean-Nicolas Galles marchande libraire imprimeur à Vannes y demeurant rue Notre-Dame paroisse du Mené d´une part et Henry Burgen et Yvonne Couan aubergiste à Vannes y demeurant rue Saint Yves paroisse Saint-Patern d´autre part.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 3445

Périodiques

  • DEGEZ, Albert. Le colombage vannetais. Essai de classification et de datation des maisons en pan de bois à Vannes. Vannes, Impr. Galles. In : Bulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1980, tome 107.

    p. 39

Annexes

  • Vente, 1768
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012