Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 4 rue Noé
  • Cadastre 1807 I3  ; 1844 K8 1925  ; 1980 BS 245, 246
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    hôtel de Saint-Denac
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, puits

D'après le rentier du domaine ducal 1455-1458, l'endroit est occupé au Moyen Age par une maison qui appartient à Perrot Lorfebvre. Cette maison, contemporaine de Château Gaillard et qui n'a pas laissé de vestiges est sans doute remplacée par le petit hôtel particulier signalé dans la réformation en 1677 comme appartenant à Damien Bonfils, sieur de la Rivière, édifice signalé avec une cour au derrière et une écurie. De même la réformation pour le Château Gaillard (en mitoyenneté est du bâtiment) confirme bien la propriété de cet hôtel par Damien Bonfils.

La visite de l'édifice ainsi que le plan cadastral de 1844 nous permettent de mieux comprendre la distribution de l'hôtel qui correspond à un corps arrière relié au corps sur rue par un passage situé entre deux murs de refends formant un retrait façade ouest ; l'ensemble est desservi par un escalier sous appentis greffé en façade nord du corps arrière. La cour arrière signalée sur le plan cadastral de 1844 et bordée vers le nord par un autre bâtiment correspondant sans doute aux écuries n'est pas couverte à l'époque. La présence autrefois d'un conduit de latrines en saillie signalé par les propriétaires actuels, angle nord-est de la cage d'escalier, est confirmée par les vestiges de ce conduit au niveau du rez-de-chaussée dans la cour qui est couverte aujourd'hui et au niveau de la cage d'escalier qui a conservé à chaque étage mur nord la porte d'accès à ces latrines.

Les pièces avec les planchers à la française et les cheminées correspondent bien au 17e siècle. Cependant, il n'est pas certain que l'escalier aujourd'hui emprunté était celui qui desservait ces pièces à l'époque. En 1687, le partage en deux "lotties" égales de cet hôtel entre Hierosme de Quintin, seigneur de Saint-Denac et Gratien Josset, sieur de Kervillart, héritier de Damien Bonfils, décrit l'édifice de la façon suivante : une cave au-dessous de la chambre basse de devant sur la rue au niveau du rez-de-chaussée, surmontée de deux chambres au-dessus et d'un grenier ; au-derrière une grande cave, une cuisine sur cour surmontée de deux chambres et d'un grenier. Cette division de propriété de la maison au niveau des étages (rez-de-chaussée avec premier étage et une partie de cave puis deuxième étage avec greniers et autre partie de cave) explique peut-être la situation de l'escalier actuel sous appentis en façade nord de l'hôtel qui n'est pas l'escalier d'origine et qui aurait été rejeté à cet endroit pour faciliter l'indépendance des deux logements. Le coup de sabre en façade sur la cour intérieure du corps de l'escalier, le type de balustres utilisées plutôt de la fin du 17e siècle-debut 18e siècle (même si certaines d'entre elles ont été remplacées), les ouvertures sur palier plus tardives ainsi que le mur est de la cage où l'on distingue d'anciennes ouvertures bouchées renforcent cette hypothèse. Le passage situé entre le corps sur rue et le corps arrière est peut-être l'emplacement de l'escalier d'origine, modifié en tout cas par la suite. Le mur extérieur correspondant à ce passage façade ouest de l'hôtel donnant sur la cour intérieure de l'hôtel du Faouédic montre de l'intérieur qu'il a été visiblement plaqué en retrait de la façade pour fermer ce passage. La place de l'escalier d'origine reste à confirmer.

En 1952, la façade sur rue de l'hôtel menaçant ruine est reprise d'après les plans de l'architecte Charron pour monsieur Jean Calvez. Cette reprise fait sans doute l'objet de travaux importants qui expliquent le peu d'éléments anciens retrouvés au niveau du rez-de-chaussée pour cette partie élevée cependant sur une cave voutée ancienne.

Hôtel construit en alignement de rue à plan en profondeur sur une parcelle étroite, composé de deux corps reliés par une pièce de passage situé entre deux murs de refends et formant un retrait façade ouest. L'ensemble est desservi par un escalier sous appentis greffé en façade nord du corps arrière ; l'escalier est à retour avec jour en bois sauf les premières marches en pierre. La cage d'escalier est prolongée par un garage (ancienne cour) relié vers le nord par un autre bâtiment. L'édifice comprend deux étages carrés et un étage de comble couvert par un toit à longs pans et 2 charpentes de croupes façade sud sur rue et façade ouest pour le corps postérieur, ces parties étant éclairées par une lucarne à fronton brisé. Une longue cave est présente sous l'édifice, voutée et séparée par un mur de refends pour le corps sur rue et étayée par des poutres pour le corps postérieur. Elle comprend sous la cage d'escalier un puits et des armoires d'attache mur est. L'accès à la cave se fait par un escalier droit en maçonnerie.

Chaque niveau comprend deux salles avec cheminées mur ouest et mur nord séparées par une pièce étroite de passage. Un autre conduit de cheminée est visible à partir du premier étage mur est de la partie sur rue. Présence façade sud d'une corniche à modillons.

  • Murs
    • granite moellon enduit
    • granite pierre avec brique en remplissage
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • noue
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    en alignement de rue ; double en profondeur ; pignon sur rue
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339 fol. 7r. Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458" Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
  • A. D. Loire-Atlantique B 2340 : 1677 : Déclaration que fournit Damien Bonfils Sr de la Rivière lequel déclare tenir une maison couverte d´ardoises size rue Saint-François consistant en logement cour et écurie joignant d´un côté à maison à Monsieur le président de Vannes et de l´autre côté aux héritiers du feu Sr Loreillet marchand et par le derrière au pavillon y estant appartenant à monsieur le président.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Morbihan E 1024 : 12 juin 1687 : suite au prisage du 10 juin 1687, Partage en deux lotties égales d´une maison située en la rue Saint François.

    Archives départementales du Morbihan : E 1024
  • A. D. Morbihan E 1024 : 12 octobre 1711 : Mémoire de ce qu´il a coûté pour avoir accommoder la muraille au-dessus du portail de la cour de la maison d´entre messieurs de Saint Denac et de Kervillart située rue Saint François de la ville de Vannes.

    Archives départementales du Morbihan : E 1024
  • A. D. Morbihan E 1024 : 4 juillet 1714 : Quittance de Louis Orce Me menuisier concernant le paiement de 24 £ des réparations effectuées à la maison du Sr de Remond, concernant deux croisées en abavent et avoir fourni le bois et les clous pour attacher les treillis de fil et avoir mis plusieurs autres bois aux fenêtres de la maison de monsieur de Kervillart située rue de Saint François de cette ville.

    Archives départementales du Morbihan : E 1024

Bibliographie

  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 58

Annexes

  • Rentier du domaine ducal, 1455-1458
  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Partage, 1687
  • Mémoire, 1711
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012